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Les avions s'écrasent...
--> ... comme les pommes en automne…

 … ils tombent. Depuis un mois, les avions tombent un peu trop souvent : le 2 août au Canada, le 6 août au large de Palerme, le 14 août contre une colline, près d’Athènes, le 16 août au Venezuela, et hier soir, un avion de la TANS est tombé au Pérou. On aime tout à coup accuser la foudre, qui sans doute  n’existait pas avant. Mais est-il impossible, au contaire, qu’il s’agisse de catastrophes annoncées ? Par les avaries en tous genres et de plus en plus fréquentes qui obligent à des retours ou des atterrissages d'urgence, à des départs retardés ?

 

Il existe un vieux proverbe qui dit qu’on ne peut pas avoir le beurre et l’argent du beurre. Nos ancêtres qui l’avaient constaté si souvent qu’ils avaient fini par le codifier - dans toutes les langues et dans tous les pays -, étaient-ils donc tous idiots ? La note arrive tôt ou tard.

 

Nous sommes tous d’accord pour payer d’un prix dérisoire nos déplacements en avions et nos vacances. Certains décident même, au dernier moment, de faire la grève de l’embarquement, et se croient pour autant plus responsables et plus intelligents. A quoi joue-t-on ? Comment peut-on prétendre d’avoir des avions en parfait état de fonctionnement et sûrs en payant 10 Euros par-ci, 20 € par-là, ou quelque chose de plus si on va plus loin, pour des voyages qui coûtent beaucoup plus ?

On parle sans cesse de révisions récentes, d’expertises détaillées, de maintenance régulière. Mais faites par qui vu qu’on réduit de plus en plus le personnel et les temps nécessaires à chaque contrôle? Par des machines dont personne ne lit les displays, que personne ne suit, ne contrôle ? Grâce à une technologie à laquelle on se fie les yeux fermés tout en connaissant son extrême fragilité ? Quant aux heureux rescapés des restructurations ou des licenciements, ne nous arrive-t-il pas de nous demander s'ils ont un choix réel entre un travail fait à fond et un salaire à la fin du mois ?

 

Le parc actuel des compagnies privées est vétuste, mais malgré cela, on le fait fonctionner à plein régime, prétendant le rentabiliser jusqu’au dernier hoquet. Et ne parlons pas des sous-traitances avec des pays plus « tolérants » ! En attendant les aéroports sont surchargés, et cette surcharge se reporte sur l’ensemble du trafic aérien, réclamant une accélération de toutes les opérations techniques. C’est cela aussi, le néolibéralisme. Combien d’emplois avons-nous effacés avec nos voyages à 10 € ? Payer 10 € pour un voyage qui en coûte 100 (il ne s'agit que d'un chiffre arbitraire bien entendu), n'est-ce pas accepter implicitement une part de responsabilité dans un système qui crée du chômage et abaisse le niveau de la sécurité ? Comme dit un autre proverbe : « le bon marché est toujours trop cher » .... et tout le monde finit par payer.

 

En attendant, pour parer au plus urgent, il y a qui voudrait publier une « liste noire », qui publie une « liste blanche », et qui préfère opter pour le « label bleu » ... On se demande s'il existe un réel désir de changer quelque chose, ou bien s'il s'agit, une fois encore, d'un miroir aux alouettes.

 

(Pour mémoire : au Concorde, ce merveilleux joyau, on n’a pas pardonné son premier et unique accident. Il est probable que les dieux du fric n’étaient pas de son côté. Que pouvait-on faire d'un oiseau aussi peu rentable ? )

 

MISE A JOUR du 25.08.05

La question de la sécurité des avions étant tout à coup un sujet brûlant. Tous les médias en parlent bien évidemment, et je me sens l’obligation d’ajouter un complément à mon billet.

 

1) Comme il est facile de se l’imaginer, nombreux sont ceux qui ont fait la même réflexion que moi à propos de l’incompatibilité apparente entre law-cost et sécurité. Je pense tout d’abord qu’il faut faire une distinction entre les law-costs des last-minute (où s’est donc envolé notre français ?) qui n’est qu’une opération de solde pour limiter un manque-à-gagner, et le law-cost systématique dont il s’agit ici. Le mécanisme sur lequel il s’appuie manque tellement d’évidence que Le Monde s’est proposé de l’expliquer à ses lecteurs, mais n’ayant pas les moyens du « law-cost », il a réservé son explication à ses lecteurs « payants ». Il ne me reste donc plus qu’à l’imaginer. J’espère tout du moins qu'on n'y parle ni de vases communicants ni de mécénats, avec l'habituel distinguo vaseux entre les sociétés qui en ont les moyens et celles qui ne l’ont pas. (N'oublions surtout pas les scandales Enron et Parmalat!)
Moi, là-dessous, je ne vois que des affaires à courts termes dans le but de réaliser un profit immédiat, et des affaires de pots de vin pour qui veut profiter de l’aubaine. De toute façon, comment une population dont un triste pourcentage est au chômage, une autre portion en stage gratis ou à 250 € par mois avec un bac + 7, une autre encore accrochée à un petit emploi précaire et sous-payé pour pouvoir faire face à ses traites, pourrait-elle se plaindre si on lui donne la possibilité de découvrir les autres capitales européennes pour 10 € ? Sans compter qu'au cours de ce voyage les gens dépenseront plus qu’ils n’auraient d
û, que cela fait marcher le commerce et prédispose à une plus grande soumission.

 

2) Hier j’ai entendu, en direct, le président de l’ENAC en personne (celui de l’organisme qui a dressé la « liste blanche »), faire la déclaration suivante : « Avoir son nom sur la liste blanche, cela signifie que les avions qui volent sous ce nom ont été contrôlés par la SAFA à une certaine date, et qu’à cette date-là nous avons pu garantir leur sécurité. Mais, il se peut que dès le lendemain, il se soit produit quelque chose qui ait diminué la sécurité de l’un des avions de cette compagnie. Il en est de même pour les compagnies qui ne figurent pas sur cette liste. Cela ne veut pas dire qu’elles ne remplissent pas les normes de sécurité, mais simplement que nous ne les avons pas contrôlées. »

Si à cela, vous ajoutez la règle du prêté-pour-un-rendu diplomatique, du « les amis de mes amis sont mes amis », etc…, quelle pourra être la valeur sécurisante de ces listes ?

 

3) J’ai également lu et entendu une autre déclaration qui affirmait que malgré l’augmentation énorme du nombre des passagers durant ces dernières années, le nombre des morts dues aux accidents d’avion n’a pratiquement pas augmenté. C’est probablement vrai. Mais la floraison des sociétés privées ne date que d’une dizaine d’années. Pour la plupart, ces sociétés ont démarré avec des avions usagers, d’occasion, qui désormais sont vieux, tous en même temps. Sont-elles en train de renouveler leur parc ? (La Russie vient de retirer ses Iliouchines, pour raisons de sécurité).

 

Que chacun y réfléchisse et en tire ses conclusions.

 


MISE A JOUR
du 05.09.2005
: un avion de ligne s'écrase en Indonésie, 117 morts, même dynamique : compagnie low-cost, avion vétuste. Selon Le Figaro du 30 août : « Parmi les avions occidentaux, les Boeing 707, 727 et 737-100, les McDonnel Douglas DC 8 et DC 9, les Lockheed Tristar, les Fokker 27 et 28 sont les plus vulnérables s'ils sont confiés à des compagnies négligentes. Un tel appareil vaut moins de 100 000 dollars, un prix tentant pour un transporteur à la petite semaine. Les pièces de rechange (ou de seconde main) se trouvent au marché noir mais les mécaniciens ayant les compétences sur ces types d'avion sont de plus en plus rares.»

 

(PS Toujours à propos du Concorde : les Japonais sont en train d’en faire un plus ou moins identique qui volera à Mach2 et fera ses premiers tests dans le ciel australien en octobre prochain.)

Mots-clefs :

Ecrit par ImpasseSud, le Mercredi 24 Août 2005, 14:44 dans la rubrique "Actualité".

Commentaires et Mises à jour :

L'O
25-08-05 à 07:37

et Alitalia?

Tiens, Alitalia n'est pas sur leur liste blanche?

Tous ces avions qui "tombent" (voila un titre effrayant) m'ont beaucoup attristee mais, malgres mon effroi, je n'avais pas compris "pourquoi"?

Ce que tu ecris sonne juste, evident....

Il est des domaines ou l'amour souvent couteux du travail bien fait ne peut etre remplace par l'amour economique du travail vite fait. La securite aerienne est l'un d'eux.

Malheureusement, avec le systeme de concurrence des prix actuel, meme de payer un billet plus cher ne nous garantit pas que la compagnie aerienne en question utilise la somme supplementaire pour le controle/les emplois.

Peut etre faudrait il que certaines compagnies s'engagent a plus d'employes+plus de securite en echange de prix "moins brades"? Bref, que le client realise qu'il paye plus qu'un billet au soleil? Qu'en penses tu?


 
ImpasseSud
25-08-05 à 07:50

Re: et Alitalia?

L'O, merci d'avoir lassé deux mots. 
Je viens de poster une MISE A JOUR en dessous de mon billet d'hier.... en même temps que toi pour ton commentaire :-)

l'Alitalia n'y figure pas (tout comme les autes compagnies italiennes) parce que cette liste a été dressée pour l'Italie par l'ENAC (Ente nazionale per l'aviazione civile) sous le couvert de la SAFA qui ne tient compte que des compagnie étrangères. :-)))) Mais c'est vrai que le président de l'ENAC n'a pas manqué d'ajouter que l'Alitalia est sûre à 100 %.

Pour le reste, je crois que ma mise à jour répond plus ou moins à ta question. Es-tu d'accord ?

PS : La liste des compagnies italiennes en règle se trouve ici.


 
L'O
25-08-05 à 08:34

Re: Re: et Alitalia?

Alitalia est sur a 100%, c'est rassurant, je vole avec Alitalia au mois d'octobre :-)

Le commentaire du president de l'ENAC m'a fait rire "a voix haute"! "oui mais non mais peut etre.., ce ne sera pas de not' faute si un avion d'une compagnie qui est sur la liste tombe, surtout, ne vous y fiez pas"...

J'ai eu la mauvaise idee d'acheter il y a quelque temps "the complete SAS guide of safe travel" qui contient, entre les attaques d'ours et les attaques terroristes, le nombre d'accident d'avion par compagnie aerienne....Peut etre pourrions nous comparer la liste blanche aux statistiques des catastrophes aeriennes des 10 dernieres annees ...(non merci).

Les low cost et les last minutes sont en effet a distinguer.  Il serait interessant de voir les rapports de chaque compagnie aerienne afin de constater quel pourcentage de leur chiffre d'affaire est consacre a la securite, aux emplois....

Par exemple, Ryanair (low cost) economise sur les employes de menages(les hotes et hotesses nettoient l'avion), les repas (vendus sur le vol et non donnes), les tickets(a imprimer)...qui peuvent etre des inconvenients pour le confort mais n'entravent pas la securite.  Bien sur, je ne connais pas leurs chiffres, il est possible que Ryanair fasse aussi des economies sur la securite. Le point est qu'il est difficile de savoir comment les couts sont reparties (le president d'Air France qui n'a t'il pas recu une fantastique augmentation de salaire recemment?)

De plus, comme tu l'expliques, il est appreciable d'avoir la possibilite de voyager pour 10 euros...Lorsque je rentre voir ma famille, j'apprecie le billet a 250 euros contre celui a 500...ou alors je ne rentre qu'une seule fois dans l'annee.

Cependant, j'avoue me sentir plus en securite lorsque je vole avec une compagnie nationale.


 
ImpasseSud
25-08-05 à 08:54

Re: Re: Re: et Alitalia?

La dernière fois que j'ai pris l'avion c'était avec une de ces compagnies privées, soi-disant low-cost car le prix n'était que de 20 à 30 % moins cher que le tarif Pex (50% du tarif normal) accordé par la plupart des compagnies nationales si on réserve un AR plus de 7 jours à l'avance avec au moins un samedi à l'intérieur. Et bien, à part le fait que dans l'avion tout était payant, on avait rajouté tellement de sièges qu'il fallait s'asseoir de travers, et l'un des deux sièges que nous avons occupés était tellement défoncé qu'on glissait continuellement sur le bord vers l'allée du centre. En plus le ménage n'avait certainement pas été fait car il y avait du vomi dans la pochette des journaux.... Pour finir, quelques mois plus tard, cette société a presque déposé son bilan. Elle a été bloquée à terre pendant un mois. On ne parle plus de ses finances, mais elle vole à nouveau. Il y a une ou deux semaines, cependant, un de ses avions est rentré en toute urgence à Milan juste après le décollage pour un problème de train d'atterissage....

Moi, aussi, je préfère les compagnies nationales :-)


 
ImpasseSud
05-09-05 à 08:05

Un avion de ligne s'écrase en Indonésie

Un boing 737 s'écrase à Sumatra, 117 morts : il s'agit une fois de plus d'une société low cost, et d'un type d'avion à risques d'après l'article paru dans le Figaro du 30 août dernier :

« Parmi les avions occidentaux, les Boeing 707, 727 et 737-100, les McDonnel Douglas DC 8 et DC 9, les Lockheed Tristar, les Fokker 27 et 28 sont les plus vulnérables s'ils sont confiés à des compagnies négligentes. Un tel appareil vaut moins de 100 000 dollars, un prix tentant pour un transporteur à la petite semaine. Les pièces de rechange (ou de seconde main) se trouvent au marché noir mais les mécaniciens ayant les compétences sur ces types d'avion sont de plus en plus rares.»


 
M_Spock
05-09-05 à 15:43

Imprécisions

Si je peux me permettre, votre billet comporte quelques imprécisions que je souhaiterais corriger.

Vous mettez l'accent sur les problèmes de sécurité aérienne en insistant sur la problématique de l'age des appareils, c'est un faux problème. En effet, un avion est conçu pour avoir un certain potentiel d'heures de vol et, s'il est entretenu conformément aux  recomandations du fabricant, est aussi sûr à sa sortie d'usine qu'après 25 ans de service. Le problème, dans ce cas, comme ma mise en gras le laisse entendre, n'est absolument pas celui de l'age des avions (ni même celui de l'ages des pilotes contrairement à ce que les journalistes croient) mais bien la qualité de la maintenance et de la formation des équipages.

De même, il ne faut pas jeter le bébé avec l'eau du bain, le modèle des low cost en soi n'est pas à bannir : des compagnies comme RyanAir ou Easyjet, si elles sont très criticables en regard de leur attitude vis-à-vis des organisations syndicales, n'ont à ce jour rien à se reprocher du point de vue de la sécurité. Elles y ont d'ailleurs tout intérêt car elles savent qu'elles se relèveraient d'un crach qu'avec difficulté (voir n'y survivraient pas).
En l'occurence, les compagnies mises en cause sont des compagnies charter qui fonctionnent à l'affrètement avec des personels peu formé et qui font des économie là où il ne devrait même pas être question d'en faire. En cas de crash, ces compagnies disparaissent et leurs anciens patrons en ouvrrent de nouvelles et louent de nouveaux avions. Ainsi, la tristement célèbre Flash Airline n'existe plus.
Se produit également un phénomène équivalent aux pavillons de complaisance qui fait que les compagnies ne sont pas soumises aux mêmes règles selon le pays d'immatriculation des avions (et cela, les passagers ne le savent pas). Ainsi, le pilote d'un avion immatriculé en Turquie peut réglementairement considérer que ses passagers sont plus légers que s'il pilote le même avion immatriculé en France, et cela change pas mal de chose aux conditions d'exploitation.

Vous avez cependant raison sur l'origine du problème : la recherche du coût le plus faible  par tous les moyens finit par coûter des vies humaines. Il est temps que nous cessions de rechercher à tout prix des billets moins cher : plutôt que de refuser d'embarquer car on trouve que l'avion n'est pas assez bien, soyons un peu plus regardant au moment d'acheter le billet.

Si ces problèmes vous intéressent, je vous conseille le très polémique site http://www.eurocockpit.com/ . Il ne parle que de ça. C'est parfois un peu technique (surtout le forum) mais très instructif.

 
ImpasseSud
05-09-05 à 16:39

Re: Imprécisions

Merci pour cette intervention, d'autant plus qu'il s'agit, d'après ce que j'ai cru comprendre en passant sur votre site, d'un domaine que vous connaissez d'assez près.

En ce qui concerne la question de la maintenance, j'étais au courant. Mais quand une compagnie aérienne commence sa carrière avec des avions qui ont déjà 25 ans, il me semble qu'il est très important, en plus d'une bonne maintenance, qu'elle songe à renouveler régulièrement son parc. Ensuite, je ne sais pas si vous avez lu le petit entrefilet que j'ai ajouté à la première partie de mon billet, à propos du Concorde : à 25 ans et après un seul accident, on n'a pas hésité à le qualifier de vieux et à envoyer ses exemplaires dans les musées !

Quant à la suite de votre commentaire, je la partage tout à fait. Avez-vous eu l'occasion de lire le triple article publié par Le Figaro le 30 août dernier? On y expliquait effectivement les passages de mains en mains, les sous-affrêtements en espalier, les listes noires différentes d'un pays à l'autre. On y donnait la liste du type d'avion "à risques", pas excessivement vieux, mais pour lesquels aujourd'hui il est très difficile d'effectuer une maintenance de qualité, spécifiant, pour les Airbus 300 par exemple, qu'après 25 ans de service ils sont reconvertis en avion-cargo. Cela laisse à penser.

Alors vieux ou pas vieux à 25 ans ? Tout est loin d'être limpide dans ce qu'on nous sert aujourd'hui comme arguments.

Merci pour le lien, je vais aller y jeter un coup d'oeil.


 
M_Spock
06-09-05 à 08:11

Re: Re: Imprécisions

>Merci pour cette intervention, d'autant plus qu'il s'agit, d'après ce que j'ai cru comprendre en passant sur votre site, d'un domaine que vous connaissez d'assez près.
D'assez près est un bien grand mot, je sui scertes ingénieur aéronautique mais je ne peux prétendre être un expert en sécurité. En revanche, je m'intéresse d'assez pret à la question poru avoir quelques idées.

>il me semble qu'il est très important, en plus d'une bonne maintenance, qu'elle songe à renouveler régulièrement son parc.
C'est évident. Cela dit, un avion n'est pas uen voiture et, à 25 ans, il est tout à fait capable d'assurer des vols dans des conditions de sécurité absolument normales. En fait, ce qui condamne les avions, ce ne sont pas les problèmes de sécurtité mais bel et bien les évolutions technologiques, en particulier sur les moteurs qui sont aujourd'hui beaucoup moins bruyants et gourmants qu'il y a 30 ans. C'est surtout une histoire de gors sous qui fait que l'on change les avions assez souvent dans les compagnies riches.

>propos du Concorde : à 25 ans et après un seul accident, on n'a pas hésité à le qualifier de vieux et à envoyer ses exemplaires dans les musées !
Concorde est un cas spécial : depuis le 11 septembre, sa rentabilité était quasiment impossible à atteindre tant sa consommation en carburant était démesurée. Mais surtout, il est faut de penser qu'il était très sûr : il n'a certes eu qu'un seul accident mortel mais il ne faut pas oublier qu'il n'y en n'avait que 12 en vol (contre des centaines de Boeing 747). Et surtout, un accident exactemetn du même type avait été évité de justesse en 79 (je crois) à New-York et aucune action corrective n'avait été mise en place. Ainsi, aujourd'hui, dans le cadre de l'enquête sur l'accident de Gonesse, des responsables de la DGAC (Direction générale de l'Aviation Civile) et d'EADS (la maison mère d'Airbus, héritière d'Aérospatiale) sont mis en examen.
Bref, Concorde était loin d'être tout blanc dans cette histoire, et, croyez moi, je le regrette amèrement tan tje considère Concorde comme l'un des plus magnifiques avions de ligne jamais construit (avec le super constellation).

>On y expliquait effectivement les passages de mains en mains, les sous-affrêtements en espalier,...
Je n'ai pas lu l'article du Figaro mais je peux vous garantir que ses journalistes ont du passer du temps chez eurocockpit. Par exemple, pour le coup des affrètemtns successifs, ils font surement allusion à la ligne Agen-Paris, soumise à obligation de service public et donnée (moyennant subventions) à une compagnie portugaise qui a sous-traité à une compagnie danoise ayant elle-même sous-traité à une compagnie lituanienne. Cette même compagnie litauanienne qui a ensuite fait sensation en volant entre Agen et Orly 1h30 sur un  moteur (suite à une panne) alros que la première ligne de la check-list de l'ATR à appliquewr en pareil cas est 'LAND ASAP' (en bon français, posez vous dès que possible), j'en parle effectivement sur mon blog.

Bref, il serait très bon que le grand public fasse la découverte d'un site comme eurocockpit : bien que parfois un peu excessif dans ses prises de position et qu'il soit aussi un peu difficile à suivre pour des non professionels, il pourrait devenir un moyen de prise de conscience qu'il y a quelque chose de pourri au royaune du transport aérien.

 
ImpasseSud
06-09-05 à 09:58

Re: Re: Re: Imprécisions

Ah! Le Concorde et le super-Constellation! J'ai été une grande passionnée de l'aviation. Je connaissais les noms et les performances d'un grand nombre d'avions. Le hasard a voulu que récemment je revois "Le mur du son" et je me suis aperçue que je n'avais oublié aucun détail de ce vieux film, aucune angoisse, aucun enthousiasme ...
Avez-vous lu mon deuxième entrefilet avec lien sur le nouveau "Concorde" japonais?

Mais revenons à nos moutons.
1) C'est vrai, l'article du Figaro, mettait en tête de liste la ligne "Agen-Paris", mais beaucoup d'autres aussi.

2) > Bref, il serait très bon que le grand public fasse la découverte d'un site comme eurocockpit.
Là, dans un sens je suis d'accord avec vous, car une plus grande information ne fait de mal à personne, au contraire. Mais de l'autre, on ne peut pas demander au grand public de connaître, mais surtout de se préoccuper avant de prendre l'avion, de savoir de quel type d'avion il s'agit, de son âge, de la qualité et de la cadence de sa maintenance, ni si le pilote est en bonne santé, etc... De la même façon qu'on n'a pas souvent le loisir de s'enquérir à fond sur les médecins qui vous opèrent d'une simple appendicite ou en extrême urgence, ou sur l'état de maintenance de la digue sous laquelle vous habitez (ici je me réfère à la réduction, depuis trois ans, du budget de maintenance des digues du lac Ponchartrain, dont la rupture, plus que Katrina, est responsable de l'ampleur de la catastrophe de La Nouvelle-Orléans). A chacun son métier.
Dans mon billet, je n'ai fait qu'une très faible allusion au néolibéralisme, car je ne voulais pas partir immédiatement dans cette direction. Quand on vante cette "doctrine" rel="nofollow" , cependant, qu'on nous présente comme riche d'opportunités et d'une grande liberalité, avec l'accès pour tous à toutes les jouissances et à tous les profits si on a un peu de courage et le goût du risque, on évite régulièrement d'inclure toute l'avidité, toutes les malhonnetetés, les malfaisances, les égoïsmes, les indifférences, les passe-droits et les laisser-aller que ce système fait naître et ensuite laisse passer. Listes blanches, noires, vertes ou bleues, je suis sans doute pessimiste, mais je pense que les avions vont continuer à tomber si les gouvernements ne reprennent pas rapidement en main leur rôle de garants responsables (un Etat n'est pas une entreprise), au-dessus d'une population où chacun, avant d'avoir le devoir de servir la rentabilité, a celui de faire son métier à fond et sérieusement, avec une notion de responsabilité personnelle et pour le plus grand bien de tous. Tous cela a son prix, c'est surtout cela que les gens doivent commencer à comprendre, car on risque très vite d'arriver, non pas à des listes de sécurité, mais à deux classes d'avions bien distinctes, celle des riches et celle des pauvres.