Cette organisation vient de décerner un prix à l'auteur de « sa photo de l’année ». Il s’agit du visage de Jana, enfant des rues photographiée à Odessa, en Ukraine. Dramatique, cela va sans dire. Désormais, nous sommes habitués à l’avalanche de photos dramatiques, déchirantes, qu'on nous montre à chaque fois que survient une catastrophe mondiale, mais à cela je ne trouve rien à redire, car photographier l’horreur dans un but d’information  signifie rapporter la vérité et peut avoir son importance. Oubliera-t-on jamais la petite Vietnamienne qui courait nue sous les bombardements ? Mais si faire un reportage est une chose, partir à la chasse aux photos d’enfants en détresses ou en difficultés dans le but de faire un scoop ou pour la « beauté de l'oeuvre » en est déjà une autre, plus tellement limpide et même douteuse. Par contre promouvoir un concours mondial (20 pays, 87 concurrents) des plus belles photos d’enfants en détresse, et se faire tirer un portrait souriant à côté du vainqueur, souriant lui aussi, tenant en main une photo pleine de souffrance, moi je trouve cela profondément cynique… et même carrément choquant quand le promoteur est l’UNICEF !

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