Quelle sale époque! Entre autres saletés, aujourd’hui on utilise même les élèves pour démontrer son mécontentement personnel. L’enseignement est boiteux, cela ne fait pas un pli, mais las des affrontements sans issues, on encourage désormais les adolescents à descendre dans la rue, en leur disant que la réforme Fillon est mauvaise et qu’il faut qu'ils se battent pour l'avenir de leurs petits frères et sœurs. Quel lavage de cerveaux ! Quelle malhonnêteté ! Peu importe si tôt ou tard tout leur revient dans la figure, comme un boomerang. En attendant l'année scolaire passe, les lacunes qu'on ne comblera jamais s'accumulent, et les suivants s’arrangeront avec le désordre qu’on leur aura laissé, continuant à faire descendre les élèves dans la rue. On y enverra peut-être même ceux de l’école primaire ou de la maternelle, bien sûr en les accompagnant, démontrant ainsi que le gouvernement….
Mais pourquoi n’en finit-on pas, une bonne fois pour toutes, avec ce duel permanent, caché mais violent, qui s’est engagé entre professeurs et parents d'élèves depuis que ces derniers sont « entrés » à l’école ? On parle de collaboration étroite entre les deux parties pour le plus grand bien des enfants et des adolescents, mais il n’en est rien, bien au contraire, car les rôles ne sont plus très bien définis. Et ne parlons pas des inégalités et des corps-parasites qui se sont insinués dans les fissures de cette mésentente. Il en est né une grande confusion et une crise d’autorité où ce sont les élèves qui paient les pots cassés.
La réforme Fillon, je l’ai suivie de loin parce qu’elle ne m’intéresse pas vraiment. Et puis, ce n’est qu’une réforme de plus, qui vient s'ajouter au bas de la liste interminable des réformes incomplètes et mêmes avortées qu’on fait depuis environ quarante ans. Désormais, la réforme du bac n’est plus qu’une habitude, où tous les ministres de l’Education nationale s’essaient, mais qu’aucun ne réussit à mener à bien. Moi, j’ai déjà passé un bac « réformé », sans aucun doute dégradé par rapport à celui de mes aînés, alors….
Il y a une chose de sûre, cependant, c’est que quelle que soit la réforme qu’on propose aujourd’hui, ce ne sont certainement pas les adolescents qu’on envoie crier « Fillon, c’est pas coton » (ou encore pire, il suffit que ça rime…) qui peuvent avoir un avis compétent sur la question. Quand on est au collège ou au lycée, on est capable de se rendre compte qu’un prof est bon ou mauvais, intéressant ou ennuyeux, juste ou injuste, on est capable d’avoir des idées personnelles, politiques, religieuses, par rapport à ce qu’on croit et au monde qu’on désire, mais on n’est certainement pas en mesure d’émettre un jugement valable ni sur la qualité des programmes de l’enseignement qu’on reçoit, ni sur les modifications que certains voudraient y apporter. Pour se faire une opinion, il faut un certain recul, et pour faire des comparaisons, il faut attendre de voir leurs effets dans le temps, avoir des références de vie. Les manifestations d’aujourd’hui n’ont absolument rien à voir avec la tradition séculaire des révoltes estudiantines qui partaient toutes des milieux universitaires et pour des raisons politiques, dans le but de refaire le monde.
Aujourd’hui, il semble que le vieux dicton « A chacun son métier » soit définitivement obsolète. Les adultes (dans le cas présent professeurs et parents d'élèves), jouent sans aucun scrupules à la guerre d’influence - certains d’entre eux avec les meilleures intentions -, utilisant cependant les jeunes comme des marionnettes ou des pions, au gré du moment, à qui il est facile de faire croire, un jour, que l’enseignement qu’ils reçoivent n’est pas bon, mais, le lendemain, que si on effectue telles ou telles modifications des programmes, - et peu importe lesquelles-, on rendra leurs conditions futures encore plus difficiles, leur enlevant par là même les quelques points de repère sur lesquels ils seraient en droit de pouvoir compter.
D’autre part, sous prétexte de suivi, par la système implacable et vicieux des dossiers scolaires, on sanctionne un parcours d'adolescent où les erreurs, la versatilité, les qualités encore cachées et la recherche de soi-même par rapport aux adultes sont la normalité, par un véritable « casier judiciaire » qui peut lui fermer certaines portes à un moment donné.
Ensuite, par la pratique des orientations et des sélections, on leur enlève souvent la possibilité de se diriger vers la profession qu’ils désirent, en rapport avec leurs goûts et leurs capacités.
Pour finir, à l’issue de ces merveilleuses années études qu’on les oblige à prolonger à des fins statistiques et économiques, le système actuel de l’emploi les pousse à rejoindre, après de nouvelles sélections pleines d’arbitraires, soit les « élus » qui occupent sans satisfactions un poste rarement en rapport avec leurs connaissances et leurs capacités, perpétuellement à la recherche d’un emploi plus gratifiant ou d’un salaire convenable, surtout quand on a un bac + 15, soit la grande masse des demandeurs d’emploi avec leur bac + 2 ou + 5. Sans compter que la plupart d’entre eux, à 25 ou 30 ans, seront encore obligés d’habiter chez leurs parents.
Bref, l'Education nationale actuelle qui ne récompense que les meilleurs, encourage l'arrivisme et les passe-droits et favorise les riches, fait tout le nécessaire pour "fabriquer" un grand nombre de citoyens mécontents ou indifférents, sans grands espoirs pour le futur. De tout cela, les adolescents sont parfaitement conscients. Mais pourquoi donc devraient-ils encore avoir envie d’étudier ? Un jour dans la rue, entre potes, c’est tellement chouette, ça tient tellement chaud au cœur ! Ils ont tout à coup l’impression d’exister !!!! Mais ce ne sont pas eux qui devraient y descendre, mais ceux que leurs études ont trompé, frustré, déçu, écarté de ce qu'ils aiment et de ce qu'ils savent faire, et tous les laissés-pour-compte du triage économique!
Mes deux enfants ayant déjà passé leurs bacs « réformés » (le premier différent de celui du second, bien entendu), personnellement, je ne suis plus concernée, et je ne vous dis pas mon soulagement. Mais, justement, cela me donne le recul nécessaire à une vue d'ensemble, me permet de me faire une opinion objective.
Je pense qu’un retour partiel en arrière serait nécessaire. Comment peut-on, aujourd’hui, distribuer des DEUG aussi facilement, à des jeunes complètement ignorants et ne sachant ni comprendre ni écrire leur langue maternelle ?! Il y a sans aucun doute du bon dans le « socle commun de connaissances et de compétences » voté récemment par l’Assemblée nationale, mais celui-ci devrait inclure l’enseignement artistique et la pratique sportive. Une culture générale de base est absolument essentielle, la plus large possible, sans imposer un choix trop précoce. Vu qu’aujourd’hui on commence à travailler plus tard qu’avant, pourquoi tant de hâte ? C’est ce qu’ont fait les lycées pendant des dizaines années, avant qu’on ne se mêle de les réformer. Il suffit tout d’abord d’adapter l’enseignement des matières aux connaissances actuelles et aux techniques en cours, sans « serviliser » les choix, et ensuite, de redonner leurs fonctions premières aux examens qui ne sont pas là pour servir des statitstiques ou classer des lycées, mais pour certifier l’existence d’un niveau de connaissance effectif. La spécialisation, c’est le rôle de l’enseignement technique (qui lui aussi doit avoir un large spectre puisqu’il s’adresse encore à des adolescents) et celui de l’enseignement supérieur où les barrières de sélections à l'entrée doivent disparaître.
Quant aux multiples formations bidon, inventées depuis une dizaine d'année, à mon avis, elles ne font que dissiper de l’argent qui devrait aller à l’Education Nationale, car elles ne servent à rien, ou, tout au plus, de simple tape-à-l’œil, pour donner de faux espoirs à ceux qui ne trouvent pas d’emplois ou se retrouvent au chômage. Les métiers qu’elles enseignent s’apprennent sur le tas, beaucoup mieux et bien plus vite…, tout en vous intégrant dans une place, puis dans la vie, avec un salaire, la possibilité de louer un appartement, de faire des projets, de fonder une famille, etc…… Et ça, c’est déjà terriblement motivant.
A mon avis, une société est vraiment bien malade quand, au sein de son gouvernement, le Ministère de l’Education Nationale perd de vue sa seule et unique raison d’exister, c’est-à-dire de fournir à tous, sans discriminations ni préférences, une instruction de qualité basée sur des valeurs morales, mais, au contraire, suit les tendances du Ministère du travail qui lui dicte ses besoins, et les ordres du Ministère des Finances, incapable de faire la différence entre un Etat et une entreprise, et, qui plus est, dans les mains d’une personne dont la principale occupation est d’accumuler des logements personnels aux frais des contribuables. Bien sûr, ce n’est là qu’un scandale de plus, le scandale du jour, mais le mécanisme en cours ne date pas d'aujourd'hui, et ni même de ce gouvernement.
Du côté des citoyens, une société est, là aussi, vraiment bien mal en point quand enseignants et parents croient ne plus avoir d’autres ressources que d’utiliser les adolescents pour dénoncer leurs frustrations pour les premiers et leurs mécontentements pour les seconds. C’est un jeu auquel on ne peut pas jouer impunément.
Dans l'état actuel des choses, ce dont l’Education Nationale a un urgent besoin, c'est de redécouvrir son véritable rôle et ses valeurs. Et si on veut arriver à une solution acceptable pour tous, je pense que l'important, avant d’entreprendre la moindre réforme, c’est que gouvernement, enseignants et parents trouvent un accord, mettant de côté leurs idées respectives d’arrivisme financier, d’autodéfense et d’ingérence, afin que chacun, faisant confiance aux deux autres, puisse recommencer à faire son propre métier.
On peut sourire avec suffisance, hausser les épaules, tarder encore à comprendre, mais on peut également y réfléchir. Pour ma part, je suis convaincue qu'il s'agit d'une condition sine qua non, sous peine de chienlit continue.... Quand De Gaulle, en 1968, s’écria « Des réformes oui, la chienlit non », il n’avait certainement aucune idée de ce que serait la chienlit institutionnalisée d’aujourd’hui!!!
Commentaires et Mises à jour :
Re: Des enfants dans la rue
Il y a cependant de petites exceptions. En France, j'ai moi aussi trois profs dans ma famille. Deux sont à la retraite depuis peu et un de mes neveux est prof d'histoire-géo dans un lycée où ça marche vraiment fort et où, jusqu'à l'année dernière tout du moins, les élèves en redemandaient au lieu de critiquer.... Comme quoi....
En Italie, pour le moment c'est un vrai désastre : la ministre actuelle est en train de couper tous les fonds de l'Education publique au profit du privé, démantelant tout ce qui était encore sur pied... Elle a même retiré purement et simplement des programmes la théorie de Darwin qui ne lui plaît pas !!!!!!
Vient de sortir en librairie
«Nous mettrons nos enfants à l'école publique... » Philippe Meirieu, Editions Mille et une nuits, 126 pages, 9 €
«Vous faites peut-être partie des 49 % de familles françaises qui mettent leurs enfants dans l’enseignement privé à un moment ou à un autre de leur parcours scolaire. C’est ce que j’ai fait jadis. Il serait donc particulièrement inconvenant pour moi de jeter la pierre à ceux et celles qui font de même aujourd’hui.
Pourtant, je ne fais pas partie des 57 % de parents qui, en septembre 2004, souhaitaient la suppression des secteurs scolaires afin de disposer de la plus totale liberté de choix de l’école à l’intérieur même de l’enseignement public. Je ne fais pas partie, non plus, des 82 % de parents qui trouvent le système actuel tout à fait satisfaisant. Observant les évolutions de ces quinze dernières années, j’en suis venu à considérer la concurrence qui existe aujourd’hui entre tous les établissements, privés et publics, comme mortifère pour l’avenir de notre démocratie. J’en suis venu à considérer le choix de l’école par les parents comme un danger majeur pour la cohésion de notre société.
Aussi puis-je m’autoriser à dire que nous sommes, aujourd’hui, devant un choix décisif nationaliser l’enseignement privé ou privatiser l’enseignement public.»
(Successivement professeur de philosophie au lycée, instituteur, professeur de lettres au collège et professeur d’université, Philippe Meirieu travaille actuellement à la formation des enseignants. Par ce texte provocateur et polémique, il aborde un sujet tabou et s’oppose à un modèle d’école néolibéral. )
En ce qui me concerne, je n'aime pas beaucoup le ton de la dernière phrase, même s'il est évident que le ton prococateur et ironique de cette assertion est voulue, parce que vu le caractère néo-libéraliste du vent qui souffle en ce moment sur l'Occident, il se pourrait bien qu'on prenne la balle au bond pour donner suite à la deuxième proposition.
Pendant très longtemps, la provocation a surtout eu pour rôle de choquer pour réveiller les esprits des gens endormis afin de les obliger à réfléchir, mais aujourd'hui, elle est devenue tellement commune, habituelle même, que'lle n'a plus aucun effet si ce n'est de suggérer les idées les plus saugrenues que des élites au pouvoir peu scrupuleuses s'empressent de reprendre.
Lien croisé
Les mauvais conseils des corps parasites
Je les ai évoqués ici il y a plus de 4 ans, mais il y avait déjà bien longtemps que leur parasitisme néfaste était évident. Tous mes parents et amis se plaignaient déjà de leurs "mauvais" conseils que la plupart ont pu et su éluder. Quand les gens se décideront-ils de se réapproprier du bon sens inné dans chacun d'entre nous possède, qu'on ait fait des études ou pas, beaucoup plus intelligent, sensible et intuitif que la soi-disant science des conseillers ou psys qu'on vous présentent comme "indispensables", ou, encore pire, comme "une chance". C'est la raison pour laquelle je reprends l'article publié dans Le Monde du 2 juin 2009 :
Orientation : « C'est du chacun pour soi, et tant pis pour ceux qui ne trouvent pas »
Une des pistes évoquées par le rapport sur le lycée remis mardi 2 juin par Richard Descoings au président de la République concerne l'amélioration de l'orientation des élèves. Beaucoup d'internautes du Monde.fr estiment que "les conseillers sont souvent incapables de diriger les élèves vers les bonnes filières".
· "On n'a jamais su me poser les bonnes questions" par Julie A.
Au collège comme au lycée, on n'a jamais su me poser les bonnes questions. Pire : on m'a toujours envoyée dans des sections qui ne me plaisaient pas. J'ai dû prendre l'option latin pour "avoir une bonne classe". Résultat : j'ai eu 4 de moyenne pendant deux ans dans une matière qui me faisait horreur. Après une année en 1ère littéraire calamiteuse, je me suis réorientée toute seule vers une 1ère STT ("la poubelle des bac"). Je me suis régalée., mais les ennuis ont repris lorsque je me suis mise à chercher une école pour mon BTS commerce. La conseillère d'orientation me voyait plutôt en BTS assistante de direction. Je suis un peu timide et je lui ai fait confiance. Plus tard, j'ai appris qu'elle m'y avait envoyée parce qu'elle n'arrivait pas à remplir sa classe. Au bout du compte, trois ans après l'obtention de ce BTS, je m'ennuie dans le secrétariat.
· "La conseillère n'avait aucune idée de ce dont je parlais" par William H.
Je voulais entrer dans une école de commerce après mon bac. Pour en savoir plus, je suis allé me renseigner au Centre d'information et d'orientation de mon lycée (CIO). La conseillère n'avait aucune idée de ce dont je parlais. Elle m'a orienté vers les seules formations qu'elle connaissait : la fac ou un BTS/DUT. Grâce aux conseils de mes professeurs, j'ai finalement été accepté dans une école de commerce. L'année suivante, j'ai voulu retourner dans mon lycée pour informer les étudiants qui souhaiteraient suivre le même parcours. Le proviseur s'y est catégoriquement opposé au motif que j'allais troubler la concentration des élèves et qu'ils peuvent se renseigner par eux-mêmes.
· "Je suis ressortie complètement anéantie de ce rendez-vous" par Lirelle
A l'époque, j'étais élève en Seine-Saint-Denis. Je voulais devenir traductrice. Quand la conseillère a regardé ma fiche, elle a conclu : "Votre papa est ouvrier, votre maman à la maison. Avec trois enfants, vos parents ne pourront jamais vous payer d'école." Mon deuxième choix était bibliothécaire. Elle m'a expliqué que c'était compliqué, qu'il fallait "connaître du monde". Je suis ressortie complètement anéantie de ce rendez-vous. J'avais tellement honte que je n'ai pu en parler à personne. J'ai 47 ans aujourd'hui. Autant dire que je suis de près l'orientation de mes enfants.
· "Personne ne m'a jamais parlé formation, diplôme, parcours universitaire" par Julie
J'ai décroché mon bac en 1999. J'ai toujours été une bonne élève , mais personne, ni les professeurss, ni les conseillers d'orientation, ne m'a jamais parlé formation, diplôme, parcours universitaire. Personne dans le secondaire ne connaît réellement le monde de l'enseignement supérieur, les débouchés, les parcours, les passerelles... Lors de sa visite annuelle, le conseiller d'orientation s'était borné à quelques poncifs : "la psycho c'est bouché, la médecine c'est dur." En terminale, je ne savais pas ce que c'était qu'une classe prépa, et personne ne m'a proposé cette solution. Le lycée aurait dû prendre le relais de ma famille, qui n'avait pas le bagage pour ça. Au final, je m'en suis bien sortie, mais je me dis que beaucoup de jeunes ont été, sont et seront en situation d'échec universitaire parce que l'école n'a pas su leur apporter une information concrète, complète et bien renseignée.
· Un grand merci à mon prof d'éco par A. D.
J'ai eu la chance, en seconde, d'avoir un professeur d'économie qui avait fait Sciences Po et qui m'a conseillé de passer le concours. Sans lui, je n'en aurais jamais entendu parler. Mes parents n'étaient pas du tout au courant des différentes filières qui s'offraient à moi et à vrai dire ce n'était pas leur souci principal. Quant aux services d'orientation de mon lycée, ils nous proposaient des choses très "restrictives", comme d'aller à la fac ou de faire des BTS. On ne m'a d'ailleurs jamais parlé des grandes écoles ou d'autres formations un peu trop élitistes, comme les prépas dont j'ai découvert l'existence une fois entrée à Sciences Po. L'orientation au lycée c'est chacun pour soi, un faible encadrement et des conseillers souvent incapables de diriger les élèves vers les bonnes filières.
· "Heureusement que je n'ai pas écouté la conseillère d'orientation" par Mathieu H.
La conseillère d'orientation de mon établissement et tout un tas de professeurs nous avaient fortement conseillé de faire un bac S. L'argument le plus avancé, c'est que cela permet de s'ouvrir toutes les portes du domaine scientifique. Pour ma part, je trouve cela pénalisant : on empêche une majorité d'élèves de s'intéresser à un autre bac qui conviendrait mieux à leur poursuite d'études. J'ai donc décidé de m'informer tout seul sur les différentes filières. Je suis tombé sur le bac STI électronique qui m'a tout de suite plu sur le papier et qui avait un niveau assez élevé pour poursuivre mes études. Après les journées portes ouvertes, j'étais complètement convaincu. Je ne l'ai pas regretté et réussi le bac avec mention. Aujourd'hui dans mon IUT, les meilleurs élèves de la promo sont issus de STI et non de S. Heureusement que je n'ai pas écouté la conseillère d'orientation.
· "C'est du chacun pour soi, et tant pis pour ceux qui ne trouvent pas" par R. L.
Je suis actuellement en master d'histoire à Paris IV-Sorbonne. Après un bac S obtenu en 2005 dans un lycée de l'Essonne, je me suis orienté vers l'université. Un choix pour le moins fastidieux, compte tenu du peu d'informations dont nous disposions. Les sites Internet des facultés ne sont pas toujours très clairs et on obtient difficilement des informations pendant les journées portes ouvertes, souvent noires de monde. Au bout du compte, c'est du chacun pour soi, et tant pis pour ceux qui ne trouvent pas ce qu'ils veulent...
Je suis personnellement très heureux de mes études et si c'était à refaire, je choisirai la même filière. Cependant certains de mes amis regrettent aujourd'hui de ne pas avoir entendu parler plus tôt des formations en IUT ou en BTS. Songez qu'à la rentrée 2007, plus de 1500 places en IUT n'étaient pas pourvues, parce que ces formations étaient souvent mal connus par les lycées. Or, les DUT sont souvent le meilleur moyen pour trouver un travail à la sortie des études.
· Une orientation lacunaire et tardive par Hélène C.
Je suis actuellement en khâgne philosophie. Pourtant, j'ai passé un bac S. Je dois ma "reconversion" à mes parents qui m'ont poussée à suivre mon goût pour la philosophie et l'histoire. Les conseillers d'orientation de mon lycée ? Inexistants et ignorants. Pour prendre rendez-vous, il fallait attendre un mois, non en raison de l'affluence des élèves dans leur bureau, mais plutôt de leur absence plus que prolongée du lycée. Une fois le rendez-vous fixé, les conseillers sont bien plus attachés à leur revue, qu'à l'écoute des désirs profonds des élèves. Par exemple, j'ai découvert l'existence de la filière BL en arrivant en hypopkhâgne, c'est à dire trop tard pour l'intégrer. Comment se fait-il que les tests de personnalité qui peuvent conforter les élèves, lorsqu'ils décident de s'émanciper de l'orientation imposée par leurs parents, soient exclusivement réservés aux plus offrants ?
· L'orientation a lieu trop tôt par Crevette
En troisième, nous avons dû remplir un questionnaire d'orientation, suivi d'un entretien avec le professeur principal. Il m'a conseillé de me lancer dans des études de droit. Je n'étais pas contre et heureusement ça m'a plu. Le problème, c'est que les orientations ont lieu à un moment où les lycéens ne savent pas forcément ce qu'ils veulent faire de leur vie et ignorent tout de la réalité de la vie professionnelle. En plus de cela, il est très difficile de changer de cursus quand on se rend compte qu'on s'est trompé. Je suis allée deux fois dans un CIO et deux fois il s'est passé la même chose : la "conseillère" m'a donné un bouquin avec la liste des formations à regarder, c'est tout. Pas de discussion, pas d'échange, pas de conseil.
· "Mon fils ne connaît pas le monde de l'entreprise" par Nadine S.
Des tests de personnalités très succincts ont été effectués en 3e au collège, ainsi qu'un stage d'observation d'une semaine en entreprise, et une participation à un forum avec des professionnels. Pourtant, mon fils de 16 ans ne sait toujours pas vers quelle filière se diriger. Il ne connaît pas les différents métiers et n'imagine pas ce qu'est le monde l'entreprise, son fonctionnement ou ses contraintes. Je pense qu'il va il s'engager vers une voie généraliste.
Des enfants dans la rue
Je suis toujours surprise de voir des manifestations organisées sur les horaires de classe avec les professeurs. Effectivement, il y a quelque chose de pourri au royaume de France. Dans notre famille, ils sont presque tous enseignants et tous ils se plaignent, je fus lycéenne et je me souviens de m'être plainte, puis étudiante et les gémissements ont continué. Un concert qui n'a jamais servi à rien...
Et ici, l"éducation nationale part en petits bouts, tout le monde prosteste. Y-a-t-il une école publique quelque part qui satisfasse quelqu'un ?