Les 150 personnes, - pour la plupart des femmes et quelques pacifistes -, qui, samedi, afin de fêter le 8 mars, étaient venues manifester devant les bureaux du maire d’Istanbul ont été chargées par la police à coups de matraques et de bombes lacrimogènes. Une soixantaine d'entre elles ont même été arrêtées. Ces quelque 150 femmes, - c’est évident vu leur grand nombre - , mettaient en danger l’Etat turc. Ces quelque 150 femmes, - c’est évident -, bousculaient l’idée qu’on se fait des femmes en Turquie….
Aujourd’hui, à Ankara justement, se sont ouvert les premiers colloques entre les représentants de l’Union Européenne et le gouvernement turc, en vue du début des négociations qui commenceront le 3 octobre 2005 pour l’adhésion à plein titre de
« Une protestation formelle !!!! », et dans les termes les plus diplomatiques qui soient : « L’UE est bouleversée par les images de la police qui frappe les femmes et les jeunes manifestants. Nous condamnons toutes les violences, et les manifestations doivent pouvoir se dérouler en paix ». Si, comme ces trois messieurs l’ont rappelé dans leur communiqué, « les droits des femmes sont un thème important », ils devaient remballer leurs dossiers, se lever et partir, en précisant qu’ils reviendraient quand, en Turquie, on traiterait les femmes plus correctement.
Personnellement, en lisant l'article paru dans La Reppublica, en regardant ces photos, j’ai eu envie de hurler. Je n’en peux plus des femmes maltraitées, méprisées, couvertes ou dénudées selon les diktats masculins, soumises aux chantages. Je ne supporte plus qu’on les batte, les manipule, les culpabilise, les lapide, les réduise au silence et à l’esclavage, les exploite, les vende, les viole, les excise, les utilise comme objet de plaisir ou souffre-douleur, les condamne pour adultère, qu’on décide de leurs rapports sexuels, de leurs mariages et de leurs maternités, de leurs choix en général, etc... alors que ce sont elles qui aiment, consolent, joignent les deux bouts, enfantent, protègent, nourrissent, bercent, arrondissent les angles, font des journées sans fin, tiennent les familles sur pied, veillent, soignent, trouvent mille et une solutions aux problèmes de ce monde.
Féminisme ? Non, droits humains. En fait, je n’aime pas du tout le terme de féminisme, on y a attaché bien trop d’idées préconçues, voire totalement fausses. J’ai eu une chance énorme dans ma vie, c’est d’être élevée exactement avec les mêmes droits et les mêmes interdits que mes frères. Donc, ce que je continue à revendiquer aujourd’hui, c’est que ces mêmes droits et ces mêmes interdits soient valables pour toutes les femmes comme pour les hommes, et, même au sein de l'UE, il ne me semble pas que ce soit inutile.
Mots-clefs : Femmes, Union Européenne, Société
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Re:
A mon avis, les protestations formelles ne servent qu'aux procès-verbaux, pour couvrir les arrières des témoins... arrgh.....