Pour moi, le symbole de la vie, c’est l’arbre. On peut le planter bien sûr, mais il arrive qu’il croisse spontanément. Si son feuillage est persistant, il se transforme en un point de repère avenant, en compagnon de vie. Que dirait ce vieux chêne s'il pouvait nous raconter son histoire ? Combien de générations de couples a-t-il abrité sous sa proéminente frondaison ? De combien de confidences intimes a-t-il été le témoin ? Combien de rêves y a-t-on fait dans la fraîcheur de son ombre, par les après-midi torrides ? Mais ici, sur les bords de la Méditerranée, le roi, c'est l'olivier, emblème de générosité, fidélité et résistance.
Un vieux prince de 2000 ans en Sardaigne. Se souvient-il de toutes les invasions et conquêtes, romaine, vandale, bizantine, aragonaise, de son passage dans les mains des Anglais, puis des Autrichiens, avant de se lier, à travers les Gênois et la Maison de Savoie, au destin de l'Italie ?
Et son pendant grec a-t-il oublié tous ceux qui ont voulu le posséder, Vénitiens, Gênois, Catalans, Ottomans, Français, Britanniques, Russes ? Quelle beauté, quelle opulence solide !
Et ces deux-là qui se ressemblent tant, se comprennent-ils, finalement ? Le premier se trouve en Israël, dans le Jardin de Gethsémani, et l'autre en Palestine....
Que d'espoir, que de défi dans ce vieil olivier algérien!
Ces jeunes oliviers français seront-ils encore là dans 500, 1000, 1500 ans pour raconter .... quoi exactement ?
... C'est qu'ils portent en eux, les arbres fraternels,
Tous les débris épars de l'humanité morte
Qui flotte dans leur sève et, de la terre, apporte
A leurs vivants rameaux ses aspects éternels.
Armand Silvestre
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Commentaires et Mises à jour :
Re:
Je partage ton opinion sur les modes idiotes. On te vend la constuction d'un mas dans le Pas-de-Calais, avec un olivier et un oranger... et te voilà en vacances toute l'année !? Leur fait-on ensuite des greffes pour qu'ils résistent au froid ? :( En cherchant mes photos, je suis tombée sur le site d'une oliveraie.... néozélandaise. Tout cela est désolant.
J'ai toujours aimé les arbres, mais depuis que je suis ici, j'y suis encore plus attachée, parce que justement on les coupe trop facilement. Pas dans les espaces de culture bien entendu, ni dans les forêts des montagnes toutes proches, mais en ville. Par exemple, si un espace à bâtir avec des arbres se libère, la première chose qu'on fait, c'est de les couper, quite à en replanter par la suite, mais souvent n'importe quoi. En plus, dans un pays où il fait vraiment chaud en été, on manque désormais de ce que j'appelle "le sens de la fraîcheur" (Idem pour les constuctions, hélas!). On élague les arbres (les platanes en particulier) pour qu'ils croissent en hauteur plutôt qu'en largeur, on plante des arbres qui donnent peu d'ombre comme les palmiers californiens ou les tamaris, et les pins parasol se font de plus en plus rares. C'est triste à dire, mais toute la végétation luxuriante et les espaces ombragés de la ville datent plus ou moins de la reconstruction après le tremblement de terre de 1908, de l'époque du fascisme et des années qui ont suivi la seconde guerre mondiale où, bien que le fascisme soit tombé, les gens étaient encore imprégnés par le goût de l'ordre et de la cohérence. Nous avons donc une promenade du long de mer haute absolument luxuriante et ombragée et une promenade du bord de mer, refaite récemment, très agréable et très belle mais.... sans ombre.
Re:
Pour le doyen, j'ai lu cela en effet.... Il a quand même fait de très grandes pauses et son allure n'est pas bien imposante. Après Mathusalem et Prometheus, je me demande quel nom on va lui donner
Les vieux arbres, il y en a qui les achèvent
Cet article paru dans Le Monde est désolant : On achève bien les vieux arbres, par Philippe Taquet