Cela s’est produit durant la seconde quinzaine du mois de septembre, à Dhuluya, à une cinquante de miles au Nord de Bagdad, mais il n’est pas facile de savoir ce qui se passe dans les campagnes iraquiennes. Le faits sont rapportés par The Independent.
Des soldats américains conduisant des bulldozers au son d’une musique de jazz vomie par des haut-parleurs ont extirpé d’anciennes plantations de palmiers dattiers ainsi que des orangers et des citronniers. Ceci fait partie de la nouvelle technique de punition collective infligée aux agriculteurs des villages qui ne fournissent aucune information au sujet des résistants qui attaquent les soldats occupants.
« Ils nous ont dit que les combattants de la résistance se cachent dans nos fermes, mais ce n’est pas vrai. Ils n’ont pas capturé quoi que ce soit. Ils n’ont trouvé aucune arme », dit l’un des agriculteurs qui a perdu son verger.
« Ils nous ont dit par haut-parleur, en arabe, que les plantations d’arbres fruitiers auraient été passées au bulldozer pour punir les agriculteurs qui ne fournissent pas d’information sur la résistance très active dans ce district sunnite », a dit un autre.
« Diffuser du jazz alors qu’ils étaient en train d’abattre les arbres était une façon de se moquer de nous », a dit un troisième.
Et au Scheik Hussein Alo Aleh al-Jahouri, l’un des membres de la délégation qui est allé demander des explications aux Américains, un officier a répondu qu’il s’agissait « d’une punition de la population locale qui sait qui fait parti de la résistance mais le leur dit pas. »
« Ce que les Israéliens ont fait aux Palestiniens en matière de punition collective est en train de se produire ici », a-t-il commenté.
D'après River de Baghdad Burning (Palms and Punishment, 13 octobre), cela s’est produit non seulement à Dhuluya, mais à Ba’aquba et dans plusieurs autre » régions. « Les arbres sont abattus au bulldozer et écrasés par de lourds engins. Nous voyons les résidents et les gardiens des ces vergers qui supplient les soldats d’épargner les arbres, en train de ramasser du sol souillé par ce massacre vert des branches, des feuilles et des fruits pas encore mûrs. Les visages des agriculteurs sont abattus et abasourdis par cette atrocité. « Je me souviens d’un visage grimaçant ramassant 4 oranges encore vertes (les agrumes mûrissent en hiver) en criant devant la caméra : « C’est ça votre liberté ? C’est ça votre démocratie ? » Et près de lui, son fils d'environ 10 ans, des larmes de rages coulant sur ses joues, parle calmement de vengeance. Un terroriste ? … ou bien un enfant terrorisé qui a dû assister à l’abattage de l’avenir de sa famille au nom de la démocratie et de la liberté ? »
Ne comprendra-t-on donc jamais comment naissent la haine et la résistance ?
Mot-clef : Iraq