Moi oui. Le sport ne m’intéresse pas particulièrement et le sport de compétition encore moins, mais, vivant en Italie, je ne pouvais pas ne pas la regarder. Etait-elle plus ou moins belle que celles de Lillehammer et de Salt Lake City ? Je n’en ai pas la moindre idée car de la première je n’ai que le vague souvenir d’un ballet de petits lutins dans un stade de neige, et je n’ai pas vu la seconde à cause du décalage horaire. Le fait est qu’elle était vraiment réussie et qu’elle m’a beaucoup plu.

Laissant au vestiaire pour un soir la somme des polémiques dont, apparemment, personne ne peut plus se passer, je me suis laissée prendre par le spectacle, sans aucune arrière pensée. Il était beau, sans jamais être pompeux, il était ingénieux, il était parfois même envoûtant, mais surtout il était chaleureux, alliant couleurs, élégance, fantaisie et légèreté. A l’italienne en somme. Que dire de la suggestive chorégraphie du saut au tremplin effectuée par quelques centaines des 25.000 volontaires ? Que dire des milliers de visages sur la scène, dans les rangs des athlètes et dans le public, non pas excités, mais enthousiastes ? Que dire de l’immense bravoure des artistes « volants » ? Que dire du final si approprié sur le fameux « Vincerò » du Turandot de Giacomo Puccini sortant avec puissance de la figure imposante de Calaf/Luciano Pavarotti ? Etc. Et cette flamme qu’on attendait avec une impatience toujours croissante...

Il ne faut surtout rien en dire, il fallait simplement laisser que le plaisir s’empare de vous, il fallait laisser monter le sourire, l’émotion, l’expression de surprise. Bien loin des commentaires, des jugements ou des propos véreux (quand donc ces pauvres journalistes apprendront-ils à se taire !?!?), il fallait se laisser aller sous le charme, devenir intemporel pour comprendre le temps, la culture, l’histoire, les traditions et… l’Homme. Oui, l’Homme ! Il fallait se laisser couler dans ce résultat des longs efforts de cette portion d’humanité qui, au cours de journées interminables, depuis des mois, voire des années, a élaboré, monté, façonné, affiné, répété, corrigé, répété, corrigé, répété, répété... un spectacle de cette envergure en y mettant tout son sérieux et toute son âme, dans cette portion d’humanité qui a projeté, construit, monté, décoré un tel ensemble en y mettant tout son génie organisateur, toute sa force, son savoir et son art.

Car si on se laisse prendre, le spectacle terminé, on a retrouvé toute sa confiance en l’Homme, en toutes les potentialités positives qui sont les siennes quand il décide, au nom d’un idéal, non pas d’être le plus fort, non pas d’être le plus riche, non pas d’avoir raison, mais de tirer le meilleur de lui-même et d’y mettre toute sa bonne volonté.

Désormais la scène appartient aux athlètes et à leur entourage : que chacun « participe » donc au mieux de ses possibilités !

Pour ceux qui ne les ont pas vu :  1, 2, 3, 4, 5

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