Si ça vous intéresse... Pendant quatre jours, au zoo de Londres, dans un enclos qui leur est réservé, on pourra admirer (?) des exemplaires humains. Ce sont les gardiens habituels qui s’occupent d’eux et ils reçoivent le même traitement que les animaux. Il paraît que cette initiative a pour but de démontrer que l’homo sapiens et les animaux ont une nature commune.
(Sources La Repubblica)
En attendant, je ne comprends pas bien pourquoi les humains en exhibition se croient obligés de singer les singes. L’homme est tellement pire… « Aucune bête, c’est sûr, n’a jamais égalé l’habileté immense, extraordinairement inventive, de la haine humaine. Aucune bête ne peut atteindre ses proportions et sa puissance… » (Arundhati Roy, Le Dieu des petits riens).
En attendant, pendant que certains humains jouent aux singes, d’autres, qui ne demandent qu’à être reconnus comme des êtres humains à part entière, meurent dans le énième incendie, meurent de faim, souffrent à cause des guerres… Est-ce que les animaux font tout cela ?
Je trouve cette initiative parfaitement répugnante.
Commentaires et Mises à jour :
Honteux et ridicule.
De plus, cette histoire me paraît hypocrite: Alors on veut prouver que les hommes sont des animaux comme les autres et on leur met des pagnes ridicules? Ils n'ont pas des pagnes, les singes, que je sache.
Zoo humain...
Re: Zoo humain...
Un zoo ou une jungle ? Pour ma part, je n'arrête pas de balancer entre le pessimisme (dans le cas présent) et la confiance, car il y a tellement de gens plein d'humanité, de bonté, de bonne volonté, de bon sens.
Re:
Ta réflexion est intéressante, et il est fort possible qu'une partie de la population arrive à cette conclusion. Mais il n'en reste pas moins qu'il existe une grande différence de comportement en l'homme et l'animal. C'est la raison pour laquelle, en dehors de la ressemblance physique entre l'homme et le singe, des similitudes de comportement avec les mammifères, et d'autres mimiques que nous aimons singer, je ne vois pas bien quel peut être l'intérêt d'une telle initiative pour l'homme vu qu'il s'agit d'un domaine connu.
Que dire, sinon que la connerie humaine n'a pas de limite! Cette pseudo expérience est dénuée de tout sens utile à un quelconque renseignement comportemental entre l'homme et l'animal en captivité. Ici ils sont volontaires, les animaux non. C'est aussi bafouer l'évolution que de devoir essayer de régresser une espèce par rapport à une autre, avec une comparaison naïve et maladroite. Pour moi ç'est purement ridicule et ne sert qu'à faire parler la société qui a organisé ce cinéma en plein air, pour des londoniens en mal de loisirs. Quand aux "acteurs" de cette mascarade, j'espère qu'ils sont rémunérés en conséquence.
Rappelons tout de même, qu'il y a eut quelques naissances d'animaux en captivité, qu'en sera t-il...?
Bravo pour cette article sur un sujet pas facile à dénicher!
Re:
Alice, tu as raison, le récit d'Angel vaut vraiment le détour... mais après l'avoir lu, on penche de nouveau vers le pessimisme.
Pierre, c'est par hasard que je suis tombée sur cet entrefilet avec photos. Moi, j'ai l'impression d'un monde en mal de provocation.
Lien croisé
La guerre du feu
Sinon, pour les singes humain, plus rien ne m'étonne. Les chaînes de télé sont en train d'étudier un nouveau jeu de ce qu'ils appellent la "téléréalité". Le candidat (enfin, je pense que ce sera plutôt la candidate) sera engagé comme femme de ménage chez une star…
Non conforme
Je ne parviens pas de mon côté à éprouver de la répulsion pour cette expérience. C'est essentiellement son caractère non-conforme à la réalité qui me paraît évident. Cette exhibition est soit une erreur d'appréciation assez inquiétante de la part de spécialistes animaliers, soit une farce.
Les interactions entre animaux sociaux d'une même espèce, d'une même colonie, d'une même meute, etc. sont édictées par des impulsions physiologiques dont l'intérêt réside dans la préservation du groupe. Chaque individu matérialise ainsi une articulation d'une stratégie biologique de pérennité, globalement prédéterminée même si l'on a depuis peu démontré l'existence d'une culture chez les animaux (par exemple : manger tel fruit et non tel autre s'apprend auprès de sa mère pour un ourson).
Chez l'homme, c'est différent : nous avons affaire à un animal (au sens biologique de ce terme) convaincu de l'illusion de sa propre importance en tant qu'individu et dont les intérêts propres sont souvent conflictuels avec la survie de notre espèce. S'il existe des règles de vie communautaire, ces dernières sont formulées par le groupe, adaptables et polymorphes. Néanmoins, ces règles de vie sont des règles du jeu, pour ne pas dire des règles de gestion des conflits d'intérêt issus des ambitions et prérogatives des uns et des autres.
Il me paraît donc difficile d'atteindre le niveau de sérénité, d'auto-préservation et de synchronisation dans l'entraide du groupe de babouins londoniens. C'est bien normal : notre univers mental commun est autrement plus complexe : le défi proposé est tout simplement à notre mesure. Le fait que nous y soyons confrontés à ce problème cohésion entre membres de notre espèce biologique montre également que nous disposons des facultés de le surmonter.
Si les babouins suivent une stratégie pré-établie, nous disposons de plus de marge de manoeuvre. Notre façon à nous d'être des animaux ne consiste pas à s'épouiller en bikini sur un rocher. Notre façon à nous d'être des animaux consiste par exemple à poster sur ce blog (très bon d'ailleurs).
Adib, bienvenue ici. 4 jours, ce n'est pas long, et s'ils prennent froid, - ce qui confirmerait l'idiotie de cette expérience -, aucun doute qu'on les évacuera en ambulance vers un hôpital pour humains. :)
Philippe : S'il s'agit d'une farce (de bien mauvais goût, à mon avis), alors qu'on la présente comme telle. En tous cas, je crois qu'il est impossible de faire des observations valables sur l'être humain quand celui-ci est au courant et qu'il a un public. Peu importe le lieu. Cela tourne très vite à l'exhibition, et pas des meilleures. Big Brother en est la preuve.
Racontars : tout à fait d'accord avec toi. En faisant le rapprochement entre les deux évènements, j'ai pensé que si les promoteurs de cette initiative étaient aussi intéressés qu'ils veulent le faire croire par un parallèle entre les comportements des hommes et des animaux quand ils sont en captivité (ce qui n'est pas le cas ici car, comme le rappelait Pierre, il s'agit de volontaires qui ne joueront à ce jeu que pour un temps très court), pourquoi ne vont-ils pas visiter les camps de réfugiés où on contraint les gens à vivre bien plus mal que des bêtes. Cela pourrait peut-être porter à une amélioration.
Monsieur HUT, bonjour à toi et merci pour cette intervention très explicite.
Moi ce que je trouve scandaleux c'est de faire payer un spectacle gratuit sur toute les plages d'Europe. Pauvres Londoniens ! Faites-leur donc plutôt un London-Beach !