D’après un sondage commissionné par l’hebdomadaire Stern, un Allemand sur cinq (et un Allemand sur quatre si on tient compte des avis des seuls habitants de l’ancienne Allemagne de l’ouest), c’est-à-dire 20 % de la population, voudrait qu’on reconstruise le mur qui séparait les deux Allemagnes. Ce sondage effectué par l'Institut de psychologie de l’Université de Leipzig a en outre mis en évidence que parmi les Allemands de l’Ouest qui se sont transférés dans l’ex RDA depuis 1989, un bon nombre accuse des troubles dépressifs, tels que mauvaise humeur permanente et fatigue accompagnée de pathologies psychosomatiques.
En fait, les Allemands ont bien de la chance, car ils savent au moins sur qui rejeter la faute du mal-être actuel. Bravo à Stern et à ses semblables qui savent comment poser les « bonnes » questions … qui manipulent l’opinion publique ! Dans quelques semaines, je suis prête à parier qu’à désirer le retour du mur, il n’y aura plus un Allemand sur cinq, mais peut-être bien un sur trois. Et chez nous, mais aussi dans toute l’Europe occidentale, où les problèmes de chômage, d’immigration et dépressions sont les mêmes, quE va-t-on bien pouvoir accuser ? En tout cas pas les riches qui veulent devenir toujours plus riches ! Non mais, il n'y aurait plus que ça !
Nostalgie, quand tu nous tiens ! Aucun doute, avant 1989, il y avait encore du travail presque pour tout le monde, beaucoup d'espoir dans l'air qu'on respirait, et c’était bien agréable, bien plus facile. Mais un mur peut-il être l’emblème d’un bonheur perdu ? Allez donc le dire aux Israéliens et aux Palestiniens !
(Sources : Il Manifesto)
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Re: Les murs
Re: Re: Les murs
Le Mur a été détruit, c'est sûrement une bonne chose pour les familles séparées, pour Berlin elle-même. Quant au reste, c'est un fiasco.
A part ça, "Goodbye Lenin" est un excellent film!
Re: Re: Re: Les murs
Excuse-moi, mais je trouve ton raisonnement un peu facile, car tu retournes la situation, comme ceux qui regrettent le fascisme... chez les autres ;-).
J'étais déjà née quand on a construit le mur... et je peux te dire que dans mon entourage tout le monde a été consterné. Donc, c'est peut-être ma génération qui a désiré qu'on l'abatte.
Les exemples que tu donnes partent de la chute d'une conception d'assistentialisme figé, cher au totalitarisme (mais tu oublies ses failles catastrophiques), qui malheureusement s'est retrouvé projetée au sein d'une société occidentale qui partait déjà à la dérive non pas vers la liberté comme tu le dis (celle-ci était déjà un droit), mais vers un marché libre-échangiste à outrance venu des USA où seul compte ce qui rapporte aux plus riches, tuant l'espérance pour les plus faibles. Quel place pouvaient donc y trouver les nouveaux arrivants?
La guerre froide (vraie ou feinte) entre le deux blocs Est/Ouest était à l'origine d'une sorte d'équilibre mondial, je suis d'accord, mais durant les années 80 la suprématie des USA étant si évidente, si forte, que la chute du mur a presque été quelque chose de naturel. En fait, personne ne s'y est opposé.
A mon avis, la nostalgie de ce mur n'est rien d'autre que la nostalgie d'un certain équilibre et de points de repères fixes (aussi bien à l'est qu'à l'ouest) auxquels se raccrocher, sur lesquels construire sa vie. Pour ma part, je n'aime pas la société d'aujourd'hui, si calculatrice et si démunie d'espoir et de valeurs, mais je ne vois pas ce qu'on pourrait y changer en reconstruisant un mur, car il s'agit d'une période révolue et malheureusement on n'arrête pas l'histoire.
Il va falloir que je me débrouille pour voir ce film. :-)
Re: Re: Re: Re: Les murs
De plus, l'ouverture à l'Europe de pays comme la Tchequie, la Pologne, etc... va entraîner (c'est déjà le cas) une migration massive de la main d'oeuvre en sens inverse: délocalisations, pertes d'emplois en masse au nom du capital et du libre-échange. Car c'est en effet l'économie qui dirige le monde, la politique n'étant plus qu'un bon souvenir, ainsi que la démocratie qui est bien morte.
Il faut se mettre à la place de ces personnes qui travaillaient, touchaient un salaire, mangeaient, nourrissaient leur famille et qui maintenant se retrouve soit au chômage, soit avec des salaires dignes du temps de Zola soit carrément à la rue... Avant, c'était peut-être figé, mais on moins, les gens bouffaient.
Re: Re: Re: Re: Re: Les murs
Je suis d'accord sur tout ce que tu dis sauf sur "les promesses ne sont pas au rendez-vous". A la fin des années 80, il n'y avait déjà plus aucune promesse, mais plutôt une illusion d'optique, égale à l'idée que les Albanais, se sont faits pendant des années du luxe et de l'incroyable bien-être que renvoyait les chaînes de la télévision italienne qu'ils captaient très facilement vu la proximité. Quand ils ont finalement débaqués en Italie, par bateaux entiers, ils n'ont trouvé que des difficultés et des portes fermées : le paradis qu'on leur montrait était bien loin de la réalité, et les Italiens qui, grâce au boom et au courage des années 70 avaient finalement acquis un certain bien-être, devaient déjà commencer à le défendre contre les délocalisations et les recheches abusives de profit.
Comme je l'ai dit plus haut, à mon avis, la chute du mur était inéluctable. Si le prix Nobel de Gorbatchev est à mourir de rire, l'impact du Pape actuel est à pleurer, carrément. Jusqu'à quel point est-il conscient, lui aussi (j'ai parfois tendance à penser "lui surtout"), du poids négatif qu'il a mis dans la balance?
Le drame, - et là je n'arrive pas bien à discerner s'il est d'aujourd'hui ou s'il en a toujours été ainsi -, c'est qu'une bonne intention n'est pas souvent source de bien, ni une mauvais source du mal, et cette notion n'arrête pas de me dérouter et de rendre plus difficile toutes mes décisions.
Les murs
C'est parfois vraiment surprenant la nostalgie.
As-tu vu le film "Good bye Lénine" ?