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Excuses méridionales.

Tous ceux qui conduisent font, un jour ou l’autre, par distraction pour les plus sages, une infraction au code de la route. Quand elle ne cause pas d’accident, la faute passe parfois inaperçue et se termine par un soupir de soulagement. Mais il arrive que la police soit témoin du méfait, et là, les choses se gâtent. C’est alors qu’on oscille entre honte et à-propos, pour essayer de sortir au mieux de cette situation antipathique, et éviter les conséquences fâcheuses qui en découlent. Le cerveau se met donc à l’œuvre, en grande hâte, pour trouver une excuse quelconque, plausible si possible. Une femme de la police de la route italienne, Barbara Bonanni, a eu l’idée de noter pendant dix ans toutes les excuses qu'elle a entendues, et dont certaines sont à peine croyables, même si elles dénotent une bonne part d’imagination.

 

Il paraît que tout le monde, sauf quelques arrogants, attaque le discours avec un léger sourire, aimable, afin de démontrer son respect du « pouvoir constitué », tout en cherchant à l’amadouer. Puis l’excuse arrive.

 

Au feu :

« Je suis passé au rouge, mais il était presque vert  »   

« Je suis passé au rouge, parce que je n’ai pas vu que vous étiez derrière moi ».

 

Au stop :

« J’ai freiné au stop, mais la voiture a continué toute seule » : (version post-moderne, où la faute n’est plus attribuée aux autres êtres humains, mais à un objet inanimé qui se meut grâce à une volonté qui lui est propre, dans le seul but de créer des ennuis.)

 

Excès de vitesse :

« Je sais, j’allais trop vite, mais je me marie dans quelques minutes ».

« J’ai dépassé la limite de vitesse pour faire entrer un peu d’air frais, je n’ai pas l’air conditionné. »

« Je viens d’acheter des surgelés, ils vont se décongeler ».

« On vient d’hospitaliser ma mère ».

« J'arrive plus à me retenir, il faut que j'aille aux toilettes ».

 

Conduite en étant au téléphone :

« Je sais, vous avez vu que je conduisais en tenant mon portable à l’oreille, mais je vous jure que je n'étais pas en train de parler, j’écoutais seulement ». 

 

Sans ceinture de sécurité :

« Je n’ai pas mis ma ceinture parce que j’ai trop mangé, j’ai même dû desserrer ma ceinture. Vous voulez voir ? »

« C’est pas ma voiture. »

 

Non respect d’un panneau :

« Vous savez, j’suis pas d’ici ».

 

Un motocycliste sans casque :

« Je ne l’ai pas mis parce que je transpire tellement de la tête que ma visière est pleine de buée. Et ensuite j’vois plus à travers. »


Défense de doubler :

«  C’est pas de ma faute. La contravention, faites-là à l’endormi qui je viens de dépasser »

etc….

 

L’ensemble de ces excuses a été publié dans un petit livre («Lo Scusario » = L’excusier), dont les revenus, s’il y en a, serviront à construire un refuge pour les animaux abandonnés sur la route au moment des départs en vacances.

Certains penseront qu'il faut être du midi pour inventer des excuses pareilles, et surtout pour oser les exprimer. Mais au Nord, est-on vraiment plus sérieux, ou bien s'agit-il d'excuses d'une autre saveur ?


(Sources)
Ecrit par ImpasseSud, le Vendredi 23 Janvier 2004, 17:55 dans la rubrique "Actualité".