Hier, c’était le titre d’un des articles de La Stampa, et je commence à croire que c’est ce qui nous attend. Le Portugal a annoncé qu’au mois de mai prochain, avant le grand festival du Rock prévu pour fin mai et les Championnats d’Europe de foot, il réintroduira les contrôles à ses frontières, suspendant (temporairement ?) la libre circulation des personnes prévue au sein de treize pays de l’Union Européenne par les accords de Schengen. Pour les jeux olympiques de cet été, la Grèce a demandé la protection de l’OTAN, et j’ose à peine imaginer le blindage dont ils feront l’objet… tout à fait dans l’esprit prôné par Pierre De Coubertin !!! La France elle aussi a reçu ses menaces à la veille des élections, et elle ne sait vraiment plus où elle en est. Scotland Yard dit qu’un attentat à Londres semble « inévitable » et dans le métro, il y a des affiches sur lesquelles on peut lire : « A qui appartient ce sac ? S’il est suspect, ne le touchez pas, informez la police », pour le cas où les usagers oublieraient un seul instant qu'ils vivent en état de siège. En Italie, les utilisateurs des transports en commun commencent à descendre en bloc à la station suivante dès qu’un objet leur semble suspect, il faudra bientôt qu’ils se lèvent une heure plus tôt pour être sûrs d’arriver à l’heure au travail, et les gens se livrent à toutes sortes de conjonctures à propos des dates à risques.

En l’espace de quelques années, prendre l’avion est devenu une gageure, avec des contrôles sans fin et d’interminables queues, quand les vols ne sont pas retardés ou supprimés, et il vaut mieux ne pas avoir de ciseaux à ongles ou de lime dans sa trousse de toilette. Désormais, nous sommes tous fichés et espionnés, comme des malpropres. Dans nos rues, la police est omniprésente, avec ses gilets pare-balles et ses mitraillettes au poing. Prisons bondées, augmentation des contrôles, chasse aux sorcières. Bientôt nous passerons des dizaines de fois par jour à travers des metal-detectors. Après les aéroports, les banques et les grands magasins, pourquoi pas à la poste, dans les gares, pour monter dans les trains ou les ferries, pour entrer dans les supermarchés et dans les centres commerciaux, dans le métro, dans les musées, les bibliothèques, les écoles, les stades, les salles de spectacle, les discothèques, les hôpitaux, avant de passer sur certains ponts, etc. ?... tous ces multiples endroits où les humains ont l’habitude de se retrouver, avec toujours plus d’embouteillages, de courses contre la montre et d’angoisse.