De l’Espagne, je ne sais pas grand-chose. Je n’y suis allée qu’une seule fois, pour quelques jours de vacances, et je n’y ai aucune attache. J’ai lu quelques-uns des livres de ses grands écrivains, parfois je me suis intéressée aux points saillants de son histoire, je saurais reconnaître quelques-unes de ses œuvres d’art et sa musique, j'ai aimé certains de ses films et j’ai en tête la beauté de ses villes. J’oublie sans doute quelque chose, mais en gros, je peux dire que je sais surtout ce que savent ceux qui suivent l’actualité, donc je n’éprouve aucun sentiment particulier envers ce pays. Et pourtant les quatre attentats d’aujourd’hui à Madrid, qui ont causé au moins 186 morts et plus de 1.000 blessés (bilan provisoire) m’ont mise sens dessus dessous, une fois encore. Je suis indignée, de la même façon que lors du carnage inutile des soldats italiens à Nassiriya, en Iraq,
Indignée par le « remake » du gargarisme à l’hypocrisie, la surprise, la consternation, les sentences grandiloquentes, les grands mots sans appel : « exécrable » (Jean Paul II), « abominable » (Joschka Fischer), « révoltante » (Jack Straw), « injustifiable » (Pat Cox), etc… Bref, pour ceux qui ont envie de lire la suite, et elle est longue, il suffit de cliquer sur l’article paru dans Le Monde. Aucun doute, quand c’est à nous qu’on fait du tort, la barbarie existe bel et bien. Et les ministres de l’intérieur des gouvernements de droite européens doivent être en train de se frotter les mains. Ils pourront donner un tour de vis supplémentaire pour éliminer les gêneurs. Tout cela, bien entendu, au nom de la « démocratie ».
Indignée par cette tuerie qui a touché des gens innocents, des citoyens lambdas qui, ce matin, ont eu beaucoup de mal à se tirer du lit, puis dans le petit jour sont allés s’entasser dans des trains de banlieue pour aller rejoindre leur poste de travail, afin de faire vivre une famille, d’essayer de nouer les deux bouts, ou bien pour rejoindre leurs écoles et leurs universités, pleins d’espoir dans la vie, mais qui ne sont jamais arrivés, ou qui devront peut-être commencer à vivre avec des séquelles ou un handicap, après de longs jours ou de longs mois de souffrance dans un hôpital.
Indignée par la stupidité des auteurs de ces attentats, des persécutés je présume. On ne les connaît pas encore, mais l’ETA est sur toutes les lèvres. Et pourtant, elle dément catégoriquement. Mais, pour le gouvernement espagnol voici une occasion à ne pas laisser passer en cette veille d’élection (le 14 mars), tout comme l’attentat sur le train russe pour Poutine. Des terroristes islamistes proches d’Al-Qaeda auraient, paraît-il, revendiqué ces attentats, mais, toujours paraît-il, il ne faudrait pas en tenir compte. N’oublions pas que l’Espagne est au côté des USA en Iraq, et, en cette veille d’élection, il n’est peut-être pas bon de rappeler ce « faux pas » aux madrilènes plutôt pacifistes. Donc, il est probable que, comme d’habitude, on ne saura pas la vérité.
Si! Je suis indignée par la stupidité de ces « bouchers » qui sacrifient la couche de leurs semblables qui ne sont pour rien dans leur malheur, qui ne peuvent rien pour eux et pour qui on ne fera rien d’autre que des funérailles nationales, laissant en place, au pouvoir, indemnes, bien portants, riches, révérés, puissants, les véritables responsables, c’est-à-dire les hommes politiques.
Indignée, et là, je le suis au maximum, par ce énième « magnifique résultat » de la lutte contre le terrorisme. Et, il ne faut pas en douter, vu toutes les « salades » que j’ai déjà entendues, on va continuer à ne pas vouloir prononcer le seul mot qui pourrait mettre fin à la violence : "Pourquoi ?" Sans doute parce que cela signifierait que les grands de ce monde, ceux qui oppriment les neuf dixièmes de leurs semblables, commencent finalement à vouloir se poser des questions. Mais ils n'ont pas envie de changer quoi que ce soit à l'ordre établi, alors ils s'en tiendront aux beaux discours, et peu importe si dans la lumière blafarde d’un petit matin madrilène ou autre un ouvrier, une femme de ménage, une étudiante, un employé, un amoureux, une vendeuse et tant d'autres n’arrivent pas à destination.
Commentaires et Mises à jour :
Le monde sera le même demain
Re: Le monde sera le même demain
La fin de tout ceci ne peut exister que dans un changement de mentalité, dans la récupération du sens de la responsabilité de la part des gouvernants face aux devoirs qu'ils ont envers leur peuple. Mais j'ai bien peur que les temps ne soient pas encore mûrs.
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Re: Re: Le monde sera le même demain
Merci, ImpasseSud, pour cet article, nous offrant ainsi une tribune libre d'expressions.
Malheureusement, je suis d'accord avec ce titre(ci-dessus) car l'Homme n'a jamais su accepter depuis son existence, qu'il puisse dépendre d'un être supprême qui l'a crée avec le reste de l'Univers.Il voudrait à tout prix trouver des traces de son auto-création, ce qui le mettrait en position dominante. Il se glorifie à la moindre occasion de ses conquêtes spatiales, militaires, médicales, sportives ou autres inventions. Mais il oublie tous les laisser pour compte en marge de la société dite"moderne" mais tout autant décadente.
Pour l'heure, l'Homme continue à se comporter en petit dictateur en pensant qu'il est hors de toute impunité et pour certains extrêmistes, qu'il y ira droit au Paradis par ses actes "courageux" de tuer ses semblables, car pour lui, ce n'est pas de la lâcheté.
Que faire, sinon s'exprimer tant qu'il est encore temps, car certains exprits dictatoriaux aimeraient prendre le contrôle de notre liberté à des fins politiques, pour mettre la Paix,à genoux, déjà agonisante en de nombreux endroits de notre pauvre monde!
Crions et écrivons haut et fort(comme ton article) notre indignation face à de pareils actes immondes et unissons nos efforts de paix là où il nous est permis de le faire!
Une pensée amicale et encourageante à nos amis espagnols.
Re: Re: Re: Le monde sera le même demain
Pierre, ton commentaire ajoute une note de réflexion à mon article. Cependant, moi qui ai du mal à concevoir comment un être suprême pourrait bien avoir envie de créer un monde tel que le nôtre, je continue à être persuadée que chacun de nous possède en soi toutes les qualités nécessaires pour le rendre vivable, et je ne comprends toujours pas pourquoi seule l'arrogance continue à avoir la meilleure.
Sans parler de toutes les questions que soulève un attentat de ce genre...
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Re: Re: Re: Re: Le monde sera le même demain
""comment un être suprême pourrait bien avoir envie de créer un monde tel que le nôtre"" Sans aller trop loin dans cette réflexion, je pense qu'au départ l'intention était d'offrir les meilleures conditions à notre épanouissement et cela semblait à notre portée sur cette planète Terre.
Mais tout aurait été si simple, sans le comportement de certains hommes avides de tout et de rien à la fois, mais surtout avides de pouvoirs sur les autres. L'extrémisme est généré par ce genre d'individus nés pour détruire, car ils ne veulent ni comprendre, ni partager, ni se résigner à l'évolution des autres sans leurs consentements. Ils sont nés dictateurs pour certains et fondamentalistes pour d'autres. Leurs causes sont perdues d'avances et le seul moyen pour eux, d'exister, est la violence avec une escalade nouvelle, c'est de mourir en "héros" ou à défaut "en martyr" !
Espérons que la réalité ne rejoigne pas la fiction dans l'élaboration d'armes plus meurtrières encore. Je passerai sur les détails, pour, personnellement, me résigner à croire encore au Père noël et à la victoire des gens sensés sur les détraqués en tous genres.
Quelques soient les auteurs de ces attentats meutriers, je les condamne sans aucun ménagement!
Ce soir à 19h, heure de Madrid, je joindrai ma pensée aux rescapés et familles endeuillées et suivrait du bout du monde, cette immense rassemblement contre la violence.
Re: Lien croisé
Dommage, j'aime bien ce que tu fais. J'ai l'impression de moins aimer ce que soudainement, tu montres...
Re: Re: Lien croisé
Chryde, bien contente de t'accueillir et sois le bienvenu!
Mes points précis sont le suivants :
1) Si tu contestais mon information à propos du démenti de l'ETA, il te suffisait de venir ici et de me dire : « Non ImpasseSud, tu te trompes, ce n'est pas l'ETA qui a démenti mais c'est.... » Ma source venant directement d’un journaliste italien à Madrid, pourquoi n’aurais-je pas dû l’écrire ? Et vu que tu aimes les précisions, pourquoi n’expliques-tu pas à tes lecteurs ce qu’est Batasuna et qui l'a interdit ?
2) N’écris-tu pas aussi que tu trouves "immature et insultant pour les Espagnols d’affirmer" que la dénonciation de l’ETA est profitable au gouvernement du pays. Pourquoi lis-tu dans mon billet que j’ai envie d’insulter les Espagnols ? Eventuellement, tu aurais pu dire que j’avais envie d’insulter son gouvernement. Mais à vrai dire, je n’ai envie d’insulter personne, (vu que tu dis que tu me lis, tu sais très bien que ce n’est pas dans mes habitudes). Par contre j’ai écrit ce que je pense. Je suppose que tu es au courant que le marché qu’il y a eu entre Bush et Aznar, c’est-à-dire pour être simpliste, « moi, je te débarrasse de l’ETA, mais toi tu me suis en Iraq », n’a pas beaucoup été apprécié par le peuple espagnol. Bien qu'il soit las de l'ETA, il ne voulait pas aller en Iraq. Les techniques de Bush, d’Aznar et de Berlusconi sont exactement les mêmes, la chasse au gêneur en brandissant l’arme du terrorisme favorisé par le communisme. En Italie, la tragédie de Nassiriya a permis à Berlusconi de tirer un peu plus la couverture à soi. Vu de
3) Tes envolées lyriques : ce sera probablement parce que je ne suis pas assez habituée à ton style, et si c’est le cas, je te prie de m’excuser. Mais tes deux premiers paragraphes, - et je le dis sans aucune animosité, simplement pour répondre à ta question - , sont d’un cynisme qui m’ont franchement gênée, et si j’étais Espagnole, je me sentirais terriblement indisposée. Il y a des tas de choses comme ça que les Français habitant en France disent et écrivent sans se rendre compte qu’elles sont terriblement blessantes. L’évocation d’un Goya avec la photo de ce qui pourrait en être un ! Essaie d'imaginer l’histoire en sens inverse, une boucherie en France, commentée sur ce ton badin et presque lyrique par un journaliste espagnol. Je comprends bien que tu aies pu penser tout cela, mais, à mon point de vue, ce n’est pas le genre de chose qu’on peut écrire s'il existe la moindre possibilité que des Espagnols le lisent.
Ceci dit, il est évident que chacun écrit ce qu’il veut sur son site, autrement où serait le plaisir de lire les autres ? Mais vu que sur le tien tu as parlé du mien d’une façon pas très agréable, je t’ai répondu sur le meme ton.
Par contre, je suis bien contente que nous ayons fait connaissance, et j'irai un peu plus souvent lire ce que tu écris. :-)
Re: Re: Re: Lien croisé
Allez, paix ?
Lien croisé