Il y a quelques années de cela, à propos d’un débat sur CTC 1, je m’étais insurgée avec véhémence contre l’apologie de la prostitution, me heurtant bien vite au mur de ceux qui défendaient le droit à la « liberté », entendant par là, bien entendu, que si un adulte aime se prostituer, il a le droit d’en faire son métier. J’ai fini par comprendre que je perdais mon temps, et je ne suis plus jamais entrée dans ce genre de discussion, sans doute aussi vieille que le monde, elle aussi. Ce n’est donc pas ici que je recommencerai. Mais, suite à la découverte que j’ai faite, grâce à un blog italien, Institiva Mente, sur ce qui se cache derrière la production des films pornographiques, ceux qui circulent sous le manteau, mais surtout ceux qu’on peut louer ou acheter au grand jour en cassettes et DVD, ceux qui passent à la télé, ceux où les adolescents croient découvrir les joies et les techniques des rapports sexuels, il m’est impossible de me taire ; car « limiter le débat à la problématique du plaisir du spectateur est dangereux, parce que ce qu’il voit à l’écran n’est pas la réalité. »
J’invite donc tous ceux qui passent par ici à lire... jusqu’au bout « L’envers du porno », un article d’Isabelle Sorente (romancière et auteur de pièces de théâtre) qui commence ainsi : « Les témoignages non officiels des coulisses de l'industrie du sexe sont rares. Un film, présenté par une association au parlement suédois dans le cadre d'une réflexion sur la liberté d'expression et la pornographie, rassemble des confidences édifiantes d'actrices, de policiers, de producteurs. "Shocking Truth" est son nom. »
De la lecture de cet article, on ressort horrifié. Car il fait terriblement bien le tour de la question sans pudibonderie ou fausse morale :
« La pornographie tout sourire n’est possible que dans un monde virtuel, où les cris de souffrance sont remplacés par des gémissements de plaisir et des appels à y aller plus fort. Déshumanisation
Voilà pourquoi, il est devenu non seulement stupide mais criminel de faire du débat sur la pornographie un débat « d’idées », où les défenseurs de la censure s’opposent aux soi-disant libres-penseurs sur le thème « quel effet sur le spectateur ? ».
Alors, il n'y a vraiment aucun mal à ça ? A faire suivre, bien entendu !
Mots-clefs : Société, Femmes, Sujets brûlants
Commentaires et Mises à jour :
Re:
Bonne idée pour Amnesty. Je vais passer l'information à mon fils.
Porno
C'est pourquoi quand qq interlocuteurs me parle de liberté du corps et des personnes dans le porno, je les envoie au diable.
Je déteste tout autant le discours et le courant pseudo-intello qui parle du porno.
Quand on sait que l’industrie du porno dégage 4 à 6 milliards de dollars par an aux USA(Plus que l’industrie du film et du disque réunie) la bataille va être rude.
Re: Porno
En effet, vu que contre les gros sous, la télé et la mode qui le promeuvent du matin au soir, on ne peut opposer que prise de concience individuelle, éducation et boycott.
Porno
C'est là que cette bataille risque d'être difficile tant les enjeux financiers sont importants.
On peut évidemment opposer éducation et boycott mais il me semble que ce ne sera pas suffisant.
Re: Porno
Lien croisé
.... Et quand on connait les conséquences sur les enfants et les jeunes ados....
"On dénombre plus de 500'000 sites pornographiques sur internet. 37% des enfants de 10 à 12 ans ont déjà vu des images pornographiques. Un enfant qui commence à surfer a donc toutes les chances de tomber un jour sur ce genre d’images, que ce soit volontairement ou en cherchant des informations pour un travail scolaire, par exemple."
"Cela peut susciter un vrai choc psychologique, voire un traumatisme. Mais il y a pire : les policiers et les autorités scolaires sont désormais confrontés à une génération d’ados biberonnés au porno, dont les plus extrêmes ont déjà sombré dans la délinquance sexuelle grave."
"A l’âge de l’adolescence, la réalité virtuelle se confond pour certains jeunes paumés avec une sexualité normale, les scénarios pornographiques peuvent devenir un exemple à suivre."
Voir le reportage vidéo sur tsr.ch : Les enfants du porno
En tous cas merci pour la pertinence de tes articles, je vais garder le lien pour la commission femmes d'Amnesty International.
Songe