Il est 5 heures du matin et on entend un grand bruit. Mais ce n’est pas le clairon qui sonne. En Italie, dans une caserne de Vérone (ville déjà célèbre pour Roméo et Juliette et son arène), un professeur de collège fait irruption sur la scène et réveille les spectateurs à moitié endormis, spectateurs animés d’une véritable passion mais vaincus par la fatigue:  
« Aias, toi et le brave Lykomèdès, inébranlables, excitez les Danaens au combat… ».

La plupart d’entre eux sont les protagonistes d’un « marathon épique », avec la lecture intégrale et sans interruption de l’Iliade d’Homère qui ne comprend pas moins de 20.000 vers.  Il faut au moins 24 heures pour la lire en entier, mais 200 militaires se sont fait un plaisir de se relayer pour la réciter dans le théâtre de la caserne.

(Sources: La Stampa)

L'Iliade, on le sait, est loin d’être un récit pacifique, le sang y coule beaucoup, démontrant, comme si cela était nécessaire, que l'une des activités où l'homme excelle, la guerre, est immuable dans le temps ….. Mais que des militaires préfèrent la littérature et les scènes de théâtre au théâtre de la guerre, voilà qui n’est pas pour me déplaire. Tout n'est donc pas perdu. Avec un peu d’efforts et beaucoup de patience, notre professeur pourra peut-être les induire à devenir des émissaires culturels.

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