Joueb.com
Envie de créer un weblog ?
ViaBloga
Le nec plus ultra pour créer un site web.
Débarrassez vous de cette publicité : participez ! :O)

« Einstein », Liliana Cavani (2007)

Tout le monde ou presque a déjà entendu parler d’Albert Einstein, tout le monde ou presque est capable d’énoncer, même sans la comprendre, la formule de sa théorie sur la relativité, tout le monde ou presque a vu, une fois ou l’autre, le fameux poster où il tire la langue, et c'est souvent avec un soupir fataliste qu'on reprend cette jolie phrase dont il est l'auteur : « Il n'existe que deux choses infinies, l'univers et la bêtise humaine... mais pour l'univers, je n'ai pas de certitude absolue. » Mais le reste ? Et bien, le metteur en scène italien Liliana Cavani nous le raconte dans son film "Einstein" (1) que j’ai vu hier soir.

 

« De ce personnage que tout le monde connaît de nom mais dont très peu connaissent la vie privée, et qui me rend le XXe siècle, - un siècle terrible -, plus sympathique, je ne savais rien, » a-t-elle déclaré au cours d'une interview où on lui demandait le pourquoi de ce choix.

« Sa vie privée est une vie pleine de problèmes, comme celle de tant d’autres, et ses intuitions sont tellement extraordinaires qu’il a fallu des années pour les démontrer de façon expérimentale. C’était un optimiste, mais aussi un homme plein d’illusions : il a traversé la vie comme quelque chose de fantastique, en pensant qu’il existe toujours une possibilité de mieux comprendre. On comprendra toujours plus le sens des choses, malgré tout, malgré le nazisme, le fascisme, le communisme tels qu’ils ont été. Ce qui me fascine, c’est cette façon d’aller de l’avant malgré tout, grâce à la constance et la ténacité de certains personnages. »

 

A travers une suite de flash-back, à Princeton (USA), en 1948, un Albert Einstein âgé, désormais franchement opposé à l’option nucléaire des USA et pour cette raison surveillé par le FBI, reçoit la visite de sa première femme, Mileva, qu'il n'avait plus revue depuis 1932 mais qui a fait le voyage de la Suisse où elle habite encore pour le revoir car elle est sur le point de mourir. Ensemble, ils évoquent les détails de leur vie commune commencée en 1900 sur les bancs de l’Ecole polytechnique de Zurich, avec les années de vaches maigres mêlées aux ingérences envahissantes de la mère d'Albert; la naissance de leurs deux enfants, la fameuse découverte faite avec l'aide de Mileva mais incomprise en Suisse, et leur déménagement à Berlin où Albert trouve honneurs et encouragements; les débuts de sa relation avec Elsa, une cousine lointaine, le retour de Mileva en Suisse puis leur divorce à la fin de la Première Guerre mondiale. Ensuite, tandis que celle-ci lui répète combien il a manqué à ses enfants et combien elle s’est sentie frustrée par la perte du partage de leurs aspirations scientifiques communes, lui, il retrace pour elle la vie qu’il a menée avec Elsa, devenue sa seconde femme; le Prix Nobel de Physique en 1921; ses idées pacifistes et la montée de l’antisémitisme nazi, la persécution dont il est devenu l'objet en tant que juif et son départ aux Etats-Unis où Elsa le suit mais meurt peu après leur arrivée; sa collaboration à la construction de la bombe atomique malgré ses idées pacifistes et la découverte bouleversante de ses effets après Hiroshima. Le film se termine sur la solitude de ses dernières années, tous ses efforts pour récupérer une relation avec ses enfants étant vains, jusqu’à sa mort en 1955.

 

Hier soir, il s’agissait en quelque sorte d’une première publique. N’ayant pas les connaissances nécessaires pour émettre un jugement de valeur, ni sur l’exactitude des faits relatés, ni même en ce qui concerne la qualité des reprises cinématographiques à cheval entre un scénario pour la TV et un film pour le cinéma, je dirai simplement que je l’ai vu avec plaisir et que je l'ai trouvé intéressant. Il a même éveillé ma curiosité, me portant directement ce matin à la biographie d’Einstein sur Wikipédia. Les acteurs, Vincenzo Amato (Einstein) et Maya Sansa (Mileva Maric), sont bons et tout à fait crédibles. De toute façon, Liliana Cavani est loin d'en être à ses premières armes comme metteur en scène, elle a déjà de nombreux films à son actif (2). Pour tourner celui-ci, elle dit avoir lu huit biographies d’Einstein et s’être adjoint l’expertise d’un grand physicien italien, élève de Carlo Rubbia.


De ce film, elle a donc fait deux versions : une de trois heures pour la TV et un film de deux heures pour le cinéma. La France en a déjà acheté les droits, alors attendez-vous à ce qu’il passe bientôt sur vos grands ou vos petits écrans. Allocine l'annonce déjà et il vaut la peine d'être vu.


(1) Quelques photos

(2) Mon billet sur De Gasperi, l'uomo della speranza
Mots-clefs : , , , ,

Ecrit par ImpasseSud, le Mardi 28 Octobre 2008, 15:20 dans la rubrique "J'ai vu".