En été, si je ne pars pas cela m’est complètement égal, ici la mer est bien assez belle, chaude, douce, fidèle pour me satisfaire. Mais si je pars, comme cette année, j’ai du mal à rentrer, à reprendre des habitudes que j’aime bien mais dont je peux parfaitement me passer. Moi qui suis la presse, qui aime m’informer, faire des recherches, fouiller sur Internet, je ne lis plus les journaux, je ne m’informe plus, je ne fais plus de recherches et Internet peut attendre. Je me sens tellement mieux en ne sachant pas tout ce nos gouvernements magouillent pour nous rendre la vie encore plus difficile, en ne me désespérant plus du désespoir des désespérés, en ne fixant plus mon humeur sur ce que j’apprends à travers le petit écran. Au fond, cela change-t-il quelque chose?

Surtout, ne me dites pas que j'ai raison, car il s’agit d’un très mauvais comportement sur lequel, justement, nos gouvernants comptent. Combien de lois scélérates fait-on passer en été, à la sauvette? Mais… mais… mais quoi ?

En plus, j’ai commencé mes grands nettoyages. En été, entre mer et maquis, la poussière due à l’absence de pluie et aux fenêtres grandes ouvertes envahit les appartements : on ne peut pas vivre enfermés. Si bien que le grand ménage annuel chez moi n’est pas de mise au printemps, mais plutôt à la fin de l’été, en septembre, quand le jour sombre vers 18 heures 30, que la chaleur est plus mitigée et qu’on commence à reprendre goût à la vie à l’intérieur. Alors pourquoi maintenant ? Parce que j’attends un hôte supplémentaire qui restera plusieurs mois. Alors il faut que je déplace des affaires, que je pousse les murs, que je m’ingénie pour que chacun ait un espace personnel, bien à soi. Vivre l’un sur l’autre, ça va bien quelques jours, mais ensuite…. Donc, mon esprit est rivé sur le futur immédiat. Je fais de la place dans les armoires, je jette des sacs et des sacs de vieilleries, vêtements, objets, boîtes, paperasses… pas tellement vieilles au fond, mais restés là par la force de l’inertie, précieuses à un certain moment, mais encombrantes aujourd’hui.

Par contre, je ne jette jamais le moindre livre, je ne pourrais pas. Il y en a encore un peu partout. La bibliothèque est pleine et je viens à peine de profiter de mon passage à Paris. Quelle place vais-je pouvoir leur trouver ? Alors, quand je suis lasse, ce n’est pas mon PC que je rejoins, mais mon grand balcon face à la mer, avec un bouquin, et bien calée dans un fauteuil, les pieds sur un autre (je n’aime pas les chaises longues, elles ne savent pas répondre aux désirs des jambes), dans la brise, je lis… jusqu’au moment où le jour chute, en un quart d’heure, où les rythmes ralentissent, où l’air fraîchit avant que le vent ne tombe, avant la frénésie des nuits d’été...

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