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Sepulveda Luis, « Les roses d’Atacama » (2000)
--> Historias marginales

Ce qui rend ce livre immédiatement attachant, c’est la petite anecdote qui, dès les deux premières pages du premier récit va droit au cœur du lecteur et introduit tous les autres. Au cours de sa visite du camp de concentration de Bergen Belsen, en Allemagne, Luis Sepulveda remarque, dans un coin, une pierre sur laquelle quelqu’un a gravé, sans doute avec acharnement : "J'étais ici et personne ne racontera mon histoire." Qui était cet anonyme sorti des rangs à un certain moment de son existence mais dont personne ne saura jamais rien ?

 

Il s’en suit un vagabondage à travers le monde, d'où l'auteur sort de l'ombre trente-cinq histoires vraies, histoires de personnages anonymes et marginaux cueillies ici et là, d'hommes et de femmes qui ont pour point commun d’avoir fait de leur propre vie une forme de résistance. Celles de Lucas, du Professeur Galvez, des jumeaux Duarte, de Mister Simpah, du poète Avrom Sutzukever, de Chuchù, de Vidal, du pirate de l’Elbe, du lieutenant Lilija Vladimirovna et de ses compagnes ; celles du courage des Lapons, de l'étrange humanité des habitants de Resistencia, de la constance des tailleurs de marbre toscans, et de la trattoria de Rosella ; celles de Juanpa, un ami chilien qui a dirigé la revue Analisis, première barricade de la lutte contre Pinochet, du chanteur qui participa au Printemps de Prague, et du cameraman hollandais tué par l’armée au Salvador ; celle  des fiers habitants des Asturies et tant d’autres.

Histoirias marginales, comme les définit l’auteur, de héros presque sombrés dans l'oubli, dont l’histoire ne sera jamais écrite : « Mais peu importe parce que j’ai appris des Asturiens que la vie est une série infinie de petits triomphes et de grandes faillites ».

Les « hommes de bonne volonté » (comme moi j’aime les appeler) de ces trente-cinq histoires ne sont montés qu’une seul fois sur la scène. Mais la relève est là, indéfiniment, comme pour les roses du désert d’Atacama, au nord du Chili : « Les voilà ! Les plantes, elles sont toujours là, sous la terre salée. Celles que les antiques Indios Atacama ont vus, puis les Incas, les conquistadors espagnols, les soldats de la guerre du Pacifique, les ouvriers du nitrate. Elles sont toujours là et fleurissent une fois par an. A midi, le soleil les aura déjà brûlées. »

 

Petit livre à ne pas manquer ! Encore plus en ces temps maussades, car il vous remonte le moral.

 

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Ecrit par ImpasseSud, le Mardi 3 Mars 2009, 18:18 dans la rubrique "J'ai lu".