Quelles vacances imprévisibles, décidées à la dernière minute suite à un impératif plutôt fâcheux ! En fait, nous sommes partis un peu contraints et forcés, contrariés de devoir interrompre un été méditerranéen si bien commencé, appréhendant les difficultés et les tensions que nous étions censés rencontrer. Mais le sort en a décidé autrement. Au contraire, il nous a fait un grand cadeau, comme si, depuis longtemps, il attendait son heure pour nous gratifier.

Les soucis ont brillé par leur brève sporadicité, et, au contraire, des joies inattendues se sont présentées, se sont succédées, comme par magie, répondant à un simple désir, à un éclair dans le regard, à un rêve inexprimé, à la suite de deux mots qui vous échappent… La ville était chaotique, mais fonctionnelle et douce tout à la fois. Nous, nous étions en état de grâce en quelque sorte, le hasard sans arrêt avec nous, comme quand on trouve immédiatement les mots justes. Les journées, l’une après l’autre ont été combles de cette liberté qui m’est si chère, sans autre frein qu’une grande fatigue, le soir. L’insouciance a été l’unique règle, sans autres horaires que ceux que nous décidions sur l’instant. Toutes les curiosités étaient permises, entre l’intérêt, l’émerveillement, l’humour et les éclats de rire, le regard jamais rassasié, le plaisir suivant déjà en attente. Tant de désirs intellectuels, physiques et culinaires satisfaits, savourés, mais aussi la chaleur de l’amitié et les errances tardives et guillerettes.

De beaux souvenirs en perspective, qu’on évoquera longtemps, bien volontiers et en riant. Mais aujourd’hui, même de retour dans le confort de mon chez-moi, même au bord de cette mer dont le bleu m'a semblé irréel, il faut revenir à une réalité plus sévère et moins facile, et je n’en ai pas envie.

Bref! Un retour de vacances des plus classiques...