... me répétait-on quand j'étais petite. Je me souviens même d’avoir été punie, à l’âge de huit ans, pour avoir laissé exploser un “m…” sonore parce que la corde de la balançoire artisanale que je m’étais fabriquée s’était rompue. Cependant, le fait est que j’ai parfaitement compris la leçon, et que, adolescente puis adulte et même mère de famille, sans renoncer complètement aux gros mots, j’ai appris à maîtriser leurs échappées, ne les libérant plus à la moindre colère, n’importe où, n’importe quand et dans n’importe quelle circonstance, mais à propos et de façon à ne pas les dénaturer. N'est-ce pas aussi cela devenir adulte ? Car, pour se défendre ou régler ses propres comptes, il y a des façons de s’exprimer dans un langage châtié ou même neutre qui ont un impact bien supérieur, ceci ayant même souvent l'avantage de susciter une réflexion.
Tout à coup, cependant, devant l’abus généralisé, souvent inapproprié et plein de mépris qu’on en fait désormais dans les hautes sphères, face à la grossière vulgarité de ceux qui, au contraire, devraient donner l’exemple, savoir conserver un certain maintien et banir un certain langage face aux adversités par respect pour l’institution qu’ils représentent et dont ils ont été investis, et renoncer au laisser-aller des manches retroussées par égard pour ceux qui se sont habillés pour venir vous voir, j’ai décidé que j’allais changer mon fusil d’épaule. Désormais, des gros mots, je ne veux plus en dire un seul. Car je crains que tout cela ne finisse vraiment par nous éclabousser, nous salir tous autant que nous sommes,... si ce n’est pas déjà fait. Non mais! On n'a sûrement pas gardé les vaches au même endroit !... même si, paraît-il, c’est ce qu’on voudrait nous faire croire.
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Commentaires et Mises à jour :
Re:
La nécessité de l'indignation
C'est vrai qu'ils sont plus.... fleuris que les gros mots français qui, eux, sont toujours plus ... méchants :-)))). Mais avec ou sans fleurs, je crois quand même qu'il faut savoir les retenir :-)... ou tout du moins savoir les emballer dans un peu d'humour.
Il y a quelques jours, au cours d'un des comices de sa campagne électorale, Berlusconi s'est retourné vers un souffleur insistant :
"Inutile che suggerisci. Sarò vecchio, ma non sono ancora rincoglionito" (C'est pas la peine de me souffler. Je suis sans doute vieux, mais pas encore... gâteux.). Et comme le souffleur recommençait :
"Vuoi suggerire ancora? Siamo al punto quinto, lo sai ?" (Tu recommences à souffler ? Tu es au courant qu'on en est au point numéro 5?) Et face au signe négatif du souffleur : "Non lo sai !" (T'es pas au courant !). Puis il s'est adressé à la foule et a conclu : "L'ho preso in castagna!" (J'lai pris à son propre jeu). La foule a ri et applaudi.
Même si son sens de la diplomatie laisse souvent à désirer, ce langage qui n'a rien de châtié est cependant totalement dénué de toute grossiéreté hargneuse. Et là, on ne peut pas ne pas en sourire, et parfois même en rire. J'ose à peine imaginer ce qui serait sorti de la bouche du premier Français en pareille circonstance.
Rigoler de tout est une erreur. Je crois qu'il est très important de ne jamais perdre de vue la nécessité de l'indignation.... Le fait que l'arrogance, la grossiéreté et le manque de respect de l'autre soient de plus en plus habituels chez les tout jeunes devrait mettre la puce à l'oreille des adultes, leur faire comprendre qu'il serait temps de mettre un frein aux débordements.
La nécessité de l'indignation
L'humour est un trait de caractère que j'apprécie beaucoup et pour le coup notre président devrait prendre des cours (intensifs).
Hier j'ai entendu une interview de Popek à la radio (je ne sais pas si c'était une ancienne ou une nouvelle interview) en tout cas au détour d'une conversation, il a dit : "Nous n’avons qu’un seul Dieu ! Et nous n’y croyons pas !!!" , je ne m'en suis pas remise, j'en rigole encore.....
Et pourtant, le sujet est sérieux :-)))))))
En fait qq fois, je me sens dans la peau d'une apothicaire qui aurait des envies furieuses de danser le menuet, le rire est venu très tard dans ma vie et je m'y accroche car sinon, c'est le côté mélancolique qui reprend le dessus.
Re: La nécessité de l'indignation
Sarah, il est vrai qu'il faut savoir se consoler avec humour, et là, je suis d'accord avec toi. Je comprends même tout à fait tes désirs cachés de menuets d'apothicaire :-))))... Ici, on trouve en effet que les Français sont toujours trop sérieux et trop rigides.. et moi aussi à chaque fois que je retourne en France. Mais il y a toujours l'envers de la médaille.
Si un jour tu te retrouves dans l'obligation d'émigrer, tu pourrais venir en Italie où, dès qu'on sort du drame, on plonge dans la rigolade :-)))). Ce qui fait cependant qu'on finit par ne plus rien faire sérieusement.
La dernière grosse rigolade date d'hier, avec, une fois encore, Berlusconi comme protagoniste. Au cours d'un entretien à la télé avec une jeune travailleuse précaire qui lui demandait ce qu'il comptait faire pour le travail des jeunes, il a répondu en souriant :"Io, da padre, le consiglio di cercare di sposare il figlio di Berlusconi o qualcun altro del genere; e credo che, con il suo sorriso, se lo può certamente permettere". (Moi, en tant que père, je vous conseille d'essayer d'épouser le fils de Berlusconi ou quelqu'un d'autre du même genre; et avec votre sourire, je crois que vous pouvez certainement vous le permettre")
Je trouve cela tout à fait choquant, voire insultant vu la situation et bonne partie des Italiens aussi. Mais lui, pas gêné pour un sou, il a ensuite cherché une sorte d'échapatoire en disant qu'il s'agissait d'humour.... Sans doute a-t-il raison vu que dès ce matin, sur la Toile et reprise par tous les quotidiens nationaux, circule le modèle, en bonne et due forme et prête à l'impression, d'une lettre recommandée de demande en mariage à l'adresse du fils de Berlusconi réservée aux jeunes travailleuses.... munies d'un emploi précaire et d'un joli sourire. C'est plein de saveur, et je serais curieuse de savoir combien de personnes vont la lui envoyer :-))))
Je suis sûre que ça te ferait rire. Moi, ça m'a quand même fait sourire :-))). Mais ceci dit et pour revenir à nos moutons, les gros mots, il est important de maintenir le principe que c'est quand même pas beau, et que, dans la bouche du premier Français et d'un bon nombre de ceux qui recouvrent une charge publique, c'est encore bien plus laid.:-))
oui!
Super, le formulaire de demande en mariage, évidemment que ça me fait rire.
oui!
Super, le formulaire de demande en mariage, évidemment que ça me fait rire.
Re: oui!
Re: oui!
Le meilleur c'est quand même l'épilogue
De deux choses l'une : ou elle était de mèche avec lui, ou, trop avide de flatteries ou à la recherche d'une apparition médiatique, elle n'est pas digne de représenter qui que ce soit en matière politique et/ou sociale.
Alors, faut-il en rire un peu plus ou ravaler son amertume ?
Ce qui m'énerve le plus, ce sont les gens qui rétorquent qu'à sa place, ils auraient fait pareil... Je n'ai vraiment pas les mêmes attentes de notre président que ces gens-là !