Joueb.com
Envie de créer un weblog ?
Soutenez le Secours populaire
ViaBloga
Le nec plus ultra pour créer un site web.
Débarrassez vous de cette publicité : participez ! :O)

« La fille dans le café », David Yates (2005)
--> Titre original : « The Girl in the café »

Un film de circonstance, cela va de soi, passé sur une chaîne de la RAI la veille de l’ouverture (aujourd’hui) du G8 à Gleneagles en Ecosse. Il raconte l’histoire, quelques temps avant l’ouverture d’un sommet hypothétique en 2005, à Reykjavík en l'occurrence, d’un haut fonctionnaire britannique et d’une jeune femme quelconque, suite à leur rencontre casuelle dans un café.

 

Il ne s’agit pas d’un grand film (on sent trop la volonté didactique saisie au vol), mais d’un beau film. Il ne s’agit pas non plus, comme c’est le cas dans trop de films, d’une histoire de sexe entre un homme qu’effraie la cinquantaine et une jeune femme disponible et arriviste, mais d’un rapport très simple entre un homme réservé, Lawrence, qui, sans indifférence, sait tout sur les inégalités de notre monde, la faim et la mortalité en Afrique en particulier, mais aussi sur la façon de se mouvoir des hommes au pouvoir, et une jeune femme, Gina, dont l’âme est receptive à la douleur de ce monde. Il finit par lui proposer de l’accompagner à Reykjavík, où, à chaque fois qu’ils croisent ses chefs, elle commence, en toute simplicité et d’une voix sans colère, à poser les questions les plus évidentes, qui sont aussi les plus embarrassantes, annihilant les faux prétextes des grands de ce monde pour ne rien changer à l’état des choses tout en en parlant beaucoup. Au cours de la soirée de gala, et bien qu’elle sache que cela lui vaudra une expulsion et peut-être le licenciement de son ami, elle se permet même, de sa voix très douce, d’interrompre le discours du premier ministre de la Grande-Bretagne pour démentir ses propos au milieu du plus grand silence, jouant sur la touche de l’amour propre personnel de ces hommes importants qui, à la place qu’ils occupent sont face à deux choix : faire semblant de faire quelque chose tout en maintenant le statu quo, ou passer à la postérité comme ceux qui ont réellement fait quelque chose pour changer le monde. Le film se termine, c’est évident, sur un point d’interrogation… mais il se peut que ce point d’interrogation soit plein d’espoir.

 

Pour ma part j’ai bien aimé. Bien sûr l’histoire est belle, mais la fraîcheur, le naturel des rôles des deux protagonistes, leurs propos sans emphase mais d'une grande délicatesse, vous inculque automatiquement cette paix intérieure profonde qui vous permet de croire qu’il est possible de déplacer les montagnes, même pour le plus humble des citoyens.

 

Film à voir, car cela nous concerne tous.

 

Mots-clefs : , , , , ,

Ecrit par ImpasseSud, le Mercredi 6 Juillet 2005, 13:22 dans la rubrique "J'ai vu".

Commentaires et Mises à jour :

Sally
07-07-05 à 04:06

J'ai vu le film il y a deux semaines à Londres! J'allais justement en parler moi aussi, mais sûrement moins bien en parler que vous! J'aime bien ce film très simple, même pour son but didactique! Oui, il faut y croire que l'on peut changer le monde, comme simple citoyen! Pas nécessairement par des manifestations monstres. Il faut revenir à la force simple des mots, de la communication sans a priori.


 
ImpasseSud
07-07-05 à 07:23

Re:

Je suis très contente que vous partagiez mon opinion. J'aimerais savoir si d'autres pays ont eu la même idée que RAI3 (la 3ème chaîne d'Etat italienne, plutôt à gauche), car, vu au bon moment, ce film peut avoir un impact sur les spectateurs. Est-il déjà passé au Canada?

"La force simple des mots", moi j'en rêve... car j'ai l'impression qu'on vit désormais dans un monde où tout le monde parle mais où personne n'écoute personne. Il m'arrive même de le percevoir comme un immense bruit de fond.

 
Raskolnikov
08-07-05 à 19:00

State of Play

As-tu vu recemment sur Canal+ un feuilleton anglais intitulé State of Play?
Il réunissaient déjà les deux acteurs de ce film, Kelly Macdonald et Bill Nighy. Et le réalisateur est David Yates dont on doit également l'inoubliable "Sex traffic". Et en plus c'est produit par HBO.
Tous les ingrédients sont réunis pour un très bon film. Merci de m'avoir donné l'envie de courir le voir, si en France, un producteur daigne le proposer au public.

 
ImpasseSud
08-07-05 à 19:24

Re: State of Play

Non, je n'ai jamais vu "State of Play" car je ne prends pas Canal+. En Italie, films et téléfilms penchent régulièrement du côté des USA et des choix de SKY, à quelques exceptions près... comme celle-ci.

Pour la France, vu qu'il s'agit d'un film produit par la BBC qui donne le beau rôle à la Grande-Bretagne, et vu les relations actuelles à couteaux tirés entre Chirac et Blair, aurait-on suggérer un boycott de ce film sur les chaînes françaises ? :-))

 
Sally
09-07-05 à 01:30

Re: Re:

Au Canada, c'est un film HBO que l'on peut voir par cable ou satellite seulement. Du 10 au 17 juillet, il va passer 5-6 fois par jour, pour ceux qui le cherche. 

 
ImpasseSud
09-07-05 à 07:26

Re: Re: Re:

Bonne nouvelle! J'espère que les Canadiens vont en profiter.