« En Italie, le citoyen est coupé de tout, il n’y a plus de citoyen, sauf sur la Toile… ». En Italie, pour échapper à la désinformation officielle des médias, presque univoque, pour savoir ce qui s'y passe, il n’y a plus que deux solutions :
1) éplucher la presse internationale, (à condition de connaître des langues étrangères);
2) surfer, non pas dans Facebook ou Twitter, mais dans la blogosphère nationale.
C’est ce qu’explique Beppe Grillo, auteur d'un des vingt premiers blogs du monde, dans un grand article avec vidéos (sous-titrées en français) paru dans Le Monde d’aujourd’hui.
P.S. Pour tous ceux qui voudraient se faire une idée plus précise de ce qui se passe en Italie, je conseille vivement la lecture de l'excellent blog d'Eric Valmir, qui, correspondant de Radio France à Rome, parcourt l'Italie de haut en bas pour la raconter.
Commentaires et Mises à jour :
Pour ce qui est de l'information, je me souviens de la première fois où je me suis vraiment fait du soucis pour la France: j'ai lu une information (je ne me souviens plus ce que c'était) sur Sarko dans la Repubblica, et je n'ai pas réussi à la trouver dans la presse française. J'étais habituée à l'opposé!
Re:
Toi aussi tu as fait une belle pause, avec de bonnes excuses, j'en conviens :-) (Je viens de passer chez toi). Mais même sans rhumes, quand on a un ou des enfants en bas âge.... Les miennes sont différentes. Ce serait plutôt parce que j'ai tellement de choses à dire dans ce monde conformiste qu'est désormais l'Italie, que ça bloque littéralement au portillon.
Dans le marasme actuel de l'information, les contextes de la France et de l'Italie sont cependant bien différents. Ce billet d'Eric Valmir illustre bien la question. En France, même si la qualité de l'ensemble des journalistes est en baisse et qu'une certaine presse autrefois plus à gauche caresse volontiers le pouvoir en place, il existe encore une information plurielle et (relativement) élargie, et de très beaux restes dans l'audiovisuel, que ce soit du côté enquêtes, reportages ou programmes culturels. Qu'on y pense à deux fois avant de s'en prendre personnellement à Sarkozy, à mon avis, cela signifie surtout qu'on n'a pas envie de se coller un procès vu le "bon" caractère du petit homme, car du côté allusion et satire, ça va plutôt fort.
Par contre, quand les médias italiens diffusent uniformément une information relative à un pays étranger, il s'agit avant tout d'une sélection faite dans un but de propagande politique : pour "démontrer" qu'ailleurs c'est pire (ou mieux si c'est l'opposition qui s'exprime), mais surtout qu'en Italie, on a la chance (ou la malachance si c'est l'opposition qui s'exprime) de... Tout ce qu'il en sort, c'est une désinformation systématique.
Dans un pays où la presque totalité des gens ne parle aucune langue étrangère, où on est plus que jamais sous l'emprise des campanilismes régionaux et de l'Eglise catholique - tu le sais sans doute aussi bien que moi -, où le chef du gouvernement bafoue systématiquement honnêteté, intelligence, éthique et culture au profit du culte omniprésent de "la cuisse", même ceux qui, un temps, étaient les meilleurs des journalistes, les meilleurs des hommes politiques, ont fini par tous (sauf quelques exceptions) tomber dans le panneau et ne parlent plus que de cela... minimisant ou carrément passant sous silence tout le reste... Car, dans un monde sous monopole, l'important c'est de rester en selle.
Re:
Tu sais, avec le temps qu'on a eu à Berlin cet hiver j'ai commencé à éprouver une grande nostalgie pour l'Italie... et puis il y a eu cette affaire des ramasseurs d'agrumes à Rosarno, et ma nostalgie a disparu.
Re:
Les quelques rayons de soleil qui commencent à réchauffer l'atmosphère ou la belle luminosité de certains jours ne suffisent plus à calmer la profonde nostalgie que j'éprouve, non pas pour un monde idéalement parfait, mais pour quelques bribes de propreté et d'espoir.
Bug ?
Il semble que ceux qui veulent lire l'article du Monde avec Internet Explorer se heurtent à une erreur dans la présentation de la 1ère page, le premier paragraphe étant partiellement tronqué.
En voici donc, le texte intégral :
"Comique, acteur, politique, journaliste d'enquête, agitateur d'idées : Beppe Grillo a tous les titres. Lui se définit comme un "facilitateur de concepts", qui offre aux Italiens une information fiable, objective, et surtout différente de celle des médias officiels. Sur son blog, avec une ironie mordante, il vulgarise les enjeux économiques, fait de la politique, explique la technologie et se bat pour l'écologie."