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Bibliothèque

Libreria, Giuseppe Maria CrespiAprès avoir lu dans Le Figaro l'article signalé ici, je me suis effectivement rendue compte, non pas que je ressemble à ma bibliothèque, mais que ma bibliothèque me ressemble. Elle est comme moi, éclectique. On y trouve un peu de tout, des classiques français et étrangers, des BD, des livres de cours et des dictionnaires en tous genres, des romans, des essais, des livres sur l'art et des guides de voyage, de la poésie, du théâtre, des biographies, de vieux journaux, etc... Par contre, il y a très peu de polars et de livres de science-fiction, deux genres que je n'apprécie guère.

 

Et pourtant, comme toutes les bibliothèques, elle est soumise à des facilités, des restrictions et des éloignements. Facilités : cela correspond souvent à la proximité d'une bibliothèque publique, qui me permet de lire les publications récentes, alors qu'il est très rare que j'en achète, préférant nettement les laisser décanter, d'autant plus depuis que les éditeurs publient en priorité de la "vente assurée" plutôt que la qualité et l'originalité. Donc elle s'enrichit moins. Restrictions : on ne peut pas acheter tous les livres qu'on aimerait lire, il y a des périodes où on a plus de moyens et d'autres où des dépenses prioritaires vous freinent. Eloignement : là, c'est le plus difficile. Sans bibliothèque publique et sans bonne librairie dans les parages, la situation devient frustrante. Avoir recours à Amazon ou à ses semblables? Je l'ai déjà fait une fois mais je ne sais pas si je m'y mettrai, j'ai beaucoup de mal à acheter un livre que je n'ai pas feuilleté, comme si un contact physique préalable m'était nécessaire. Cela en modifie-t-il le fond? Je ne le crois pas car je n'achète jamais rien qui ne me plaise pas.

 

Ce qui caractérise également une bibliothèque, c'est son apparence, son genre d'installation, son type de classement. Chez moi, pas d'exhibition mais un simple classement alphabétique, par auteurs, quelle que soit la langue. Ce qui m'importe, c'est que mes livres soient facilement repérables et accessibles, à toute heure. Jeunes ou vieux, beaux ou laids, reliés, brochés ou de poche, fameux ou mineurs, pour moi ils sont tous précieux, même s'il est évident que je préfère certains auteurs et certains genres. Le drame, c'est que je commence à manquer de place.

 

Et pour finir, pour les achats, je suis immanquablement un fil conducteur qui m'est propre, comme tous les amants des livres d'ailleurs. Chez moi, ça se passe par affinité. Bien sûr, il se peut qu'on me conseille un auteur ou un titre, ou que je découvre un ouvrage par hasard en fouillant dans une librairie, mais le plus souvent, ça part tout d'abord d'un sujet bien précis, qui a suscité ma curiosité, pour les raisons les plus diverses. Ensuite un livre tire l'autre, quels que soient sa forme ou son genre, jusqu'à ce que j'épuise la question ou que je sois rassasiée. Le moindre écrit (même la plus petite nouvelle) est toujours une page d'humanité dans un contexte bien précis. J'aime les histoires, bien sûr, mais ce qui m'intéresse avant tout, c'est ce qu'il y a derrière : on n'écrit pas par hasard. Sans jamais sombrer dans un travail d'analyse qui risquerait de gâcher mon plaisir, j'aime cependant saisir le plus grand nombre d'aspects, de nuances, savourer l'ensemble auteur-ouvrage pendant quelques jours, avant d'aborder le livre suivant. Dans le monde, les modes de vie, les façons de penser sont tellement variés, tellement différents. En fait j'aborde un livre comme j'entreprends un voyage, sur un désir, mais surtout sans programme fixe, en me laissant porter d'heure en heure. Mais, dans ma bibliothèque, est-ce que cela se voit?

 

Et la vôtre, comment est-elle? Vous ressemble-t-elle?

Ecrit par ImpasseSud, le Lundi 31 Mai 2004, 14:35 dans la rubrique "Bribes perso".

Commentaires et Mises à jour :

sarah-k
01-06-04 à 16:27

Bibliothèque

Il me semble que ma bibliothèque me ressemble, elle est constituée de petits vélos (comme dans mon cerveau) un petit vélo littérature, un petit vélo Art, un petit vélo Histoire et ainsi de suite de petits vélos.........
Eclectique pourrait penser l'observateur extérieur.........cet éclectisme fait partie de mes images du monde, il n'y a pas de manque dans cette bibliothèque, il n'y a que des absents et ces absents ne pourraient en aucune façon révéler qq chose , ils sont absents pour des raisons ignorées mais aussi certainement par manque de place et de moyens.
Toutefois à la différence de mon cerveau, ma biblothèque est assez bien rangée :-)))!
PS
Encore une honte de plus pour notre culture, l'affaire de l'imprimerie nationale.
L'imprimerie nationale est aussi une entreprise, l'état dans sa grande bonté a oublié de lui faire ses commandes, préférant s'adresser à d'autres entreprises cassant les prix.France télécom ne fait plus travailler non plus l'imprimerie.

 
ImpasseSud
01-06-04 à 17:06

Imprimerie nationale

Pour le peu que j'en sais, il ne me semble pas que ton cerveau soit si mal rangé que cela :-))))

Imprimerie nationale : Bien sûr, l'avènement de l'ordinateur a complètment révolutionné l'imprimerie, mais comment se fait-il qu'on ne songe pas à sauver ce "monument", créant des ateliers qui empê:cheraient que des techniques pluricentenaires se perdent?
Notre époque, (une époque qsans mémoire), me fait penser aux périodes de l'histoire où en Grèce et en Italie on démontait les ruines pour récupérer les matérieux pour de nouvelles constructions, ignorant l'importance de l'histoire. :-(

 
Incognito
13-09-05 à 11:55

Lien croisé

sophil de l'eau: Nous ressemblons à notre bibliothèque : " Très intéressant cet article, mais en fait, c'est plutôt notre bibliothèque qui nous ressemble. J'ai voulu te laisser un commentaire à plusieurs reprises, mais à chaque fois c'était trop long :-). Alors j'ai fini par en faire un billet chez moi : http://impassesud.joueb.com/news/290.shtml "

 
Sally
13-09-05 à 20:50

Quand je suis arrivée au Canada, il y a trente ans, j'avais commencé par racheter les classiques que j'avais "abandonné" là-bas. Il y a eu ensuite l'époque des livres de gestion, de "leadership" de motivation, sans délaisser les premiers. L'époque suivante fut l'époque philosophie, sociologie, spiritualité. Maintenant, des journaux, des correspondances, des mémoires, ... Jusqu'à il y a deux ans, je n'achetais que du neuf. Maintenant j'achète pratiquement que des livres usagés, mais quand même des livres propres, pas trop annotés. Dernièrement, je commence à avoir le même livre, en différentes éditions. Évidemment, ce ne sont pas des doublons de n'importe quoi.
Mon classement n'est pas très rigoureux encore. Je vais par thèmes, mais aussi par auteurs. Il y a aussi le rayon des premiers à lire, dès que je m'y met, etc...
C'est vrai que ma bibliothèque est aussi éclectique que mes goûts ...


 
ImpasseSud
14-09-05 à 07:10

Re:

Devoir abandonner ses livres, cela doit être difficile, même quand c'est loin d'être primordial. Pour ma part, j'ai fait suivre mes livres dans tous les endroits où j'ai habité. Comme la plupart sont en français et déjà vieux, ici en Italie, je les ressens presque comme un patrimoine à transmettre. Mais vu que la région où j'habite est très sismique, il m'arrive souvent de penser qu'un jour, peut-être, je vais tous les perdre...

Moi aussi j'aime les livres usagés. Je n'en achète que depuis quatre ou cinq ans et quand je vais en France car ici la mode de ce recyclage n'est pas encore arrivée. J'ai comme l'impression qu'un fil très fin me lie aux personnes qui les ont lus avant moi et cela m'intrigue....