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« Jakob le menteur », de Peter Kassovitz (1999)

Durant la seconde guerre mondiale, au sein d’un petit ghetto juif de la Pologne occupée, on retrouve Jakob Heym (Robin Williams), propriétaire d’un restaurant fermé depuis longtemps. Un jour, suivant une feuille de journal que le vent déplace, Jakob arrive devant les grilles du ghetto quelques minutes avant le début du couvre-feu de 20 heures. La sentinelle l’expédie chez le commandant pour qu’il y reçoive sa « juste punition ». Tandis qu’il attend le bon vouloir de l’officier, Jakob entend par hasard à la radio allumée la nouvelle de l’avancée de l’armée russe vers la frontière polonaise. Malgré la joie qu’il éprouve, Jakob se retrouve dans une situation délicate, car il ne peut pas communiquer cette nouvelle aux habitants du  ghetto, privés des moindres informations, sans passer pour un collaborateur. Au cour d’un litige, cependant, la nouvelle lui échappe...

 

... et la rumeur se répand rapidement. En l’espace d’un jour, Jakob devient celui qui a la radio. Sa popularité augmente et tout le monde le salue. Partagé entre la peur (il encourt la peine de mort car les radios sont interdites) et l’impossibilité de décevoir ses amis, mais aussi sur les conseils du docteur qui connaît les effets de l’espoir sur les pires des maux, il « retransmet » des bulletins de guerre fictifs, inventant au fur et à mesure des évènements et des faits encourageants. Ces histoires ont une grande influence sur la population : les suicides s’arrêtent et les gens redécouvrent la dimension du futur et le désir de se révolter. Cependant, la nouvelle de l’existence de cette radio arrive aux oreilles des Allemands....
Je m’arrête là pour laisser le suspens des finals.

 

Il s'agit d'un beau film qui allie humour et amertume, où on passe sans grandiloquence de la peur à l'héroïsme. La distribution est excellente et le jeu de Robin Williams est extraordinaire : « Alliant fantaisie, sensibilité et message d’espoir, le personnage de Jakob est une aubaine pour Robin Williams […] L’acteur est totalement investi dans le projet de Peter Kassovitz et donne une interprétation pleine de dignité et d’émotion. »

 

Ce film transmet essentiellement deux messages. Le premier c’est que « quand l’horreur est inconcevable, le mensonge, le rire et le rêve peuvent être les derniers moteurs de survie ». Le deuxième c’est que chez l’être humain, la faim d’espoir est bien plus forte que la faim de nourriture.

 

Qu’on se le dise !
Si vous en avez la possibilité, allez louer ce beau film. Il vous rapellera les secrets de l'âme humaine, ceux qu'on ensevelit volontiers. Je crois que quand on vit dans un certain confort, on a besoin, de temps en temps, de voir ces films de la mémoire, afin d'éviter d'oublier, non seulement l'histoire honteuse de la shoah, mais que dans le monde d'aujourd'hui on continue à perpétrer de telles horreurs. 

 

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Ecrit par ImpasseSud, le Mardi 25 Janvier 2005, 13:16 dans la rubrique "J'ai vu".

Commentaires et Mises à jour :

tgtg
25-01-05 à 13:21

deux messages

tellement importants pour une sur-vie!!!

qu'on se le dise et re-dise!!!:-)

 
ImpasseSud
25-01-05 à 13:35

Re: deux messages

As-tu vu ce film ? Il en vaut vraiment la peine. Certains l'ont comparé à "La vie est belle" avec Roberto Benigni parce que dans les deux cas on aborde l'humour comme remède possible aux situations désespérées. Moi, j'ai préféré celui-ci. :-)


 
-nungesser-
25-01-05 à 13:48

Re: Re: deux messages

Ca me fait plaisir de lire quelqu'un qui a apprécié ce film, et qui en plus, l'a préféré à la Vie est Belle !

Je ne sais pas vraiment si j'en préfère un des deux, mais une chose est sûre: ils m'ont fait pleuré à chaudes larmes tous les deux. De telles lumières scintillantes d'espoir, plongées dans ces temps si obscures, quelle beauté!

Et puis Robin Williams qui incarne si bien la bonté et  la générosité...


 
tgtg
25-01-05 à 14:04

Re: Re: deux messages

Je ne l'ai pas vu, mais j'ai lu des résumés et commentaires....

 
ImpasseSud
25-01-05 à 16:11

-nungesser

Ces deux films ne m'ont pas fait pleurer. Je crois que j'avais trop de mal à m'imaginer dans cette terrible réalité.

Je dois avouer que je n'aime pas du tout Roberto Benigni. Je le trouve horripilant. Par contre dans La Vie est belle, son rôle lui allait bien.
Je pense de toute façon que Jakob le menteur est plus complet. Il y a de l'humour, certe, mais tant de peur aussi.