Joueb.com
Envie de créer un weblog ?
ViaBloga
Le nec plus ultra pour créer un site web.
Débarrassez vous de cette publicité : participez ! :O)

14 heures

Le soleil est au zénith, au milieu d’un ciel éblouissant à peine bleuté. Bien que l’épaisseur du store repousse l'avancée de la chaleur avec décision, qu’un fort vent de mistral s’engouffre dans l’ouverture qui regarde vers le nord appportant un parfum enivrant de terre chaude aux senteurs de maquis, qu’une torpeur nous assaille après ce repas pris peut-être un peu trop tôt, il va bientôt falloir rentrer, se replier vers les pièces fraîches mais bien souvent aveugles en cette période de l’année. Avide de lumière comme on l’est dans les pays du nord, je ne me suis toujours pas habituée à ce besoin d’ombre, même si j’en comprends la nécessité, même si je jouie du bien-être qu’elle réserve. Alors, avant de rentrer, je jette un dernier coup d'oeil vers la mer.

 

D'un turquoise plus bleu que vert, soutenu, dense, elle épouse le vent dans son agitation. Striée par une myriade de tirets blancs, elle fait la joie de deux planchistes qui volent presque. Un hors-bord la déchire à l’improviste, avec violence, laissant indifférent un long yacht immaculé au profil acéré, à la silhouette tranchante, qui, dédaignant le port de plaisance tout proche, est venu jeter l’ancre dans la baie, face à la plage bondée. Il tourne au ralenti autour de sa bouée, au gré du vent et des courants, tout en traînant derrière lui, au bout d’un cordage, un frêle canot au service de ses passagers. Une barque de curieux a quitté la rive et s’approche timidement. Au loin un voilier, nu, affronte au moteur le reflux de la marée. Dans la brume qui noie les collines on devine un cargo, sombre, qui poursuit sa route, inlassablement.

 

A cette heure-ci, les bureaux et les boutiques viennent de fermer, le trafic diminue, les bruits s’estompent. Même les hirondelles se font discrètes et regagnent leur nid. Seul, un ouvrier, au corps sec, calciné, continue à gâcher du ciment, en plein soleil, raclant de sa pelle le sol asphalté. Travail au noir, probablement.

 

Mots-clefs : ,

Ecrit par ImpasseSud, le Mardi 28 Juin 2005, 13:46 dans la rubrique "Méditerranée".

Commentaires et Mises à jour :

Moukmouk
28-06-05 à 14:23

Et sous ce mirroir qu'on appelle la mer, des dauphins des baleines chantent ensembles la beauté du monde. Le Japon a décidé de les exterminer. le Japon a décidé de tuer la beauté du monde. 

 
ImpasseSud
28-06-05 à 14:36

Re:

Très juste! J'ai bien reçu ton message, et dès que j'aurai le temps de préparer ce à quoi j'ai pensé, je te le proposerai. :-)

Pourquoi, tout à coup, ton commentaire me fait-il  penser à mon billet sur les robots ? A cause des Japonais? A cause du fait que leur insularité les isole de plus en plus du reste du monde?


 
alberto
28-06-05 à 15:38

Encore un tableau digne du Louvre ! Très grande qualité !

 
Vrai Parisien
29-06-05 à 15:30

Voyage immobile

Je découvre aujourd'hui ton bloc-notes par l'intermédiaire de celui de Bertrand le Français de Stockholm, lui-même découvert grâce à Sale Bête, le New-yorkais francophile - et en tout cas francophone.
Les photos, les textes, constituent une invitation au voyage, quelque chose en moi "songe à la douceur d'aller là-bas"... Et j'ai fait en te lisant un voyage immobile.

 
ImpasseSud
29-06-05 à 18:04

Re: Voyage immobile

Nous t'avons donc tous fait cadeau d'un avant-goût de vacances :-). Merci d'avoir laissé un petit mot.


 
PierreDesiles
29-06-05 à 22:09

Et une belle carte postale, d'un de tes instants partagés!  :-)


 
ImpasseSud
30-06-05 à 07:24

Re:

Pierre, sur ton île, j'imagine sans difficultés des instants aussi beaux que les miens. :-)

 
L o
01-07-05 à 09:18

photo

Est ce une photo prise de votre balcon?


 
ImpasseSud
01-07-05 à 09:40

Re: photo

Non, car, même si de mon balcon j'ai une belle vue sur la mer, son rivage et les collines, j'habite en ville où le port, les plages, les clubs et les promenades se partagent le littoral. Par contre il me suffit de faire une vingtaine de kilomètres pour retrouver des sites tout à fait semblables. Si j'ai choisi cette photo en particulier, c'est à cause de la couleur de la mer qui est celle dont je parle dans ce billet.

 
L o
01-07-05 à 09:48

Re: Re: photo

C'est tres beau, tu es chanceuse :-)

J'habite dans un pays ou le ciel est plus gris et la nature tres verte: l'Irlande.  Pas de probleme de canicule ici ;-)


 
ImpasseSud
01-07-05 à 10:10

Re: Re: Re: photo

L'Irlande? Il m'arrive de rêver de la douceur de ses collines, de ses murets en pierres grises, de ses pubs où les gens chantent et de ses plages sur l'Atlantique. Si j'ai déjà bien visité l'Angleterre où j'ai même habité un certain temps, je n'ai jamais poussé jusqu'en Irlande. J'espère que ce n'est que partie remise.

Je crois que chaque pays a ses avantages et ses inconvénients, et bien souvent aussi, les défauts de ses qualités. Par contre, il y a une chose que je serais incapable de supporter, c'est d'habiter un endroit laid. :-)