Désormais critiquer Bush n’a plus rien de bien original. On s’en lasse presque, on voudrait même gommer les traces qu’il a laissé dans son propre cerveau, laver les yeux qui l'ont vu, oublier le son nasillard de sa voix, ne plus avoir dans la bouche le goût amer qu’il y a mis depuis des années.  Mais comment faire ? Il ne se passe pas un seul jour sans qu’on apprenne, malgré soi, une nouvelle monstruosité made in USA. Les dernières en date :

« Les mamans américaines en quête de perfection » : "Une bonne mère doit être aimante, patiente, souriante et heureuse, 24 heures sur 24 au service de sa famille", mettant au ban, bien entendu, toutes les femmes qui ne suivent pas cet exemple. La « mamma » à l’italienne est déjà insupportable, mais les nouvelles « mamans » américaines sont une véritable condamnation. Pour les femmes en général, pour tous les acquits et les droits qu’elles ont obtenus depuis un siècle, mais aussi pour leur progéniture, car au désir/plaisir de possession s’ajoute l’arrogance de "la connaissance" puisqu'il ne s’agit plus de femmes ignorantes. Elles sont décidées à fabriquer de parfaits petits robots, perfectionnés sans aucun doute et savants si possible, mais qui, comme tous les robots, seront ensuite incapables de la moindre autonomie. Une génération à venir bien malléable en quelque sorte. Et puis, je n'ai jamais aimé ces mères modèles, sans jamais le moindre désarroi ou un mot plus haut que l’autre, un sourire figé sur les lèvres en toutes circonstances, douées de la patience d’une araignée qui tisse sa toile pour mieux vous circonvenir et vous suffoquer. Et, par-dessus le marché, parfaitement ennuyeuses. Brrrr… j’en ai froid dans le dos… N’est-ce pas du lavage de cerveau en bonne et due forme tout ça ?

Ici, j’ai eu des détails très précis sur la sexualité de demain. L’administration Bush vient de débourser 170 millions de dollars pour faire imprimer et distribuer aux adolescents américains des conseils très précis, comme entre autre « qu’on peut tomber enceinte rien qu’en touchant les organes génitaux masculins, le virus du SIDA est transmissible non seulement par le sang, mais aussi par la sueur et les larmes, les préservatifs ne sont efficaces que deux fois sur trois, la moitié des gays est séropositif, et 10 % des femmes qui avortent deviennent stériles et manifestent une inclination particulière pour le suicide. »

Un gouvernement élu de façon démocratique a parfaitement le droit de promouvoir l’abstinence plutôt que le préservatif, mais cela l’autorise-t-il à diffuser des mensonges, en utilisant, qui plus est, l’argent des contribuables ?

Là, c’est encore pire : la fin de la ségrégation raciale au USA (1964) n’ayant jamais été signée par l’Etat de l’Alabama (l’Etat dont est originaire Condoleeza Rice, mais aussi celui du Klu Klux Klan), en concomitance avec les dernières élections présidentielles, cet état a lancé un référendum à propos de la séparation des blancs et des noirs à l’école. Et c’est le « oui » qui l’a emporté, de peu (1850 voix sur un total de 1.400.000 votants). On est en train de refaire les comptes, mais peut-on avoir des doutes sur l'issue de ce contrôle, la ségrégation raciale à l’école étant toujours à l’ordre du jour, défendue par un grand nombre de citoyens et même sujette aux louanges? En plus, il est intéressant de noter que la constitution de l’Alabama est la plus longue de toutes celles des Etats américains, entre autre parce qu’elle a été remaniée des dizaines de fois, et toujours dans le but de protéger la communauté blanche.

Comme on peut le voir, la machine pour voyager dans le temps n’est plus nécessaire, car il ne manque plus qu’un immense black-out pour que le futur rejoigne d’un seul coup le passé.

Mots-clefs : Société, USA, Amérique du Nord.