« M. Chirac veut favoriser l'entrée en France des Africains hautement qualifiés ». Quand ce matin j’ai retrouvé en tête de
Car ce n’est pas 20.000 personnes qualifiées (comme l’écrit Le Monde) qui quittent l’Afrique chaque année, mais 70.000 personnes « hautement » qualifiées, attirées par les nouveaux programmes d’ « immigration sélective » lancés par les pays occidentaux, comme
Les programmes comme
Afin d’essayer de mettre un frein à ce phénomène, les Nations Unies ont essayé d'instituer un système de primes qui jusqu’à présent n’a donné aucun résultat appréciable. Certains pays comme l’Erythrée ont recours à des mesures de coercition, prétendant une caution de 15.000 dollars des étudiants qui partent à l’étranger et refusant de leur remettre leurs diplômes tant qu’ils ne sont pas rentrés. Mais il s’agit de palliatifs qui agissent plus sur les symptômes que sur le mal.
(Sources : Peacereporter)
Voilà sans doute ce que le président du Mali, M. Amadou Toumani Touré a raconté à Jacques Chirac. Voilà sans doute ce dont le président du Mali et ses homologues africains voudraient débattre au cours d’une conférence Europe-Afrique. Le problème n'est pas simple, je le reconnais, mais en attendant, que faut-il penser de l’article de l'AFP repris par Le Monde : s'agit-il du résumé complaisant d’un dialogue de sourds ou, encore pire, d'un journalisme porte-parole du pouvoir ?
P.S. Au fait, a-t-on déjà décidé du nouveau nom, système, service ou département du Ministère de l'Intérieur qui délivrera ces visas aux Africains diplômés ?
* J'appartiens à la génération qui était fière d'énoncer : "En France, on n'a pas de pétrole, mais on a des idées". Le pétrole manque toujours, mais il m'arrive de me demander si on a encore des idées.
Mots-clefs : Société, Afrique, Médias, Immigration, Europe, USA, France< body>
Commentaires et Mises à jour :
Re:
Plus on creuse la question, plus il devient évident que les gouvernements occidentaux, malgré les belles déclarations d'Edimbourg, ne visent qu'à continuer à garder l'Afrique sous leur tutelle, afin de pouvoir, d'une part, continuer à y prendre (matières premières, matière grise) et y vendre (armes, produits finis, médicaments) tout ce qui les arrange, et, d'autre part, l'utiliser, tour à tour et suivant les circonstances, soit comme épouvantail soit comme catalyseur des beaux gestes et des beaux sentiments pour les populations tiraillées entre la peur des effets de la recession et la montée de la conscience planétaire.
Faut-il se réjouir d'avoir finalement commencé à soulever le masque ?
Nostalgie du temps des colonies...?
«
L'Afrique a déjà donné, aux colonisateurs du passé, en matières premières et en matière humaine(esclavage non reconnu encore!) et maintenant elle doit donner ce qu'elle a de meilleure en matière grise!
Mais en échange de quoi au juste???
Merci pour ton article ImpasseSud, j'espère que tu auras de nombreuses réactions!
Il n'y a pas de bonne solution. Ces gens veulent partir, quoiqu'il en coute.
Cependant aider les élites de ces pays à deserter va augmenter la corruption et la pauvreté, et encore plus la pression aux frontières. C'est un calcul à bien court terme !
Re: Nostalgie du temps des colonies...?
En échange de quoi ? Demandons-le aux députés (mais aussi à ceux qui pensent comme eux) qui ont confirmé l'article 4 de la loi du 23 février 2005 sur les bienfaits de la colonisation. :(
Re:
Coldbear, plus qu'un calcul à court terme, il s'agit tout simplement d'une absence totale de scrupules, basée justement sur le fait que ces gens-là n'ont aucun autre moyen de s'en sortir.
J'ai vu le documentaire dont tu parles (merci pour le lien!). C'était tellement dramatique et bouleversant que je n'en ai pas dormi la nuit suivante. Le journaliste et le photographe qui ont "émigré" avec eux pour faire ce reportage ont eu un sacré courage.
Il y a quelques jours, j'ai vu un autre reportage sur le Mali. On y a fait parler des jeunes gens qui fréquentent lìécole (collège ou lycée). Ils étaient en train de jouer au foot. L'un d'eux avait déjà en tête son voyage pour l'Europe. Il était parfaitement informé et dans les détails de toutes les énormes difficultés qu'il allait devoir affronter, des risques terribles et même mortels qu'il devrait courir, mais il concluait toutes ses phrase par "Je sais, mais moi j'y arriverai"...
Tout ça me ferait pencher pour l'option du "journalisme porte-parole du pouvoir". :-(