Les irremplaçables ne meurent jamais...!

Jean Ferrat a rejoint J. Brel, G. Brassens, C. Nougarou, L. Férré etc...dans la lignée des grands !

Je suis pour les originaux et n'aiment pas les copies.

Bravo l'artiste et que ta voix résonne encore lontemps pour des générations !

Merci ImpasseSud d'avoir ouvert cet article en sa mémoire et merci pour ce beau clip.

Pierre :)

Cher Pierre,
Je suis contente que toi qui habites encore dans la sphère francophone les trouves irremplaçables, car moi qui les aimais beaucoup mais qui m'en suis éloignée depuis plusieurs années déjà, je n'ai que ma nostalgie d'une époque enthousiaste et peu de critères pour faire la différence.

Le fait est, cependant, que durant les années 60-70, en Italie (je n'y étais pas encore!), c'était le même vent qui soufflait, avec le même type de chanteurs et de chansons engagés. Il arrivait même qu'on se les passe par dessus les Alpes, comme c'était le cas entre Brassens et Fabrizio De' André (1-2-3), par exemple.
Ici, ce vent-là n'est pas tout à fait mort. On en a pour preuve que bien qu'il soit décédé en 1999, Fabrizio De' André réussit encore à remplir les salles avec des jeunes de 25 ans ou à tenir les gens collés à la télé avec son répertoire incroyable, par l'intermédiaire de son fils qui a hérité de ses talents musicaux et, surtout, de sa voix.

Chère ImpasseSud,

Tout d'abord merci pour m'avoir fait découvrir cette voix inconnue (pour moi) de Fabrizio De André malheureusement disparu trop tôt. J'ai suivi ton lien pour en écouter quelques extraits dont le superbe montage de l'artiste en live " la canzone dell'amore perduto Fabrizio De andrè" . Il a choisit la ,discrétion au détriment du tapage médiatique qui ne nous offre que très rarement des artistes de sa qualité.

Je confirme que les grands artistes sont doués de nature et ont une signature vocale irremplaçable.

Je me fais à chaque fois la même réflexion quand j'entends le parlé italien, nul n'est besoin de comprendre, mais de ressentir ! et de lui s'en dégage une émotion, comme j'ai pu la capter aussi  dans ton article en écoutant le clip des habitants de l'Aquila où j'y ai laissé échapper une larme, tant je me suis senti proche d'eux même sans comprendre un seul mot. :)

Ton dernier paragraphe, Pierre, me touche beaucoup, car c'est vrai que l'italien est une langue extrêmement expressive. Mais ce qui me touche encore plus, c'est l'intérêt que tu portes, bien qu'étant si loin, au drame des habitants de L'Aquila. Si tous les Italiens laissaient parler la sensibilité et le grand coeur dont ils sont souvent capables au lieu de se laisser berner, endormir ou même éduquer à l'égoïsme, voire à la pure méchanceté par le mauvais sire en place, la reconstruction (qui est loin d'être une petite affaire et prendra de nombreuses années vu le contexte historique) serait déjà repartie, dans l'espoir et dans l'enthousiasme.

Pour en revenir à Jean Ferrat, connaissais-tu cette chanson ? Les jeunes imbéciles. Moi, non. Je l'ai découverte au cours de mes fouilles, et en l'écoutant, j'ai eu la sensation que, faute de vigilance, notre génération s'est laissé dérober de ses enthousiasmes et de ses générosités. Qu'en penses-tu ?

""j'ai eu la sensation que, faute de vigilance, notre génération s'est laissé dérober de ses enthousiasmes et de ses générosités. Qu'en penses-tu ?""

N'est-il pas vrai aussi pour chaque génération, lorsqu'elle passe le relais ? Nos parents nous disaient à peu près la même chose, et je suppose que la génération précédente aussi. Le gros avantage que nous ayons eut c'est de ne pas connaître la guerre et toute ses horreurs et d'être la génération de reconstruction, mais aussi de "jeunes imbéciles".Nous avons laissé filé les vraies valeurs, faute de vigilence comme tu dis, car les autorités ont laissé de côté l'instruction civique à l'école, ainsi que la morale. Pour beaucoup de jeunes, le fonctionnement de la société leur est totalement inconnue et le savoir vivre encore moins. A qui la faute ? Les parents ne veulent plus éduquer leurs enfants et attendent tout de l'école qui ne devrait qu'enseigner le savoir et les connaissances. Le laxisme s'installe et la vie de la rue a repris le dessus avec toutes ses dérives.

Jean Ferrat était effectivement un visionnaire, et il y a un message dans toutes ses chansons. Je ne connaissais pas "les jeunes imbéciles", quel miroir de ce que nous sommes !.

Il a tout dit dans "La femme est l'avenir de l'homme" qui pour moi est celle que je préfère. Mais alors là sur un aussi beau clip, j'en redemande ! (lien ci-dessous)

http://www.youtube.com/watch?v=kqreS7KXP7k&feature=related

@+  :)

En effet, cette chanson est belle. Merci pour le lien.

Pour le reste, Pierre, s'il y a du vrai dans ce que tu écris, surtout dans la deuxième partie, je pense au contraire qu'au niveau des rythmes générationnels, linéaires dans le temps, il y a eu une cassure. L'impression que j'éprouve, c'est comme si l'enthousiasme avait été déboussolé, était devenu insaisissable, comme s'il avait été partiellement amputé de sa composante de générosité gratuite. En gros, jusqu'à la fin des années 70, l'enthousiasme, c'était le propre de la jeunesse, et par une sorte de loi de la nature, l'expérience de la vie se chargeait de l'effriter petit à petit. Aujourd'hui, il semble qu'il n'en soit plus ainsi, qu'il soit évanescent, qu'il n'ait plus d'âge et qu'il soit même difficile à discerner au milieu des hystéries et des conformismes imposés par la société de consommation et par la guerre de l'emploi déclanchée par le néolibéralisme. On ne le retrouve plus que dans le monde de ceux qui ont rompu partiellement ou totalement avec leurs conditionnements, qui cherchent autre chose, et sans critères d'âge. A mon avis, notre société y a perdu au change.

Bonjour ImpasseSud

Comme quoi les écrits n'ont pas la même portée pour chaque individu, mais je crois que nous nous rejoignons sur un sentiment d'incompréhension de cette nouvelle société, issue de la liberté que nous avons gagné au fil des années. Nous avions des règles et des limites fixées par nos aînés. Ces mêmes piliers fondamentaux sont rangés au placard des souvenirs par cette génération qui ne respecte même plus leurs parents, car ils n'ont pas reçu le code de bonne conduite. La transmission des acquis est rompue. Toutes les barrières tombent les unes après les autres, au profit d'une société sans but, mais qui se croit supérieure et protégée par la technologie qui a envahit notre espace intime. Je pense que le contexte de la mondialisation et le modèle du riche américain avec l'argent facile ont brouillé les cartes. La linéarité de la vie, avec des perspectives d'avenir et de carrière, a vécu malheureusement et l'engouement que nous avions avec.

L'informatique et l'Internet a séparé les êtres et les échanges, si important, avec !  Les jeunes ont l'air blasé, et vu ce que le monde actuel leur offre, l'avenir pour eux, leur semble abstrait. Nous avions envie de refaire le monde...pas eux !  Demain mardi, je vais aller défilr pour la sauvegarde de nos retraites, je pense qu'il y aura très peu de jeunes.

Dis-moi, ImpasseSud, ne sommes-nous pas épris d'une certaine nostalgie de nos belles années où la croissance était constante ?

Jean Ferrat est loin de tout ça, il faudrait un autre article pour débattre de ces autres sujets.

:)

Pierre,
Je viens juste de poster un nouveau billet, à propos des évènements politiques de ce weekend. Désolée que chez toi le ciel se soit mis au bleu ! Ici, en Italie, il est franchement noir.

Je suis assez d'accord avec ce que tu écris : nostalgie de l'idée de croissance, d'amélioration. La cassure est évidente, là aussi. Depuis la nuit des temps, les pères n'ont-ils pas toujours travaillé pour que la vie de leurs enfants soit meilleure que la leur ? Aujourd'hui, c'est fini et c'est déjà bien beau quand ils ont la possibilité de leur laisser quelque chose d'équivalent.
Ensuite, tout comme toi, je suis navrée par le détournement de ce merveilleux instrument relationnel qu'est Internet, de plus en plus transformé en instrument d'isolement, d'éloignement de la réalité. En plus, je suis scandalisée par le fait qu'avec la publicité (la plus grande dévoreuse de cerveaux qui existe), on ait réussi à faire croire à une bonne partie des gens que la technologie peut remplacer l'intelligence !!!! Il y a des jours où j'envie ceux qui ne comprennent rien.
Et pourtant, face à un évènement catastrophique, on voit parfois naître des réactions merveilleuses qui balaient d'un seul coup tous les pessimismes. Il faut que je fasse un autre billeT sur L'Aquila, car ce qui s'y passe est absolument extraodinaire.

Bon courage pour ton défilé de demain ! Quand je pense que l'UE qui a laissé que les banques allemandes et anglaises jettent la Grèce au bord de la faillite, se félicite aujourd'hui des mesures que son gouvernement a pris sur les retraités pour les remboursements !!!! Je m'étrangle de colère !