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De Carlo Andrea, "Giro di Vento", (2004)

Je ne pense pas que ce livre soit paru en France, mais vu que bon nombre des écrits d’Andrea De Carlo est traduit en français depuis des années, je ne doute pas que tôt ou tard ce soit le tour de « Giro di Vento » que moi je traduirais par « La tour du vent », titre si bien choisi pour exprimer l’ambiance de ce roman qui commence quand quatre amis quittent ensemble Milan, un vendredi après-midi, pour aller visiter des maisons de campagne en Ombrie, au centre de l'Italie….


Il y a Enrico, l'architecte, sa femme Luisa, editor dans une maison d’édition, Arturo, antiquaire renommé et Margherita, conductrice d’une émission de succès à la télévision. Amis depuis le lycée, ces quatre personnes rêvent depuis toujours de partager un espace commun à la campagne, où se retrouver en toute amitié pour des pauses à l'abris du chaos de la ville, tout en cultivant leurs propres intérêts. A ce petit groupe, il faut ajouter Alessio Cingaro, l’agent immobilier qui les emmène, véritable champion de l’éphémère, ne croyant qu’à l’argent et à la technologie. Sur le point d’arriver à destination, cependant, ils se perdent dans une zone isolée au milieu des collines boisées et la voiture flambant neuve dans laquelle ils voyagent finit dans un fossé. Comme si cela ne suffisait pas, aucun signal n’arrive à leurs portables, la nuit tombe et il commence à pleuvoir. Après avoir erré dans la nuit, nos cinq personnages de plus en plus angoissés découvrent finalement la lumière d’une maison habitée où ils sont accueillis et nourris par d’étranges personnages qui, à leurs yeux métropolitains, ressemblent à des sauvages. En fait, il s’agit d’une petite communauté qui - seconde surprise -, habite justement, depuis des années et de façon abusive, la propriété qu’ils ont l’intention d’acheter.

Le conflit entre ces deux groupes ne tarde pas à éclater, et il se fait encore plus âpre quand, le lendemain, une série d’incidents empêche les citadins de partir. En un dialogue toujours plus serré et un crescendo toujours plus violent, on voit progressivement remonter à la surface toutes les névroses et les insatisfactions de ces hommes et de ces femmes qui, en dehors de leur habitat, se retrouvent complètement désarmées, incapables de gérer les rapports humains et les situations imprévues… Sans oublier le rôle impérieux joué par les portables silencieux.

 

Ce livre de 320 pages se lit presque d’un souffle car le style est fluide et les surprises ne manquent pas. On a une grand hâte de connaître le dénouement que je n’aborderai pas. En plus il convient d’ajouter qu’en Italie, Andrea De Carlo est un auteur qui vend beaucoup et qu’on pourrait définir « à la mode » pour les situations traitées, et même « in » pour son engagement dans la campagne de Greenpeace « Ecrivains pour les forêts », car tous ses livres sont imprimés sur du papier recyclé sans chlore.

 

En ce qui me concerne, toutefois, je tiens à préciser que ce livre qu’on m’a offert a été choisi par une étudiante de 24 ans qu’il avait enchanté, car moi, je ne l’aurais jamais acheté. Je pense que les livres d’Andrea De Carlo sont mieux adaptés à un public assez jeune. Mais quand on n’a plus 24 ans, on s’y sent trop à l'aise, comme dans des chaussons. Et le problème, justement, c’est que ces mêmes chaussons finissent par vous apparaître comme de vieilles savates, dont on connaît déjà tous les secrets et qui n’ont plus rien à vous apporter. J'ai déjà lu trois autres livres du même auteur et il ne m'en reste strictement rien, sinon la mémoire de quelques heures agréables. A lire en train ou en avion.

 

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Ecrit par ImpasseSud, le Mercredi 16 Février 2005, 14:55 dans la rubrique "J'ai lu".