Le 11 septembre, une bien mauvaise date désormais. La première estocade contre l’hégémonie américaine, mais, pour certains, le premier pas vers le déclin, vers l’inversion d’une tendance. Hier, j’avais peur d’allumer la télé. Ça n’allait pas recommencer ! Surtout qu’ici, en Italie, le philo américanisme est intact et parfois bien difficile à avaler. Mais comment peut-on oublier complètement le libérateur d’un fascisme et le premier « financiateur » d’une remontée après l’enfer ? Beaucoup de ceux qui l’ont vécu ne sont plus, mais avec l’aide des oncles d’Amérique, ces enfants d’une lourde et longue émigration, les esprits sont ancrés. Et puis, j’ai quand même fini par appuyer sur le bouton de la télécommande et bien m’en a pris, car je suis tombée sur ce film aux 11 séquences de 11 minutes, fait par 11 metteurs en scènes.

Il s’agit d’un amalgame des diverses réactions dans le monde, immédiatement après l’attaque terroriste au WTC ou un an après, allant, dans une suite complètement désordonnée, des USA au Mexique, en France, en Grande-Bretagne mais vu par un Chilien à travers « son » 11 septembre (1973), en Iran, à Beyrouth, en Bosnie, au Burkina Faso, au Vietnam, à Jérusalem, etc… On y perd son latin, mais on y gagne une vue globale de l’événement, qui vous laisse abasourdi mais attentif, silencieux mais avec le cri à la bouche.

Dommage que le film soit déjà commencé quand j’ai allumé mon téléviseur, que j’en aie perdu le début. Mais je pense qu’il s’agit d’un film à voir, absolument, pour relativiser, laver son esprit du formatage des médias, quel que soit son propre pays, sa religion ou ses idées politiques. Tout n’y est pas parfait, certains épisodes sont lourds, mais va savoir s’ils ne reflètent pas une réalité difficile à accepter. En tout cas, après avoir vu ce film vous ne serez plus les mêmes. Pour vous, le 11 septembre n’appartiendra plus seulement aux USA, mais à toute la planète.

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