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L'indépendance du Kosovo: un cas « sui generis » ?

Belgrade : Le drapeau serbe en muralesLire Le point sur la reconnaissance de l'indépendance publié hier sur Le Nouvel Observateur. A cette liste, il faut ajouter : tout comme l'Indonésie, le Sri Lanka n'a pas l'intention de le reconnaitre. La Croatie et la Macédoine sont favorables alors que la Bosnie-Herzégovine ne l'est pas. Malte et le Portugal estiment que la décision revient au Conseil de Sécurité de l'ONU qui, lui-même, reste partagé. Si le Vatican ne s'est pas prononcé, il a quand même reçu l'ambassadeur de Serbie et insisté sur les "profondes souffrances" endurées ces dernières années par le peuple serbe. Hier, l'Italie a reconnu le Kosovo, et, comme c'était à prévoir, l'ambassadeur de Serbie, Madame Sanda Raskovic-Ivic, a immédiatement été rappelée à Belgrade. Le ministre des affaires étrangères italien, Massimo D'Alema, n'a pas manqué de rappeler que la déclaration d'indépendance unilatérale du Kosovo est "un cas "sui generis" qui ne détermine aucun précédent international." Vraiment ?


Car au-delà de toute prise de position, ici il y a quelque chose qui me dérange. Si on comprend que les chefs de la diplomatie de l'UE, au lendemain de cette proclamation unilatérale d'indépendance, aient essayé de trouver une sorte de compromis pour masquer leurs divergences en déclarant en l'essence que l'histoire du Kosovo pleine de "conflits, de nettoyage ethnique et de catastrophes humanitaires" causés par la Serbie durant les années 1990, permet de déroger au principe du droit international de l'intégrité territoriale des nations qui veut que les frontières ne puissent être modifiées qu'avec l'accord de toutes les parties, on comprend un peu moins leur insistance :
"Le Kosovo constitue un cas "sui generis" [unique en son genre] qui ne remet pas en cause" ce principe et ne peut donc pas constituer un précédent pour d'autres mouvements séparatistes dans le monde.


Enfin..., si c'est l'UE qui le dit....


Je me demande quand même ce qu'en ont pensé les Tchétchènes, les Tibétains, les Palestiniens et tous les peuples du monde actuellement objets eux aussi de "conflits, nettoyage ethnique et catastrophe humanitaire" qui rêvent, tout comme l'ont fait les Albanais du Kosovo, de retrouver une indépendance usurpée ou de la conquérir pour pouvoir vivre en paix. Mais je me demande aussi quels seraient mes sentiments et ma réaction si, après qu'on ait amputé mon propre pays de son coeur historique, bonne partie des pays qui aiment à passer pour les paladins de la démocratie piétinaient délibérement à mon endroit le principe d'intégrité territorial en disant qu'il s'agit d'un cas à part. Toutes ces histoires ne représentent-elles pas, toutes autant qu'elles sont, des cas "sui generis" ? Dire que j'étais sur le point d'oublier que parmi les cas sui generis, c'est toujours la loi du plus fort qui les rend bons ou mauvais. Pourquoi ai-je, une fois de plus, la sensation de me retrouver face à une histoire sale ? D'autant plus quand on est au courant des trafics louches (armes, drogue et prostitution) dont le Kosovo est devenu la plaque tournante depuis l'arrivée de la KFOR.


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Ecrit par ImpasseSud, le Vendredi 22 Février 2008, 08:44 dans la rubrique "Actualité".

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