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Chine : contre le SIDA : un préservatif haut de 20 étages.

A Guilin, au sud de la Chine, un hôtel de 20 étages a été complètement recouvert par un préservatif géant haut de 80 mètres, à l’occasion de la Journée mondiale de la population organisée par l’ONU. L’objectif est de rendre les gens plus conscients « de la croissance de la population, de leur santé sexuelle et du SIDA ». Aux passants on a distribué gratis des préservatifs et des opuscules qui expliquent les risques de transmission de la maladie. Cet objet pourrait être inclus dans le livre Guinness des records pour sa grandeur.

 

L’Etat chinois serait-il finalement en train de se réveiller ? En Chine, il y a un million de personnes séropositives, et les causes sont très nombreuses. En plus des causes classiques de transmission dues aux toxicomanes et aux travailleurs sexuels, à une éthique archaïque et sociale qui a poussé l'administration de la censure à retirer des bus et de la télévision les publicités pour les préservatifs pour des raisons de pudeur, à la déloyauté plus ou moins contrainte des pouvoirs locaux et à la complicité du pouvoir central, à l’origine de la propagation de la maladie (de l’ordre de 30 % par an), il y avait surtout un  trafic du sang  et des « villages-sida » à la limite de l’incroyable :

 

«L'une de ses élites politiques, monsieur Liu Quanxi, directeur de la Santé du département de Henan, et quelques autres personnalités du secteur économique ont mis en place un «business» du sang. Ils sont allés acheter à des milliers de paysans pauvres leur sang qu'ils revendent ensuite aux hôpitaux et à l'industrie pharmaceutique. Les conditions dans lesquelles se déroulent les pratiques de prélèvement donnent le frisson : les seringues sont partagées, et le reste du sang, après extraction du plasma, est réinjecté chez les donneurs. Monsieur Liu a même rêvé de conquérir le marché américain avec son fructueux commerce. Si les profits se sont envolés, le nombre des personnes séropositives s'est aussi multiplié. On compte désormais, dans certains villages dits «villages sida», un taux de 80 % de personnes contaminées. Le gouvernement a réagi très tardivement. Il n'interdit juridiquement le business du sang qu'en 1998, soit cinq ans plus tard. »

(Sources et pour en savoir plus : ici)

 

Espérons donc que l’initiative de l’ONU, pour le moins curieuse, aura au moins un impact décisionnel dans les hautes sphères.

 

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Ecrit par ImpasseSud, le Samedi 12 Juillet 2003, 16:39 dans la rubrique "Actualité".

Commentaires et Mises à jour :

PierreDesiles
12-07-03 à 19:11

Sang, source de vie ou de mort ?

Tout ce trafic est lamentable, mais malheureusement réel. Cela confirme mon impression que l'Homme est la source du mal sur cette planète. Il ne peut pas se résigner à suivre ce qui existe déjà sur cette Terre, il faut qu'il modifie tout à sa guise sans en mesurer les conséquences. Depuis qu'il existe, il passe son temps à défier les lois naturelles.
Le sang, qui est censé être source de vie, devient entre ses mains un danger potentiel et même de mort comme tu viens de nous informer ImpasseSud.
En France, malheureusement, on n'a pas de leçon à donner dans ce domaine vue ce qui s'est passé avec le scandale du sang contaminé des années 80 .
Je crains ImpasseSud, que les scandales en tous genres sortiront de l'ombre au fil du temps, car maintenant tout se sait et l'information circule plus vite via l'internet. En tout cas ton sujet est intéressant.

 
ImpasseSud
12-07-03 à 22:14

Re: Sang, source de vie ou de mort ?

En fait, je ne sais pas qui peut donner des leçons et à qui.

Fin mai dernier le New York Times dénonçait le nouveau scandale Bayer :  En effet, durant les année 80, une unité de la multinationale allemande aurait vendu des doses pour des millions de dollars d’un médicament qui mettait à risque SIDA les hémophiles d’Asie et d’Amérique latine, tandis qu’une version plus sûre du même médicament était distribuée aux Etats-Unis et en Europe. Tout aurait commencé quand Cutter biological, filiale de Bayer avec siège dans la Caroline du Nord, introduisit sur le marché une version plus sûre d’un anticoagulant qui permet une vie normale aux hémophiles. Cette nouvelle version du médicament fût mise en vente aux USA et en Europe en 1984, alors qu’en Asie et en Amérique du Sud on aurait continué à vendre le vieux médicaments pendant un an, afin d’écouler les stocks invendus. Le nouveau médicament annulait les risques d’attraper le SIDA, parce que le plasma était traité par la chaleur tuant les virus qui auraient pu être présents.
Et toujours selon le New York Times, rien qu’à Taiwan au moins cent hémophiles auraient attrapé le SIDA suite à la décision de continuer la vente du vieux médicaments.“Environ deux décennies après, le coût humain de ces décisions de marketing est difficile, voire impossible, à déterminer”.

On en revient toujours là : le profit.

 


 
Lucanus
14-07-03 à 07:21

Re: Re: Sang, source de vie ou de mort ?

Dans le même registre (si j'ose dire) : en 1985 commence l'affaire du sang contaminé en France. Le sans non chauffé est interdit en octobre 85 avec beaucoup de retard, provoquant au moins 3000 morts dans le pays. Mais qu'a fait Mérieux (Avantis-Pasteur) des stocks restants ? Il les a offerts à des groupes humanitaires ! On sait aujourd'hui que ce sang est parti au moins dans les pays suivants : Grèce, Syrie, Tunisie et quelques autres pays africains. La famille d'un tunisien mort en 1989 vient de porter plainte contre la firme. (source Le Parisien 9 avril 2003)