Amnesty International, de temps en temps je parle de ses faits et gestes, mais vus de loin, lus quelque part. Mais un jour, pour ne pas dire non, j’ai fini par payer la cotisation annuelle, pas bien chère. Puis, suite à une combinaison d’horaires et de déplacements, je suis allée écouter son secrétaire général pour l’Italie à la faculté des langues de Catane qui se trouve dans le très beau couvent des Bénédictins. C’est là, finalement, que j’ai compris comment fonctionne cette ONG. Vu que les dissidents, les gens qui luttent pour les droits humains risquent, dans leur pays, la discrimination, la censure, la prison, la torture, un saut dans le vide de la disparition, ce sont les membres des autres pays qui interviennent par l’intermédiaire de leurs autorités, de leurs avocats, de leurs citoyens, d'autres ONG, avec des signatures, des lettres, des pétitions, des manifestations, des sit-in, de la publicité, etc…, ceci dans le but de faire savoir à ceux qui sont persécutés et à leurs familles qu’ils ne sont pas seuls, et de faire pression, de toucher la corde sensible des dirigeants du pays concerné.
Et puis on a commencé à me demander de faire des traductions. Tout d’abord j’ai rechigné parce que je n’ai pas que cela à faire, mais j’ai quand même fini par m’y mettre parce que cinq minutes ici ou là je peux toujours les trouver. C’est ainsi que, par simple empathie, j’ai fini par me mettre dans la peau de ceux qui sont persécutés, en prison, torturés, impuissants, dont le sort dépend peut-être des cinq minutes de mon temps confortable, dans un appartement douillet, équipé avec tout l’indispensable, au milieu d’une famille pour laquelle je n’ai rien à craindre, dans un pays où le droit d’opinion n’a pas disparu. Hier il s'agissait d'une lettre à la femme d'un "disparu" algérien, aujourd'hui, il s'agit des droits humains sahraouis.
Voilà comment un chose tire l'autre, comment on se laisse prendre la main. Peut-être que tout cela ne servira à rien, mais si un jour j’apprends qu’un des persécutés dont j’ai battu le nom à plusieurs reprises sur mon clavier retrouve sa liberté, réapparaît au grand jour alors qu’il avait « disparu », alors je sourirai, heureuse d’appartenir à ces hommes de bonne volonté que rien ne peut arrêter.
Pour en savoir plus sur Les nuits d'Amnesty, du 13 au 16 octobre prochain, avec 200 manifestations artistiques dans toute la France, théâtre, danse, cirque, chant, musique, littérature ou encore cinéma, cliquer ici.
Mots-clefs : Amnesty international, Société, Hommes de bonne volonté
Commentaires et Mises à jour :
Re:
A vrai dire, dans le cas présent, mon engagement est plus que timide, vu que je ne participe pas aux réunions hebdomadaires et ne cours pas les places pour recueillir des signatures pour les pétitions. Avec mes traductions, je ne suis qu'un tout petit maillon qui permet cependant à l'action de continuer.
C'est en fait ce que je voulais dire dans mon billet : un engagement n'est pas forcément quelque chose de grandiloquent, de démonstratif, qui vous mange tout votre temps et conditionne votre vie. Il suffit parfois d'une disponibilité de quelques minutes ou quelques heures, de temps en temps, selon nos capacités, pour donner un tout petit coup de main à ceux qui sont en grave difficulté.
Je n'ai pu m'empêcher de cliquer sur ton lien couvent des Bénédictins et je trouve que les sculptures sont très bien faites. La Festo di Sant'Agata m'était totalement inconnue à ce jour. La petite fille, déguisée en ange et ses ailes dorées, est très touchante. Puisse t-elle être l'espoir de demain!
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Bravo pour ton engagement dans cette courageuse organisation qu'est Amnesty International !
""...mais si un jour j’apprends qu’un des persécutés dont j’ai battu le nom à plusieurs reprises sur mon clavier retrouve sa liberté, réapparaît au grand jour alors qu’il avait « disparu », alors je sourirai...""
Je te souhaite sincèrement de sourire souvent...
Merci encore, ImpasseSud, pour tes traductions et tes prises de positions personnelles sur de nombreux sujets sensibles. Bon courage!
Re:
Merci Pierre. :-) Dommage que les nuits d'Amnesty qui auront lieu dans tous les départments n'aillent pas jusqu'à La Réunion.
Je suis contente que tu aies aimé le couvent et j'espère que tu as cliqué sur toutes les photos (même indietro?). L'endroit est un havre de beauté et de tranquillité, construit tout en pierres de lave noire (celles de l'Etna).
Re: Re:
Dommage en effet pour Amnesty !
Par contre on a pas de pétrole, mais on a reçu un bateau "dormeur" de 120m de long sur un banc de sable "L’équipage dormait" | Journal de l'Ile de la Réunion
Pour ce qui est du couvent des Bénédictins, cela m'a permis de faire des recoupements avec nos voyages en Espagne, au Portugal, au Mexique et au Pérou, où les latins se sont installés. A cette époque, la façon de contruire les édifices était un peu similaire, avec beaucoup de sculptures ornementales. Des colonnes, des patios, mélés de jardins pour agrémenter cet environnement un peu austère, fait de pierre du pays, le tout toujours colossal pour une solidité à long terme.
Si seulement on savait de nos jours faire pareil, on ne serait pas obliger de détruire le béton dont la durée de vie est 'seulement' à l'échelle humaine. Toutes les grandes villes du monde rasent des quartiers de batiments en béton"usés" qui n'ont pas un siècle...
Re: Re: Re:
Quand on habite au bord de la mer, il y a toujours quelque chose à voir en mer, quelque chose qui s'y passe. Mais l'équipage qui dormait, cela a de l'incroyable. La législation du travail n'autoriserait-elle plus que les quarts de jour:-))) . Cela a dû mettre le branlebas dans l'île. Heureusement qu'il n'y a pas eu de dégâts et que le navire a pu reprendre sa route.
Ta comparasion entre les constructions d'hier et celles d'aujourd'hui me fait penser au quartier de la Défense à Paris. Quelle misère, quelle tristesse! L'impression de délabrement qu'on éprouve déjà!
Je terminerai avec cette histoire de bateau fou:(pour ceux que ça intéressent)
Le Journal de l'Île a fait son titre du lendemain:
Vigipirate dormait aussi !
"Le plan Vigipirate ? Connais pas !" | Journal de l'Ile de la Réunion
Sommes-nous réellement protégé par le renforcement du plan Vigipirate, quand un bateau de 120 m de long s'échoue sur nos côtes à deux pas de la ville principale St-Denis notre chef-lieu, où sont basées les autorités en charge de notre sécurité, avec deux corps d'armée(terre et air), et à 2 kms de l'aéroport principal, et à 10 kms du port? Tu as raison ImpasseSud, c'était l'effervescence dans l'île et cet échouage a donné lieu à un mini "pélerinage" pour de nombreux promeneurs et curieux du dimanche. C'est vrai que c'est un évènement exceptionnel et rarissime!
J'arrèterai là sur ce sujet pour ne pas détourner ton article basé sur Amnesty International - Françe et ses nuits d'octobre 2005 Amnesty International
Pour avoir connu une expérience un peu similaire d'engagement, j'ai aimé ces mots qui expliquent comment on a du mal à rester dans son coin confortable quand tout va au plus mal pour d'autres, ailleurs.
Cela dit, pour le moment je ne me sens pas la force de poursuivre un engagement après un autre. Je n'exclus pas d'y revenir un jour, si ma vie s'y prête enfin un peu (les enfants plus grands par exemple, ou le travail pour la gagner plus à mon goût).
Je peux aussi te garantir, puisque j'ai connu semblable bonheur, que ce qu'on éprouve quand la personne (ou dans le cas d'Amnesty : une des) dont on se souciait est enfin libérée, est très très fort et donne un sentiment d'utilité inégalable, même si en toile de fond demeure le regret qu'il y ait eu besoin de mener ce(s) combat(s).
bon courage pour la suite