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4,9 milliards d’euros : un émule encore plus émule !
--> ... et la déprime sur toute la ligne

bourse des valeurs à Hong-Kong« Travailler plus pour gagner plus », c’est probablement ce qui a inspiré l'accusé, Jérôme Kerviel, que Le Temps décrit, sans jamais le nommer, comme un « Etudiant sans problème, judoka assidu, ancien candidat de l'UMP, le parti de Nicolas Sarkozy, dans son bourg breton de Pont-l'Abbé ». Un émule encore plus émule, donc, vu l'énormité du résultat, bien que les spécialistes mettent en doute la version officielle de cette fraude gigantesque dont la Société Générale est la victime. Doute ou pas doute, cependant, - je doute fort qu’on nous raconte jamais la vérité même si la Banque de France a diligenté une enquête -, les faits sont là : 4,9 milliards d’euros ont pu disparaître sans que personne ne s'en aperçoive, 9 millions de particuliers sont inquiets, des fonds de retraite se sont volatilisés, etc… (lire l’ensemble des articles publiés dans Les échos et le (1) ci-dessous). L’avenir nous dira la suite, mais…

 

… comment faut-il lire ou comprendre cette nouvelle catastrophe financière ? En ce qui me concerne, peu m'importe que ce soit la faute d’un seul homme ou d’un groupe, celle d’un certain type d’opération boursière, celle du marché mondial, celle de … etc. La seule chose qui compte, à mon avis, c'est la négligeance d'une vieille et illustre institution bancaire comme la Société Générale, la légèreté inexcusable de ses dirigeants qui ne se sont rendus compte de rien. Le pot-aux-roses découvert, il est inutile et hypocrite d'afficher des faces de carême. Heureusement, - c'est tout du moins ce qu'en dit le gouverneur de la Banque de France -, qu'il n'était pas trop tard. Toujours est-il que tout comme Parmalat en Italie, cette banque a trahi son ancienne réputation, son image nationale. Si cela ne tenait qu’à moi, non seulement j’accepterais les démissions de ses dirigeants, mais je serais tentée par l'idée, sans autre ingénue, de les mettre immédiatement au RMI ou de les ramener, vu qu'ils ont perdu la notion de l'argent, à un emploi de base payé au SMIC, avec son bagage d'échéances pénibles, de cartes bloquées, de découverts à un taux usuraire. A la place de cela, il y aura une enquête qu'on traînera certainement en longueur pour mieux ensabler les erreurs commises, éventuellement une ou plusieurs condamnations à une peine de prison. Mais s'agit-il d'une juste peine quand on a piétiné la confiance de millions de personnes, quand on a fait si peu de cas de leurs avoirs ?! Quand on est très aisé ou même riche, la prison vous réduit-elle obligatoirement à la pauvreté ? Met-elle obligatoirement votre famille en difficulté ? Nick Leeson n’est-il pas en train de vivre une sorte de notoriété réhabilitative et de faire beaucoup d'argent comptant ?


Le fait est que le libéralisme actuel a instauré un système qui encourage le délire d’arrogance, le désir de toute puissance. Mais quand il ne se concrétise plus que par des chiffres sur un petit écran, il arrive qu'il vous échappe et qu'il ne soit plus possible de le maîtriser. Combien d'histoires semblables ces dernières années ! Désormais, on demande aux dirigeants d'ignorer le rôle de responsabilité qui est le leur vis-à-vis de "tous" les êtres humains (pas seulement des gros actionnaires) qui dépendent d’eux de quelque manière que ce soit, d'oublier que ce rôle de responsabilité implique un contrôle serré et permanent de la situation. Dans le cas qui nous intéresse, si d'un côté il est logique de prendre en compte les risques de la bourse, de l'autre, sécuriser les avoirs du fidèle client qui domicilie son salaire dans votre banque, ceux de l’épargnant qui essaie d’y garantir son avenir, sauvegarder les emplois d’une entreprise rentable, sont des devoirs primordiaux d’ordre moral qui, seuls, peuvent les différencier du rôle de valets de la finance. 

J’aime me souvenir de cette historiette si souvent entendue quand j’étais petite, à propos de Monsieur X. que mes parents connaissaient bien. Employé à l'agence voisine de la Société Générale justement, il avait fait l’objet d’une enquête parce qu’il portait des vêtements trop coûteux, peu en rapport avec son salaire. Autres temps, autres moeurs. A l'ère de la globalisation des marchés financiers à travers l'informatique, le ou les auteurs de la fraude actuelle ont sans aucun doute été plus discrets ou plus malins, mais l'énormité de cette affaire met une fois encore en évidence la précarité d’un monde basé exclusivement sur l'économie et l’argent, et l'extrême fragilité à laquelle nous condamne un monde toujours plus virtuel.

 

Pendant ce temps-là, en Italie où le gouvernement vient de chuter par sa propre faute, Romano Prodi et son équipe ayant été, eux aussi, trop occupés par un redressement financier qu'ils n'ont pas hésité à faire au frais des classes les moins aisées, ignorant carrément la vertigineuse baisse du pouvoir d'achat et l'urgence de bon nombre de réformes réclamées à grands cris depuis des années, non seulement par l’électorat de gauche qui les avait portés au pouvoir, mais par le pays tout entier, cette fraude gigantesque ajoute un élément à la saga des faits, méfaits, exhibitions de tous ordres et galéjades verbales que la France du nouveau pouvoir en place régale au monde entier, et dont tous les JT et journaux italiens parlent pour détendre une atmosphère trop lourde. Et de cette France dont on reconnaissait les qualités mais qu'on n’aime pas beaucoup en tant qu'éternelle donneuse de leçon, les gens commencent vraiment à rigoler. Et bien, moi, ça ne me fait pas rire du tout ! Si c'est ça, la France qui doit "montrer la voie", je dirais même que j’en ai honte ! Anarchie infinie d'un côté des Alpes, honte de l'autre, mais dans quelle société vivons-nous ? Comment est-il possible que la majorité des gens continuent à s'en contenter ?

 


(1) Pour se faire une idée claire et correcte de cette affaire, lire cet excellent billet publié le 28 janvier chez Les éco-comparateurs.

 

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Ecrit par ImpasseSud, le Dimanche 27 Janvier 2008, 15:35 dans la rubrique "Actualité".

Commentaires et Mises à jour :

ImpasseSud
28-01-08 à 09:25

Re: comme une sorte de réponse ou du moins

Merci de me l'avoir signalé.:-)

Cette réflexion est intéressante, en effet, mais je penche plutôt pour un questionnement parallèle auquel je ne donnerais pas tout à fait les mêmes réponses.

Dans le cas de la banque, au-delà d'une tendance, il s'agit avant tout d'un délit.

Dans le cas de la perte des valeurs, à mon avis, il est trop commode (mais aussi très à la mode pour faire oublier que l'exemple vient toujours d'en haut) de dire que c'est la faute des gens et, en gros, qu'on a la société qu'on mérite. Quand on promet à un électorat de redresser la barre, il faut le faire sérieusement, non pas au service du capital et des instincts minables....

Dans le cas de l'Italie, il s'agit d'une spirale infinie de mentalité corrompue par l'étendue du chômage réel, le travail au noir, la mafia, une justice trop lente, inefficace et délégitimée par des lois idiotes, le mal fonctionnement chronique des institutions qui va bien au-delà d'une crise passagère, le retour au galop de la main mise carrément rétrograde du Vatican, le formatage proche de la censure, grossièrement sélectif et tendencieux, de l'information publique (la RAI), etc... En l'absence d'une alternative à la "caste politique" actuelle (de gauche comme de droite), prête à respecter et à faire respecter les lois tout en s'occupant des besoins urgents de la grande majorité des gens, ceux-ci sont pratiquement contraints au clientélisme.... vu comme une sorte de bouée de sauvetage qui n'a rien à voir avec les moutons de Panurge. L'article du Monde que j'ai mis en lien reflète tout à fait le côté tragiquement statique de la situation. Et vu qu'il ne s'agit pas d'une nouveauté, le manque de perspicacité de Prodi, sa superficialité dans le choix des priorités (sauf pour son combat contre l'évasion fiscale) sont impardonnables. Elles n'ont fait qu'empirer la situation, dans l'esprit des gens de gauche, Prodi a "tué l'espoir" de voir des changements, et l'arrogance et le libéralisme outrancier de Berlusconi semblent tout à coup presque moins insupportables !!! Et maintenant ? J'en ai froid dans le dos. :(

 
ImpasseSud
29-01-08 à 08:15

Toujours dans le même ordre d'idée, gros sous-gros sous....

... ça aussi, ça me déprime : La Sorbonne est une marque. J'allais en faire un simple commentaire, mais je crois que je vais en faire un billet.

 
goon
29-01-08 à 18:06

Re: comme une sorte de réponse ou du moins

Trop facile certainement pas. La SG a les traders qu'elle mérite si elle ne vérifie pas les incompatibilités de fonctions successives (expert en contrôle du risque puis preneur potentiel de risque, en l'occurence). Il faut quand même savoir que l'activité sur laquelle ce gars bossait (arbistragiste) n'est pas de nature spéculative, sauf quand on gruge et qu'on échange des actifs réels contre d'autres fictifs. Et qu'on falsifie tous les documents sur les actifs fictifs (roccambolesque, mais véridique).

Ce qui est un peu facile, c'est plutôt de prétendre que la SG fait peu de cas des avoirs de ses clients. Parce que ce trader ne faisait pas de la gestion d'actif, mais de l'arbitrage pour le compte propre de la salle de marché. La SG a risqué sa propre capitalisation donc.

Et remarque gratuite pour ceux que ça intéresse, si sur les 3 jours où elle a vendu la position frauduleuse les marchés étaient descendus de -20% au lieu des -7% (à vue de nez), la SG faisait faillite, tout simplement.

A votre disposition pour plus de détails techniques.


 
ImpasseSud
29-01-08 à 19:39

Re: comme une sorte de réponse ou du moins

En ce qui concerne la fraude de la SG, je suis l'affaire de très près à travers les articles des Echos qui, à mon avis, font un excellent tour de la question, de tous les points de vue. Et, à la lumière de ce qui commence à émerger, je dois dire que je ne changerais pas un mot de mon billet.

La "perte des valeurs" dont je parle dans ma réponse à Gilda ne se référait pas à la SG, mais aux critiques de "votre" billet à propos de notre société, de la TV, de la passivité du peuple américain, etc... Comment se fait-il que vous, justement, vous ne l'ayez pas compris ? :-)))) A propos de la passivité du peuple américain face à la guerre en Iraq, je vous invite à lire David Swanson dans L'information malade. Ensuite, je terminais ma réfleion par une allusion à l'image actuelle de la France vue de l'étranger. Pas brillante, croyez-moi.

Désolée de ne pas avoir été plus claire, et bienvenue par ici :-)

 
goon
29-01-08 à 21:05

Re: comme une sorte de réponse ou du moins

Libre à vous de ne pas en changer un mot! :) Mais puisque vous lisez les échos, je vous invite à porter une attention particulière au document attaché à cet article: http://www.lesechos.fr/info/finance/300237174.htm. Y est décrit comment ce trader a hacké le système informatique, et falsifié des documents officiels, ni plus ni moins. J'espère pour toutes les autres banques (ou n'importe quelle entreprise manipulant un risque comparable ou supérieur, d'ailleurs) qu'aucun de leurs employés n'est suffisament apaté par le gain du bonus (proportionnel au chiffre réalisé par le trader, comme je le précise dans mon billet) pour avoir la tentation de pirater eux aussi leur système. Ne pensez-vous toujours pas que seule l'enquête permettra de déterminer ou non si Daniel Bouton doit être considéré responsable?

Je ne comprends pas votre seconde remarque: où ai-je parlé de "perte de valeur" en rapport avec la SG? A fortiori, comment aurais-je pu le comprendre? :)

Concernant la guerre en Irak, je ne dirais pas que les américains ont été passifs, mon propos (et celui du Monde) est qu'ils ont été trompés, et le gouvernement n'a pas lésiné sur les moyens politiques et financiers pour que l'illusion paraîsse réelle... Et le peuple a avalé la belle histoire, et la digestion du burger aux couleuvres qui suit est particulièrement longue et douloureuse.

Merci à vous de m'accueillir dans votre chez vous, je suis toujours prêt à discuter tant qu'il y a des questions intéressantes et de l'argumentation de bon niveau! :)

 
ImpasseSud
30-01-08 à 13:08

Re: comme une sorte de réponse ou du moins

Je vois que l'équivoque n'est toujours pas éclaircie :-) Reprenons donc par ordre :-)))

1) Quand j’ai lu le commentaire de Gilda, la connaissant un peu à travers ceux qu’elle laisse de temps en temps ici, je l’ai pris comme « sa » réponse aux deux questions par lesquelles je concluais mon billet.
2) cette réponse m'a conduite, grâce au lien, à votre billet "ne broutons pas notre plaisir", qui dit, si je l'ai bien compris, que ce n'est pas par hasard que notre société actuelle est ce qu’elle est, mais parce que nous sommes moins exigeants car il est plus facile de faire comme tout le monde.
3) Tout comme Gilda le proposait, j'ai choisi de prendre ce que vous disiez dans votre billet plus comme une réflexion de questionnement que comme une réponse, et je l'ai écrit clairement.

Ceci dit, et du fait que votre billet ne parlait pas de la fraude à la SG, il faut lire ma réponse à Gilda comme un commentaire global, c'est-à-dire :

a) que derrière la fraude de la SG, il y a avant tout un "délit" et une trahison de la confiance que 9 millions de clients et les petits actionnaires avaient en elle, lesquels, tout en sachant qu'une banque n'est pas une société de bienfaisance, n'y auraient certainement jamais déposé leurs avoirs s'ils avaient su qu'elle permettait à ses traders de se comporter comme au casino. Que la direction soit ou non au courant de cette façon d'agir ne change absolument rien au « délit ». Les dirigeants sont, toujours et de toute façon, responsables de ce qui se passe dans leurs établissements. La "responsabilité", on l'oublie désormais volontiers, est une partie inaliénable du concept de "direction". Sans cette sécurité de base, on chute au stade de margoulin ou de capitaine d’industrie. Dans le cas présent, que la direction de la SG qui était au courant, non pas forcément des excès de ses traders, mais de la baisse de ses actions depuis au moins six mois vu qu’un de ses administrateurs (pour l'instant considéré comme non initié) n’a pas hésité à en vendre environ 95 millions d’euros début et mi-janvier, ait augmenté son capital pour, en dernier ressort, éviter la faillite, n’enlève rien au « délit ». On ne va tout de même pas lui donner une médaille parce qu'elle a eu un sursaut de conscience professionnelle à la dernière minute !!!! On n’est pas à l’école primaire !!!!

b) toujours en rapport avec notre société qui engendre le « pousse au crime », comme l’a défini le représentant de la GCT à la SG, à travers les pressions que les dirigeants, des banques en particulier, exercent sur leurs personnels, mais cette fois-ci en me référant (mais en me référant seulement) aux facilités mentales évoquées dans "votre billet". Notre société occidentale actuelle comprend deux types de personnes : ceux qui suivent le courant, quel que soit le type de valeurs qu’il charrie, et ceux qui voudraient redresser la barre de l’immoralité du libéralisme et de ses dérives. Dire, comme on l’entend souvent pour exprimer autrement la thèse du « pas par hasard » que vous défendez, qu’on a la société qu’on mérite, c’est donner à un véritable concept d’abus d'influence une déformation minimaliste. S’il est vrai que personne, ici en Occident, ne vous met un révolver à la tempe le jour des élections, il n’en reste pas moins vrai que tout le monde n’est pas doté de la même intelligence, de la même éducation, de la même instruction, n’est pas issu du même milieu, n’a pas les mêmes priorités, ne vit pas dans le même contexte, en un mot que tout le monde n’a pas les mêmes capacités ou possibilités de discernement. C’est la raison pour laquelle le comportement de l’élu (celui qui est en haut) sert automatiquement d’exemple, qu’on le veuille ou non. Si un chef d’Etat se comporte de façon arrogante, voire douteuse ou carrément minable et opportuniste avec le mépris des plus faibles et l’exhibition d’une vie privée sans critères, un grand nombre de citoyens se croit autorisé à en faire autant. Je dirais même plus, de son propre chef d’Etat, on va jusqu’à imiter l’accent, les intonations, les phrases. Croyez-en quelqu’un qui, depuis l’étranger, suit ces changements depuis des années.


On a toujours trompé les peuples pour les amener là où on voulait, mais je dois dire que notre époque, sous de faux dehors de lutte contre l’hypocrisie, dépasse largement les précédentes par la légitimation de la tromperie, laissant la plupart des gens honnêtes en plein désarroi. Désormais, seuls les grands principes moraux sont à même de la contrer, tout en ayant perdu, hélas, tout pouvoir de rempart ou de directive fondamentale indispensable au bien-être de tous.
La société d’aujourd’hui ne me plait pas, je n'hésite pas à le répéter, mais le fait est qu'elle ne plaît pas non plus à mes enfants, trop souvent contraints à se heurter à l’absence de scrupules. Alors, je la conteste, parce que, malgré les beaux discours sur le libéralisme qu’on se garde bien de montrer sous son vrai jour, dévastant par son atteinte à la liberté d'une très grande partie de la population et à la démocratie pour tous, par son mépris des droits des plus démunis, c’est le type de société où un jeune ne trouve souvent qu’un emploi précaire, où on le contraint sans scrupules à se transformer soit en valet soit en requin, et où l’ambition d’un seul homme, comme Jérôme Kerviel, peut ruiner du jour au lendemain des millions de personnes entre épargnants, retraités, voire employés si la faillite est inévitable. A mon humble avis, la société d’aujourd’hui n’est autre que le terrain où une oligarchie toujours plus arrogante a pris le pouvoir, une oligarchie qui ne sert que se propres intérêts ou carrément malhonnête. Comment expliquer autrement le fait que les mêmes noms réapparaissent, parfois plus de cinquante fois, dans les conseils d’administrations des groupes importants d’un même pays européen ? Par contre, pour répondre à « votre billet », je suis tout à coup bien embarrassée :-
)) : ne manque-t-il pas une partie de la négation dans votre dernière phrase… ou y en-t-il une de trop ? :-))

 

Si seulement cette affaire de fraude pouvait servir de leçon à l’ensemble des banques, les ramenant à des ambitions plus mesurées ! A titre informatif, cependant, les grosses faveurs faites aux banques italiennes par Romano Prodi (ce premier ministre de gauche !!!!!?), disent, au contraire, qu’au pays du crack Parmalat (voir le lien dans mon billet), on continue, les yeux fermés, à donner blanc-seing à un capitalisme effréné. Toutefois, pour conclure sur une petite note d’espoir : comme par hasard, depuis quelques jours, le gros groupe bancaire où j’ai mon compte en Italie propose des prêts « sans soucis », après que bons nombres d'Italiens aient perdu l'appartement qu'ils étaient en train d'acheter suite à une politique d'encouragement au crédit à taux variable. Faut-il ébaucher un mince sourire de confiance ? En attendant, moi je suis profondément indignée par cette affaire SG !

 

P.S. Ceci pour ajouter encore un peu d’eau à mon moulin :-)) : En Italie, Berlusconi vient juste d’être acquitté dans une affaire de faux en bilan, grâce à l’application d’une loi, promulguée par lui-même quand il était Président du Conseil en 2002, qui a carrément dépénalisé ce délit. Le gouvernement de Prodi n'aurait-il pas dû l'abolir ? Ce jugement va sans doute attirer du beau monde... bien intentioné. :( En attendant, Daniel Bouton, le PDG de la SG, reste à son poste...


 
ImpasseSud
30-01-08 à 15:36

Un livre qui semble intéressant !

Voici, publié dans Les échos, un bel entretien avec Robert Reich, professeur à Berkeley, ancien ministre de Clinton et auteur de "Supercapitalisme". Entre temps présent et avenir proche, un monde toujours plus éloigné de  la démocratie et de l'être humain, et qui vous met froid dans le dos. Cependant, après la déprime que m'a causée cette prevision futuriste mais dans laquelle nous avons déjà mis le pied, je me suis fait la réflexion suivante : et s'il se cassait la figure, de l'intérieur, comme la Société Générale ? Car ce futur-là est sans aucun doute un colosse aux pieds d'argile. En tous cas, si ce livre me tombe sous la main, je n'hésiterai pas à y jeter un coup d'oeil.

 
ImpasseSud
30-01-08 à 18:44

Et pendant qu'on claque des millards d'euros comme au casino...

.... Au sud de l'Italie, les immigrés saisonniers sont contraints à vivre dans des conditions de vie épouvantables, pires que celles qu'ils ont quittées chez eux : voir le rapport de Medici Senza Frontiera (en it.)
une galerie de photos
une vidéo Una stagione all'inferno (en it., fr., angl.)


 
ImpasseSud
03-02-08 à 10:37

Jerôme Kerviel passe désormais pour le Che Guevara de la haute finance

Intéressant, l'article publié aujourd'hui sur The Independent :


Banking scandal: Kerviel hailed as 'the Che Guevara of high finance” : la revanche d'un frustré.... à juste titre ? Une belle réflexion à propos du faux élitisme des grandes écoles.


 
ImpasseSud
06-10-10 à 14:39

Jerôme Kerviel UNIQUE CONDAMNÉ !

... à 5 ans de prison dont 3 ans ferme, l'interdiction d'exercer sur les marchés financiers et à verser 4,9 milliards d'€ de dommages et intérets à la SG. Lire sur Le Temps "Jugé seul responsable et lourdement condamné, Jérôme Kerviel fera appel"

Un jugement unanimement condamné par la presse ! Lire la revue de presse faite par Le Temps, "On a exécuté le soldat Kerviel", et le commentaire de son éditeur : "Innocence coupable de la banque"