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« Liberté d'expression » ? Si vous saviez ce que je pense de cette histoire de vignettes…..

Une salle de jeu pour les enfants de l'hôpital de SulaimaniyaEntre ceux qui, au nom de la « liberté d’expression », ne voient rien d’erroné dans le fait d’offenser lourdement dans ce qu’ils ont de plus cher une partie des immigrés qui vivent dans leur pays, sabordant en un seul jour les années d’efforts réciproques de millions de personnes pour faciliter l’intégration,

… entre ceux qui, toujours au nom de la « liberté d’expression » qu’ils foulent aux pieds sans vergogne depuis des mois, se lèvent comme un seul homme pour hurler avec le loup,

…. entre ceux qui exploitent sciemment et en toute mauvaise foi la balourdise des premiers pour chauffer à blanc les ressentiments de leurs coreligionnaires…

Et bien non, ce que j'en pense je ne le dirai pas, car on a déjà bien trop mis d’huile sur le feu. Comme tous ceux qui ont un peu de bon sens, je me tiendrai loin d’un faux conflit qui ne peut qu’élargir les frustrations, les rancoeurs et les haines. Comme l’a écrit Le Figaro : « ce que la loi autorise, la conscience l’interdit parfois ». Je crois que, dans cette affaire, ce concept est valable pour tout le monde. Alors, au lieu de faire part de ma pensée, je raconterai une toute petite histoire, celle d’un groupe de personnes qui ont décidé de s'exprimer ni pour ni contre mais « autrement ». 

 

Le Soudan et les neuf pays qui l’entourent, Erythrée, Ethiopie, Kenya, Ouganda, République Démocratique du Congo, République centrafricaine, Tchad, Libye et Egypte, forment un ensemble dont la superficie est équivalente à trois fois celle de l’Europe. Les besoins sanitaires y sont dramatiques, mais les réponses y sont rares et inadéquates. Pour les 300 millions d’habitants de cette immense partie de l’Afrique, il n’y a pas un seul hôpital avec un service de chirurgie cardiaque de qualité et gratuit. Emergency (ONG italienne qui s’occupe des victimes de la guerre) est en train d’en construire un. Il portera le nom  de « Salam » (« paix » en arabe), parce que sur place, c’est à travers le partage des meilleures performances de la médecine d’aujourd’hui qu’elle contribuera à concrétiser « l’égalité dans la dignité et dans les droits » de tous les êtres humains.

Le centre de chirurgie cardiaque de Khartoum naît pour fournir une réponse à la demande de milliers de personnes frappées par une pathologie cardiaque, en particulier les malformations congénitales et les pathologies valvulaires dues à des fièvres rhumatismales, qui n’ont aucune autre possibilité d’être opérés gratuitement par une équipe hautement spécialisée.

 

Dans ce nouvel hôpital, cette ONG fera exactement la même chose que ce qu’elle fait déjà depuis une vingtaine d’années dans les nombreux hôpitaux qu’elle a déjà créés dans les zones les plus « chaudes » et les plus « douloureuses » du globe, en Iraq, en Afghanistan, en Sierra Leone, au Cambodge et ailleurs, où elle continue inlassablement et sans la moindre discrimination religieuse ou autre, à proposer gratuitement aux blessés et aux malades qui arrivent, des soins hospitaliers de très haut niveau, du personnel médical (occidental mais aussi celui qu’elle forme sur place) extrêmement qualifié, et une chaleur humaine qu’on ne trouve plus chez nous. Tout ceci dans le respect des traditions locales, et sans jamais permettre à la politique d’y mettre son doigt souvent sale et malodorant.

 

 

Cette histoire de vignettes qui a pris une ampleur disproportionnée m’a particulièrement troublée car elle vient bousculer un principe que nos démocraties considèrent comme absolu, la « liberté d'expression ». Mais, dans la réalité, l'est-il vraiment et dans toutes les circonstances ? Ou bien s'agit-il, comme de toutes les libertés, d'un principe idéal qu'il ne faut jamais cesser de défendre avec acharnement mais dont il faut savoir ne pas abuser ? Ce billet est le résultat de quatre brouillons successifs. Et moi qui suis la seule à connaître l'évolution qu'ils ont subis au fur et à mesure que je fouillais la question, je peux dire qu’avant de se prononcer, il est indispensable de l'examiner sous tous ses aspects, sans oublier les conséquences.

 

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Ecrit par ImpasseSud, le Dimanche 5 Février 2006, 16:55 dans la rubrique "Actualité".
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Commentaires et Mises à jour :

ImpasseSud
05-02-06 à 18:31

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Après en avoir beaucoup discuté dans la vie réelle, on comprendra que je préfère m’en tenir là. Tout ce que je souhaite, c’est que les esprits se calment au plus vite.


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