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Le travail bien fait : un concept désuet ?

Van Gogh, le facteur RoulinHier, après avoir recopié le beau récit de la vie d’un facteur indien, tout à coup j’ai repensé à mon père et à mes grands-parents qui maintes et maintes fois m’ont parlé du bon fonctionnement de la poste avant la seconde guerre mondiale (3 distributions par jour, même le samedi), après la seconde guerre mondiale (2 distributions par jour), des lettres qui arrivaient toutes le lendemain. "Autres temps" diront certains de façon distraite ou un sourire en coin, pensant à la poste électronique (qui, à mon avis, n’a vraiment rien à voir avec la "poste" proprement dite). Sans aucun doute, mais je ne n'aime pas beaucoup quand les temps vont à reculons.

 

De peur de ne pas recevoir certains documents importants avant le 31 décembre 2004, ce qui m'aurait obligé à payer une taxe supplémentaire, j'ai demandé qu'on me les expédie par l'intermédiaire d'une de ces fameuses sociétés de "courrier express" moyennant le coût de 33,60 Euros. Le pli a été pris en mains le 21 décembre, et bien que Noël tombe un samedi, il ne m'a été consigné que le 27 décembre. Six jours entre la France et l'Italie!!!!!.... Y a-t-il de quoi être fiers ? Mais surtout, de qui se moque-t-on ?

 

Je ne comprends vraiment pas pourquoi, en l’espace de dix ans, on a complètement démantelé la structure et amoindri le rôle du service publique de la Poste, mis à l’honneur durant des millénaires et même requis par les dieux en la personne d'Hermès pour transporter leurs messages.

 

Etre facteur, quel beau métier ! Même s’il ne m’est jamais venu à l’esprit quand j’ai dû choisir une profession, je dois dire que si c’était à refaire ça me tenterait. Oh, non pas comme les facteurs d’aujourd’hui qui n'ont plus affaire avec les gens mais avec des "clients", qu'on dégoûte au départ avec des CDD de deux mois, sans parler de la recrudescence des vols dans les services de tri ou des risques dans certains quartiers, mais pour l’importance que revêt un porteur de messages aux yeux de ceux qui l’attendent tous les jours, pour les liens presque intimes qui finissent pas se tisser et pour le climat de confiance qui s’instaure quand vous déservez les mêmes endroits, les mêmes communes pendant des années…. Mais n'est-ce pas de l'histoire ancienne?

 

Je dois dire que j’éprouve comme une sorte de nostalgie pour tous les métiers qui impliquaient une responsabilité directe finissant par vous inculquer le sens du devoir, aboutissant à la fierté et au bien-être que procurent une tâche accomplie avec conviction et conscience. Il ne s’agit que d’un sentiment, mais tellement gratifiant! Seuls les artisans savent peut-être encore ce que j’entends par là. Mais qui a encore les moyens d’apprécier leur travail ? C’est ce que vient de me dire au téléphone une de mes amis, dont le mari, coutelier d’art et bijoutier, a même reçu le titre de « meilleur ouvrier de France ». A 35 ans cependant, il a pratiquement dû abandonner sa profession pour se mettre au service d’une boîte d’intérim où on le paie bien, où il a des contrats l’un derrière l’autre, mais où il a oublié ce que c’est que le plaisir d'un travail organisé dans le temps. 

 

Comment peut-on définir une société qui brime les talents et les contacts humains, n’utilise plus l’homme que comme un pion, une machine temporaire, qu’on rejette à la moindre crise et au moindre défaut, sans jamais tenir compte du fait que des gens qui font ce qu’ils aiment, qui se sentent respectés et importants accomplissent un travail bien meilleur ? Ou bien s'agit-il d'un concept désuet ?

 

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Ecrit par ImpasseSud, le Mardi 11 Janvier 2005, 13:53 dans la rubrique "Actualité".