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De l’injustice de « la Justice »

La télévision italienne revenant peu à peu à la normale, (tout du moins pour une semaine), hier soir, j’ai pu regarder ce que qu’on pourrait appeler un reportage-comparaison entre les systèmes judiciaires italien et… états-unien. Car, bien loin de jeter un regard sur ceux des pays de l’Union Européenne dont elle devra se rapprocher d’ici peu, l’Italie continue, avec obstination, à regarder de l’autre côté de l’Atlantique. Cependant, la question étant bien traitée, j’ai appris des tas de choses, à propos des différences surtout, au niveau de la formation de ceux qui opèrent en leurs seins, des bases sur lesquelles ils reposent (le «précédent» aux Etats-Unis et le Code Pénal en Italie), à propos de la vélocité des procès et de l’attribution des frais d’enquête, etc…, mais aussi qu’aux Etats-Unis il y a 1 million d’avocats et qu’en Italie il y en a au moins 100.000, c’est-à-dire 1 pour 250 habitants pour le premier et 1 pour 600 habitants pour le second. (A titre comparatif, en France, il y a 42.609 avocats, c’est-à-dire environ 1 avocat pour 1.408 habitants.) Certains se réjouiront face à ces chiffres imposants, y voyant les sources d’une meilleure défense. Mais moi je me suis demandée (une fois de plus et pour le principe car je connais la réponse) si cet excès, au contraire, n’est pas le symptôme d’une société non plus démocratique, mais individualiste où on préfère encourager les litiges plutôt que de faire respecter les lois. Mais venons en au fait.

 

Tous ceux qui ont vu le film « Erin Brockovich » (pour ceux qui ne l’ont pas vu, voir ici), savent qu’il s’agit d’une histoire vraie, et hier, j’ai eu le plaisir de voir et d’entendre la véritable Erin Brockovich ainsi que l’avocat pour lequel elle travaillait à l’époque, nous raconter les détails de cette affaire. Le bras de fer entamé entre la multinationale pollueuse et ses victimes a commencé en 1993, et en 1996, elle a abouti à un arrangement entre les coupables et les victimes, avec un versement immédiat de dommages et intérêts de l’ordre de 1 à 2 millions de dollars par famille, selon le nombre de ses membres malades. De quoi chanter victoire, avais-je pensé en regardant le film. Et bien non! Car on a également interviewé quelques-unes des victimes qui ont expliqué, après nous avoir montré un nombre incroyable de flacons en tous genres et décrit leur utilité, qu’aujourd’hui, c’est-à-dire neuf ans plus tard, ils n’ont plus d’argent. Tout a été dépensé en médicaments, soins et hospitalisations, tandis que... la multinationale, non seulement n’a rien fait pour bonifier les terrains et les nappes aquifères qu'elle avait empoisonnés, mais.... continue tranquillement à polluer. Ces familles regrettent amèrement d’avoir accepté cet accord, même si substantiel, pour éviter d’aller jusqu’au procès qu’on leur dépeignait long et sans aucune possibilité de succès, alors qu’au contraire, il aurait pu voir la condamnation des coupables…. et, suite à ce «précédent», avoir un impact modificateur et intimidateur sur la mentalité arrogante des multinationales.

 

Combien existe-il d’histoires semblables ?
Peut-on vraiment parler de « justice » quand il ne s’agit que de dessous de table et de pots de vin au détriment des plus faibles ? Dans nos démocraties, dont nous ne perdons pas une occasion de nous vanter, est-il juste de cantonner la « justice » à une histoire d’argent ? Ne devrait-on pas, au contraire, contraindre le/les coupable/s à assumer ses/leurs responsabilités, non seulement financières, mais morales, et à réparer en reportant l’état des faits, quand et dans la mesure où cela est possible, à ce qu’il était avant que le dommage ne soit causé ? Aujourd’hui les peines ne font qu’osciller entre la prison (pour les plus démunis) et, - dans les cas les meilleurs -, les dommages et intérêts pour les plus riches. De ce pas et si nous n'y prenons pas garde, cependant, laissant les grands malandrins en liberté non seulement physique mais avec le droit de continuer à nuire en s’enrichissant, la « Déclaration Universelle des droits de l’homme » avec ses idéaux pourrait bien devenir, d'ici peu, le best-seller de la littérature comique.

 

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Ecrit par ImpasseSud, le Lundi 11 Avril 2005, 15:35 dans la rubrique "Actualité".

Commentaires et Mises à jour :

Incognito
16-08-05 à 12:59

Lien croisé

Erin Brockovich (2000) - Jurispedia, le droit partagé : "De l’injustice de « la justice », Impasse Sud, 11/04/2005. Disponible à l'adresse suivante (http://impassesud.joueb.com/news/470.shtml) "

 
Incognito
26-11-05 à 16:11

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Erin Brockovich (2000) - Jurispedia, le droit partagé : "De l'injustice de « la justice Â», Impasse Sud, 11/04/2005. Disponible à l'adresse suivante "