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Italie 2010, ceux qui résistent (3) : une télévision de bonne qualité est possible

Fabio Fazio et Roberto SavianoLa télévision, en principe je n'ai rien contre, mais je suis contrainte à ne pas la regarder, car la télévision italienne !!!!... 7 chaînes nationales dont 3 chaînes publiques RAI, 3 chaînes de Berlusconi et 1 chaîne privée, La7, toutes sous le monopole politique et/ou financier (à travers la publicité) de Berlusconi, qui, sauf de rares exceptions qu’on peut compter sur les doigts, sont la plupart du temps terriblement mauvaises. Ne serait-ce déjà que pour la longue invasion publicitaire dont elles sont l'objet tous les quarts d'heure, qui cassent continuellement l'attention. Autour de JT venimeux ou serviles, le culte de l'exhibitionnisme, du jeu et de l'argent facile, l’abondance des « veline », ces filles plus ou moins dénudées partout et à toutes les heures, et le monde des auditions et des complaisances, talk-shows-rixes, émissions de télé-réalité-voyeurisme et autres divertissements « dont la vulgarité n’étonnera que ceux qui n’ont jamais capté une chaîne italienne », ont fini par inciter un Italo-Suédois, Erik Gandini, à en faire un film documentaire, « Videocracy »(1-2-3). Présenté à la 66ème Mostra de Venise en 2009, titulaire de plusieurs prix, sa bande-annonce n'a cependant jamais pu passer sur les petits écrans italiens. Une télévision qui répond à la demande populaire, répète la rumeur à la suite du petit Président du Conseil. Et bien moi, je passe au contraire mon temps à répéter que ce n'est pas vrai, qu'il n'est pas possible que 60 millions d'Italiens soient tous satisfaits par cette grossièreté, ce casino, ce jeu de massacre permanents. Finalement, une nouvelle émission vient de le confirmer !

Après une guerre de six mois de la part du directeur général de la RAI aux ordres directs de Berlusconi et un chemin pavé de faux obstacles financiers, ce lundi soir on a enfin pu voir la première partie de « Vieni via con me » (@ Viens avec moi, sortons de là) sur RAI3, le nouveau talk-show politique de Fabio Fazio et Roberto Saviano. Un programme intelligent où avec honnêteté, calme et humour, le présentateur et son co-auteur, avec le concours du prix Oscar Roberto Benigni, du fameux chef d’orchestre Claudio Abbado et du gouverneur de la région des Pouilles Nichi Vendola, ont simplement raconté l’Italie d’aujourd’hui, la vraie, avec tous ses travers, ses dégradations et ses incitations à la salissure et à la discrimination.

Un énorme succès qui a dépassé les prévisions les plus optimistes, une audience de 24 à 46 % qui a touché tous les âges et tous les milieux, a battu haut la main tous les programmes plus ou moins décents qui, comme par hasard, avaient été programmés pour ce soir-là justement. « Comme de très nombreux Italiens, je me suis retrouvé en train de rire, de penser, de m’émouvoir. Mais surtout en train de réfléchir à propos de la télévision, à propos du sens du service public. Je suis très content du programme, de ce qu’il a raconté et de la façon dont on l’a raconté. Et je suis enchanté par l’audimat, par ce qu’il signifie, pour ce qu’il démontre, par ce qu’il enseigne », s’est exclamé Paolo Ruffini, le directeur de RAI3. « La liberté n’est pas ennemie d’une bonne télévision », « une autre télévision est possible ».


Une belle première de résistance ! Puisse-t-elle faire des petits, et vivement lundi !


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Italie 2010, ceux qui résistent
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Ecrit par ImpasseSud, le Mercredi 10 Novembre 2010, 18:39 dans la rubrique "Actualité".