Il en faut de temps en temps. Loin des discours enjôleurs ou mensongers de notre société de consommation ou de ceux de nos hommes politiques qui, désormais un état dans l’Etat, sont de plus en plus étrangers à la réalité et à l'ampleur des problèmes de fond des citoyens lambda, j'aime m'intéresser aux efforts confiants des groupes de particuliers. Voici donc deux petites histoires réjouissantes, qui vous remontent le moral.

1) En Nouvelle-Zélande, deux adolescentes viennent de gagner un procès contre la GlaxoSmithKline pour publicité mensongère à propos du délicieux jus de fruits Ribena qui annonçait : « sept milligrames de vitamine C pour 100 millilitres de boisson ». 4 fois plus que les oranges ?! D’un violet lumineux, sanguin, la boisson produite par cette multinationale pharmaceutico-sanitaire est l’une des plus appréciées par des millions d’enfants et d’adolescents dans 22 pays du monde. C’est ce qu’elle était et est encore pour Anna Devathasan et Jenny Suo, deux élèves du Pakuranga college de Auckland, qui, en 2004 (elles avaient 14 ans), en laboratoire de sciences, ont demandé à leur professeur d’analyser la composition de leur jus de cassis : « On verra si la publicité dit la vérité ». A la fin du test, la surprise : de la vitamine C, il n’y en a pas, ou plutôt, seulement « quelques traces à peine décelables »

En 2001 déjà, la même multinationale s'était vu interdire une campagne publicitaire pour une variante de cette boisson par la Haute Cour britannique parce que « trompeuse » : elle vantait une propriété anti-carie grâce à sa formule enrichie en calcium.

Bien sûr, la protestation des deux adolescentes n’a pas été facile, il leur a fallu beaucoup de persévérance pour que la question arrive finalement devant le Tribunal de Auckland. Toujours est-il que, finalement, il y a quelques jours, GlaxoSmithKline a été reconnue coupable, condamnée à payer une amende de 115.000 Euros et contrainte à publier un démenti dans tous les journaux néo-zélandais : « Ce n’est vraiment pas beaucoup, » ont commenté les deux jeunes filles qui ont maintenant 17 ans. « Il s’agit d’une multinationale multimilliardaire. Cette amende, pour eux, c’est de la petite monnaie ».

(Sources Peacereporter)

Sans aucun doute. Mais si tout le monde en faisait autant, suivant l'exemple de bon sens de ces deux gamines, ou boycottant systématiquement les produits "gonflés", au lieu de laisser sans mot dire que des publicités mensongères continuent à nous tromper indéfiniment pour le profit exclusif de leurs actionnaires. 

2) En Bolivie, l’analphabétisme (jusque là de 87 % !) est en train de disparaître rapidement. Dans certains villages ruraux, c’est même chose faite, comme à Tolata par exemple, grâce au programme d’alphabétisation «  Yo, si puedo » lancé par le gouvernement du Président Evo Morales.

C’est ainsi que depuis février 2006, près de 100.000 personnes ont pu apprendre à lire et à écrire.

Le maire de Tolata raconte son expérience : « Tout d’abord, nous sommes très contents du résultat que nous venons d’obtenir. Le programme a été lancé en avril 2006, et, tout d’abord, nous avons dû faire un recensement de tous ceux qui effectivement ne savaient ni lire ni écrire. Au total, ils étaient 710, et c’est avec eux que nous avons commencé le programme d’alphabétisation. Aujourd’hui, nous sommes fiers de pouvoir dire que 708 d’entre eux sont en mesure de lire et d’écrire. Les deux seules personnes qui n’ont pas pu entrer dans le programme sont deux personnes malades, âgées et qui ont des difficultés pour se déplacer. Les autres sont bien contentes d’être sorties d’une situation qui aujourd’hui était absurde. »

S’il est vrai que le suivi de ce programme a vu une coopération cubaine et vénézuélienne, enseignants, volontaires et fourniture du matériel de base, il n’en reste pas moins que c’est grâce à la collaboration de tous les habitants du village que Tolata a été le premier village à terminer ce programme. « Maintenant nous allons pouvoir commencer avec un véritable programme d’étude », s’est réjoui le maire.

(Sources : Peacereporter)