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Aujourd’hui, elle fête (?) ses 57 ans !

Il s’agit de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, adoptée par l’Assemblée générale de l’ONU le 10 décembre 1948. Puis-je imaginer que ce fut dans un enthousiasme plein d'espoir, et qu'après toutes les horreurs de la seconde guerre mondiale, tous les signataires croyaient fermement qu'ils étaient en train de poser les bases d’un monde meilleur ? Même si le lien répond aux désirs de ceux qui se posent des questions, j’ai tout de même envie d’en rappeler les toutes premières lignes :

 

Article premier

Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. Ils sont doués de raison et de conscience et doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité.

Article 2

1.Chacun peut se prévaloir de tous les droits et de toutes les libertés proclamés dans la présente Déclaration, sans distinction aucune, notamment de race, de couleur, de sexe, de langue, de religion, d'opinion politique ou de toute autre opinion, d'origine nationale ou sociale, de fortune, de naissance ou de toute autre situation.

 

Un si beau programme dont on voulait faire une réalité ? Qu’en est-il aujourd’hui de l’égalité, de la raison, de la conscience et de la fraternité, et même de la liberté dans le sens « honnête » du terme ? Comment se comporte-t-on vis-à-vis des différences de race, de couleur, de sexe, de langue, de religion, d'origine, de fortune ou de naissance ?

 

Comme j’aimerais avoir vécu cette journée !!! Mais au fond, cette déclaration qui ne peut pas vieillir, ne peut-on pas se la répéter chaque matin ?

 


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Ecrit par ImpasseSud, le Samedi 10 Décembre 2005, 13:53 dans la rubrique "Actualité".

Commentaires et Mises à jour :

coldbear
11-12-05 à 14:16

Bilan de soixante ans..

Il me semble que le bilan depuis 1948 comporte quelques points très forts :
- Disparition progressive du colonialisme
- Disparition des dictatures militaires d'Amérique du Sud
- Fin des tueries d'Indochine
- Disparition de la chape de plomb sur l'Europe de l'Est
- Disparition de l'apartheid
- Ouverture relative de la Chine

Il reste bien des choses à résoudre, le proche Orient, l'Afrique noire, la Corée du nord, le terrorisme. Mais cette déclaration des droits de l'homme a plus progressé depuis les années 50 (plus particulièrement dans les années 90)  que dans n'importe quelle autre période de l'histoire. En 1940, les femmes françaises n'avaient pas le droit de vote !

Peut être qu'aujourd'hui il nous faudrait trouver un nouveau souffle.

 
ImpasseSud
11-12-05 à 19:02

Re: Bilan de soixante ans..

Quelle étrange liste que la tienne.... où il me semble que tu confonds cours de l'histoire et Droits de l'Homme.

Pour moi, le colonialisme a simplement changé de forme, et entre pillage systématique, guerres en sous-main, génocides et mépris de l'être humain, il est peut-être encore pire qu'avant. Les tueries du Viet-Nam se sont déplacées ailleurs, et dans de nombreux pays de l'ancien bloc communiste l'oppression a été remplacée par l'ascension et la violence des mafias et une augmentation exponentielle de la pauvreté. Si certaines dictatures sont tombées en Amérique du Sud, que dire des méfaits des multinationales et des manoeuvres des USA et d'autres pays occidentaux pour déséquilibrer les gouvernements et s'approprier des ressources, niant ainsi à des centaines de millions de personnes les droits les plus élémentaires ? Quant à l'Asie dans son ensemble, même si elle a fait un énorme bond économique en avant et que la Chine ait changé de système politique (mais pas de mentalité oppressive et d'exploitation), on ne peut pas dire que les pays y brillent pour leur respect des êtres humains, qu'il soient hommes, femmes, enfants ou minorités ethniques ou religieuses. Je t'accorde seulement la fin de l'apartheid.

L'amélioration des droits de l'Homme a surtout eu lieu dans l'ensemble de la sphère occidentale où il semble qu'on soit malheureusment en train d'amorcer un descente. Si l'Europe a effectivement vu de réelles améliorations dans les années 70/80, il n'existe encore aucune parité salariale homme/femme, l'intégration raciale semble désormais bien branlante et le néolibéralisme apparu au début des années 90 est en train de reporter l'horloge en arrière sur le plan du travail.

Par contre, à son actif, je pense qu'on pourrait dresser la liste de toutes les ONG comme l'UNICEF, la FAO, MSF et autres, etc.. , humanitaires et non, qui sont nées pour défendre ces "droits de l'homme", et contribuent à leur tour à la prise de conscience et aux mobilisations nationales et planétaires.

Mais je suis parfaitement d'accord avec toi quand tu dis qu'il faudrait que cette déclaration reprenne un nouveau souffle.


 
coldbear
12-12-05 à 13:25

Re: Re: Bilan de soixante ans..

Ne pas voir les progrès faits dans le passé, c'est se décourager pour l'avenir.

Certes les multinationales ne sont pas des oeuvres de charité, mais elles ne font pas disparaître physiquement  leurs opposants. Certes les pays de l'Est n'ont pas une économie florissante, mais la population vote pour élire ses dirigeants. Le Vietnam est toujours communiste, mais les armes sont rangées. L'Angola et le Mozambique sont ruinés, mais les guérillas ont disparues.

Le nombre d'habitants qui vivent dans des pays démocratiques a beaucoup augmenté.

Je ne dis pas tout cela pour excuser ou encenser qui que ce soit. C'est une constatation qui donne de l'énérgie pour continuer. Solidarnosc a gagné, Mandela a gagné, Pinochet, Franco, Salazar, Videla, Kirchner, Mao, Brejnev, Pol Pot appartiennent au passé. Remplacés par des acteurs pas beaucoup plus charitables, OMC, FMI certes, mais moins sanguinaires. Lula lutte avec son peuple contre les subventions des pays riches. C'est pas gagné, reste que ce n'est pas la dictature militaire brésillienne des années 70 qui l'aurait fait.

Donc il est possible d'avancer, donc ça vaut le coup de se battre.

 
ImpasseSud
12-12-05 à 14:45

Re: Re: Re: Bilan de soixante ans..

Es-tu bien sûr que les multinationales ne font pas disparaître les opposants ? Le coup de pouce de Nestlé au Chili ? Et les multinationales du pétrole en Iraq ? Et dans tous les pays d'Amérique du Sud comme la Bolivie (la guerre de l'eau!), le Pérou, l'Equateur, la Colombie, le Guatemala, le Mexique etc... ? Et qui a mis l'Argentine en faillite (Puis-je ôter Kirchner de la liste des méchants ?).  En Angola, elles continuent à se servir sans aucun bénéfice pour la population qui s'arrange comme elle peut avec ses mines anti-personnes, idem au Nigéria, en Sierra Leone, au Liberia ..... Et la main mise de Monsanto sur bonne partie des semences du monde entier, la création de brevets sur des denrées naturelles comme certaines qualités millénaires de riz  ou sur les médicaments qui sauvent la vie ? Y a-t-il une si grande différence entre tuer les gens avec des armes ou les condamner à mourir de faim, du SIDA, de la malaria, etc... ? Et toutes les délocalisations vers la Chine, les font-elles pour défendre les droits de l'homme ? Et sur place, créent-elles des situations favorables à l'homme, avec leur exploitation du personnel local, les salaires de misère, et la pollution sans aucune retenue ? Au Vietnam, on n'a pas déposé les armes pour défendre les droits de l'homme, mais parce que le Vietnam a gagné sa guerre.

Tu continues à baser ton jugement sur le facteur économique (très néolibéraliste !), mais moi je crois que le respect des droits de l'homme est avant tout une affaire de choix politique. Ce que je vais écrire va peut-être en choquer quelques-uns, mais pour moi, Cuba, malgré l'évident manque de liberté d'expression et la pésécution féroce contre les dissidents, malgré les difficultés économiques qu'on doit y affronter journellement suite à l'embargo, est cependant un peu l'image du respect des droits de l'homme. Les gens y sont pauvres, mais personne n'y meurt de faim, tous les enfants sont scolarisés, l'assistance et les structures publiques fonctionnent plutôt bien, et les services de santé publique y sont excellents, gratuits et même à l'avant-garde. Quand on voit ce qui se passe à côté, à Haïti ou même à Santo Domingo où on cache l'extrême pauvreté de la population derrière les belles plages pour touristes occidentaux...

> Ne pas voir les progrès faits dans le passé, c'est se décourager pour l'avenir.

Ta phrase est cependant pleine de bon sens et je te sens décidé à voir le verre au moins plein jusqu'au 1/4 ! Je suis même surprise de trouver autant d'optimisme chez toi. Mais c'est toi qui as raison, il faut essayer de garder un peu d'espoir, et essayer d'aller de l'avant cat il ya vraiment beaucoup à faire :-)


 
coldbear
12-12-05 à 16:43

Re: Re: Re: Re: Bilan de soixante ans..

Désolé pour Kirchner que j'ai confondu avec Strossner du Paraguay !!!

C'est marrant, je reflechissais tout à l'heure avant d'ouvrir ton mail en me disant que la déception venait que ce que la démocratie ne resolvait pas tous les problèmes. Il est vrai que les pays de l'est sont déçus, que les pauvres d'Amérique latine sont toujours aussi pauvres, et les inégalités ne se réduisent pas même sous un gouvernement très à gauche comme celui de Lula.

J'admet cette déception. Je la partage comme un progrès qui semblait éblouissant, quand le mur est tombé par exemple, et qui n'a pas tenu toutes ces promesses.

Alors Cuba ou Haïti ?  Fidel Castro ou Aristide ? Dur de répondre ! Ces deux pays partagent une longue tradition de dictature en tous cas.

A bien y reflechir; tu sembles plus accuser la nature même de l'homme que les gouvernements ou les entreprises. Cette frustration de ce que, même dans les pays les plus égaux en droit, les hommes ne sont pas égaux à l'arrivée. Certains exploitent les autres et les privent de leurs droits... de l'homme.

J'en viens à croire que les progrès politiques ne peuvent avoir lieu que dans des pays où l'éducation assied les droits de l'homme comme incontournables. Haïti en est pour moi la preuve criante. Là bas, pas de pétrole ou de richesse. Les USA viennent mettre de l'ordre parceque c'est bien près de chez eux et qu'ils ne veulent plus des boat people. Il chassent les tyrans et installent le plus doux des agneaux :  Aristide. Et bien ça ne marche pas, Aristide se mue en loup et tout repart comme avant. C'est parce que son peuple ne les défend pas que les droits de l'homme sont si facilement oubliés.

J'ai de liberal que j'admet la prédominance des lois du marché comme tout à fait incontournable. Reste que je crois à une régulation par les gouvernements de cette loi qui laissée à elle-même concentre la richesse chez les plus forts. Et seul un gouvernement démocratique qui donne le même poids au vote de chacun, a une chance de lutter pour équilibrer cette force naturelle.

Je sais pas pourquoi je te dis tout ça ? Je n'ai plus parlé plus de politique depuis des années ....



 
ImpasseSud
13-12-05 à 12:47

Re: Re: Re: Re: Re: Bilan de soixante ans..

Tout comme toi, je n'oublierai jamais la joie immense et ce sentiment palpable de profonde fraternité qui ont éclatés au moment de la chute du mur de Berlin. Je crois que c'est incontestablement l'apogée de ces cinquante dernières années. On a tout à coup eu l'impression qu'on ouvrait toutes grandes les portes à ce que l'homme a de meilleur, et que, dorénavant, le monde ne pourrait que devenir meilleur.

Mais la suite, hélas, l'a démenti. Tu as raison quand tu dis que, de l'état actuel du monde, j'accuse plus l'homme que les gouvernements ou les entreprises, parce que ce sont des hommes qui sont à leur tête, et dans le cas des gouvernements, il s'agit toujours d'hommes qui sont arrivés au pouvoir (peu importe les moyens) grâce à d'autres hommes. Encore qu' «accuser» soit un bien grand mot. Je pense que le mot «démocratie» est plus un principe idéal à atteindre qu'une réalité qu'il faille imposer, exporter ou dont il faille se sentir fier quand on ne fait qu'en profiter par le hasard de notre lieu de naissance. Je ne sais pas si j'aimerais vivre sous la dictature de Castro, mais il est un fait certain, c'est que la plus grande partie de la population n'y est pas malheureuse, au contraire, alors qu'à Haïti, une toute petite fraction de la population vit dans le grand luxe, tandis que le reste meurt de faim, de maladie, ou sous les coups des tontons macoute. Le même phénomène a eu lieu dans les anciennes républiques soviétiques où, suite à l'avènement de Gorbatchev on aurait pu assister à la montée de la démocratie, mais au lieu de cela on s'est immédiatement retrouvé face au chaos, à la pauvreté, à une recrudescence de la corruption et à la loi de la pègre.

A mon avis «démocratie» et «liberté» sont des principes qu'on ne peut pas mettre dans les mains de tout le monde (je l'ai déjà écrit ici), Ce qui rejoint ce que tu écris toi aussi. Mais cette restriction est tout aussi valable pour la gestion des marchés. Le néolibéralisme telle qu'on le prône actuellement engendre et favorise les abus, encourage l'égoïsme individualiste, enrichit les riches et enfonce encore plus les plus pauvres, avec un total mépris des droits de l'homme les plus élémentaires. 
Dans nos démocratie occidentales, nous vivons encore sur les très beaux restes des acquits d’un siècle de lutte, mais faut-il ignorer qu’on est en train d’effriter bon nombre de ces acquits, de fragiliser les structures publiques, de privatiser la distribution des biens essentiels qui avait contribué à l’amélioration notoire du niveau de vie, de l’éducation et des droits de tous?
Faut-il fermer les yeux sur la montée des Wal-Mart anti-syndicats, sur la gratuité des stagiaires super diplômés, sur les délocalisations sauvages qui créent du chômage, sur l’absence de logements sociaux, sur la montée des intégrismes qui renvoient les femmes sous tutelle (en Italie, le martelage de l’Eglise est féroce et de tous les JT, et aucune force ou parti d’opposition n’ose s’y opposer publiquement).
Faut-il faire semblant de ne pas voir que le pays-symbole de la « démocratie » pratique encore la peine de mort, et systématiquement l’appropriation du bien d’autrui, la discrimination raciale, laisse les plus démunis sans secours et sans assurance maladie ?
Faut-il se bander les yeux pour essayer de ne pas voir que nous vivons déjà dans une cour des miracles où face à l’étalage d’un luxe effréné et du saccage éhonté de la planète, on vient cependant frapper chaque jour à notre porte pour financer la recherche fondamentale, pour les bénévolats de toutes sortes qui palient aux lacunes de l’Etat qui ne veut plus jouer son rôle en entier ?
Pendant combien de temps encore la classe moyenne (car tout est sur ses épaules) réussira-t-elle à défendre la démocratie ?
Alors je penche pour Castro (pas pour Mao, Staline ou même Hu-Jintao qui ont marché ou marche encore sur les morts) qui a même pensé à instaurer le meilleur système de protection civile au monde (et le plus économique !) contre les méfaits des cyclones, et je crois que la planète aurait bien besoin de nombreux Castro.

Tu reparles donc de politique ? C'est très bien et très bon signe. Il y a des moments dans la vie où, pour toutes sortes de raisons (et des plus valables parce que trop pressantes comme une maladie ou des enfants à élever), on cesse de s’intéresser à la politique (laissons tomber ceux qui ne s’y intéressent jamais et qui ne mérite pas leur droit de vote), mais je crois que dès qu’on le peut, il est important de reprendre en main cette minime partie du «pouvoir du peuple» qui nous avons la chance de posséder, pour éviter que les ogres, les requins et les tyrans ne recommencent à se partager tout le gâteau et que nous autres, simples citoyens lambda, replongions la tête la première dans l’obscurantisme le plus sombre.