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Le son des bombes en vignettes

Dans un des albums de famille dont j’ai hérités, il y a plusieurs photos jaunies, format carte postale, d’un jeune homme de 21 ans, en uniforme militaire, sergent paraît-il, qui dans le désert syrien non loin de Damas est fier de participer à la « Campagne de Syrie » (apparemment on appelait encore les choses par leur nom) que la France avait entreprise au Proche-Orient. C'était en 1926. Je ne vais pas aller rouvrir mes livres d’histoire (à quoi bon quand il s’agit d’une guerre infinie ?), mais il me semble qu'à l'époque les deux prétendants à la suprématie sur cette région étaient la France et la Grande-Bretagne et je ne veux même pas savoir pourquoi.

 

Nous sommes en 2006 et rien n'a changé, sauf les prétendants. On dirait que la vocation de l'ensemble de ces terres est la guerre permanente car tout le monde les veut, depuis la nuit des temps. Et, bien malgré moi, je crois que je ne vais pas tarder à m’en faire une raison. Ce qui m’énerve, cependant, c’est quand, en Occident, on déplore, parfois les larmes aux yeux, la mort des enfants. Parce que celle de leurs parents, c’est mieux ? Des orphelins qui grandissent dans la haine de ceux qui ont tué leurs parents, c’est mieux ? Les camps de réfugiés où ces fameux enfants, même au sein de leur famille, n’auront aucun avenir ou une seule raison de vivre, la vengeance ou le fanatisme, c’est mieux ? Y a-t-il quelque chose de mieux ou de moins terrible dans la guerre ?!

 

Moi, de cette histoire-là, je n’en peux plus, même sans être sous les bombes. Il est absolument faux de croire et de faire croire que la paix se construit sur une négociation préalable ou à travers la médiation d’un ou de plusieurs tiers, il est absolument faux de croire et de faire croire qu’on peut la construire à partir d’une trêve. La paix, il faut la vouloir à tout prix, et elle ne peut partir que d'une décision bi ou multilatérale sans conditions ! Il faut laisser le passé derrière soi et prendre une page blanche qu'on décide d'écrire ensemble, en tenant compte des intérêts de tous. 
Hors sujet et à propos de désir de paix, j’ai encore en mémoire, juste après la seconde guerre mondiale, la relation du courage du Président du Conseil italien  De Gasperi qui, à Paris, se présente avec une idée d'union européenne derrière la tête face à ses ennemis de la veille, lesquels lui font faire antichambre pendant plusieurs jours mais finissent par le recevoir, même si c'est par la petite porte, et la photo de la poignée de main sincère entre De Gaulle et Adenauer quelques années plus tard. 
Dans le cas présent, personne ne veut la paix, il ne faut donc pas se faire d’illusions; entre droit à habiter sur ces terres, religions et sphères d’influence, la fin du conflit n’est pas pour demain. Même si les opposants réussissent à tous s’entretuer jusqu’au dernier, les émigrés de la diaspora, les générations suivantes prendront le relais !

 

Après un summit à Saint-Petersbourg pour faire semblant de s'occuper de la pollution atmosphérique, les élus de ce monde se donnent rendez-vous demain à Rome, pour faire semblant de s'occuper de l'extention de la crise au Proche-Orient. Pourquoi ne font-ils pas leur summit (d'une durée de cinq heures!) sur place, sur les décombres encore fumants ? En attendant, j’invite tous ceux qui passent par ici à aller faire un tour sur le blog du Libanais Mazen Kerbaj (découvert via Peacereporter) qui, à travers ses vignettes, raconte le son des bombes sur Beyrouth et la couleur de son ciel depuis la reprise de la guerre. Sans doute les mêmes que ceux de Jenine, Gaza, Nazareth ou Haïfa.

 

La vignette en photo est de Mazen Kerbaj.

 

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Ecrit par ImpasseSud, le Mardi 25 Juillet 2006, 14:23 dans la rubrique "Actualité".
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Commentaires et Mises à jour :

ImpasseSud
11-08-06 à 07:29

Un autre témoin en vignettes (et en français)

Qu'on passe également sur le blog en langue française de Laure Ghoyareb Witnessing (again)


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