J.M.G. Le Clézio, je l’ai découvert très tôt, au temps des livres aux pages épaisses qu’il fallait découper, à l’époque où son approche n’était pas des plus faciles. Deux témoins importants sont encore dans ma bibliothèque. Mais depuis je l’avais un peu oublié, le renvoyant toujours à plus tard, car quand on habite à l’étranger, l’horizon s’élargit et les passions nationales d’un temps finissent par se diluer comme un lac qui finirait dans l’océan. Aujourd’hui, son style est sans autre plus accessible, et les thèmes qu’il aborde, comme l’injustice, la violence, les racines, la beauté de la nature, ainsi que son intérêt pour l'Afrique et l'Amérique latine, me tiennent plus à cœur que jamais : « Il se pourrait que le devenir des hommes, fait d'injustice et de violence, ait moins de réalité que la mémoire des lieux, sculptée par l'eau et par le vent. Alors la Seguia el Hamra est bien la source de l'histoire, pour ainsi dire contemporaine des origines. N'est-ce pas là ce que nous sommes venus chercher : le signe de l'origine ? » écrit-il dans Gens des nuages.
En apprenant la bonne nouvelle, il a déclaré :
En ce qui me concerne, je ne saurais pas vivre sans livres, sans romans. La joie qu’on trouve dans la lecture, les voyages de l’esprit, les cheminements de la pensée, les heures d’exaltation et parfois même de soulagement, les réflexions que la plus petite histoire suscite, les revirements auxquels elle vous porte… J'aime aussi les essais, les reportages et les récits, mais, tout comme Le Clézio, je me dis souvent que le monde serait différent si tout le monde lisait plus de romans.
Mots-clefs : Livres, Société, France, Afrique, Amérique latine
Commentaires et Mises à jour :
Re:
Bonjour à vous,
Merci d'avoir signalé le dernier billet de Pierre Assouline, bien intéressant en effet : Quand partez-vous, Monsieur AWLB ?
A propos de la prédilection de Le Clézio pour le roman, justement, dans une des vidéos que Pierre Assouline a mise en lien, j'ai été particulièrement intéressée par l'interview faite par France Inter : "... Moi, je n'écris que des romans. Et même L'Africain c'est un roman, ce n'est pas un essai biographique ou autobiographique. J'écris des romans parce que je suis incapable d'écrire des mémoires. C'est une chose que je ne peux pas faire. J'ai une sorte de réticence à regarder ma vie, à considérer qu'elle a un intérêt. Mais en revanche les romans permettent de glisser des éléments personnels et de se faufiler à travers l'histoire, d'imaginer... enfin de danser avec l'histoire, de pas être juste un chroniqueur mais aussi un intervenant, d'une certaine manière, de la mettre en action. Je ne crois pas que l'histoire soit figée, je crois que l'histoire, c'est quelque chose qui bouge sans cesse".
J'aime beaucoup cette optique, cette humilité, cette pudeur, si rares à notre époque où la moindre des célébrités fait son autobiographie.
Bonjour,
J'apprécie cet encouragement à lire des romans de Le Clézio. J'ai beaucoup plus de mal avec les essais qui réclament plus d'attention, plus de disponibilité. J'ai lu ce week-end un commentaire de Pierre Assouline qui soulignait que JMG Le Clézio s'était cantonné au roman, n'ayant pas une prise sur le temps, sur l'actualité et s'accordant ainsi une liberté plus grande.
@ bientôt.