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Le testament biologique d’un blogueur
--> Terri Schiavo est décédée

Ici, il ne s’agit pas d’un texte fictif, mais de ma traduction du testament biologique réel d’un blogueur italien, Bronoo. Il l’a publié sur son blog, « Senza fretta» (sans hâte), le 22 mars dernier, en pleine polémique sur le problème de l’euthanasie à propos du cas de Terri Schiavo. Cette dernière vient finalement de mourir, et un calvaire de plus de 15 ans de se terminer. Alors c’est peut-être le moment, pour chacun de nous, de faire une pause de quelques minutes, en lisant ces « volontés » jusqu’à la dernière ligne, bien que ce soit un peu long. Ceux qui en auront le courage ne le regretteront pas, car il est bon, de temps en temps, de s'arrêter sur tous les aspects de ce qu'on appelle « la vie ».

 

"Ce que je vais dire aujourd’hui, même si cela semble triste, c’est ce que tout le monde, en toute conscience et lucidité, devrait faire une seule fois dans sa vie.

Aujourd’hui, je vais dire ce qu’il faudra faire si...

Et si cela attriste quelqu’un, je m’en fous,

Il n’y a aucune comparaison possible avec ce que moi, je payerai, si un jour on avait des doutes à propos de ma volonté.

 

Débranchez-moi!

Et si on ne vous le permet pas, prenez-vous les pieds dans le fil.

Et si on ne vous le permet pas, faites un croche-pied au médecin pour qu’il tombe sur le fil.

Et si on ne vous perd pas de vue un seul instant, appuyez-vous sur le lit comme pour me faire une caresse et mettez votre coude sur le tube de la perfusion pendant le temps nécessaire, une fraction de seconde, pour former une bulle d’air dans le flux du liquide, toute petite mais définitive.

Faites-le pour moi.

Et faites-le en sachant que c’est ce que je désire.

Et si, à ce moment-là, des files de personnes se mettent à vous confondre les idées, mettant en scène des veilles de prières pour moi, foutez-vous en.

Et si des dizaines de personnes se collent du sparadrap sur la bouche pour vous convaincre que Dieu seul a le pouvoir de décider de prendre ma vie, dites-leur d’employer leur temps à s’occuper de leurs affaires, de leurs manigances quotidiennes, de l’éducation de leurs enfants, de l’extinction de leur prêt, des squelettes qu’ils doivent cacher.

N’importe quoi, pourvu qu’ils ne s’occupent pas de mes affaires.

 

Ne leur donnez pas la possibilité de se servir de moi comme alibi de leurs erreurs.

Ne leur permettez pas de s’intéresser à moi, car ce qui pour eux est une bataille idéologique de la même valeur que la défense de la fourrure des phoques, pour moi cela veut dire souffrance.

Ne leur donnez pas la possibilité de signer avec mon nom leur billet pour le paradis.

 

Et si la crème des théologiens occupe ses précieuses journées en débats télévisés dans le seul but d’enfiler leur credo jusque dans ma vie bien que moi je l’ai dépensée pour les tenir en dehors, empêchez-les de le faire, de toutes vos forces.

Dites-leur que leur avis ne m’intéresse pas.

Dites-leur que je ne leur ai pas demandé de m’aider.

 

Débranchez-moi,

Ne laissez pas que ma vie devienne une marchandise d’échange.

Ne me condamnez pas à regarder le plafond d’une pièce pour le reste de ma vie.

Et si l’objet du dilemme est que l’éventuelle maladie m’a ôté l’usage des muscles mais pas celui de la conscience, si par hasard mon être malade ne concerne pas ma lucidité mentale, alors sachez que pour moi la souffrance sera double.

 

Et s’ils disent que je souris encore, s’ils disent que je ne bouge plus aucun muscle mais que mon cerveau fonctionne encore, battez-vous encore plus pour me débrancher.

Parce que, pour moi, cette condamnation sera encore plus dure.

Parce que cela voudra dire que j’aurai encore la capacité de me rendre compte que je suis en train de vivre ce qui n’est pas une vie.

Et cette vie-là, moi je ne veux pas la vivre.

 

Et ne défaillez pas face à mes yeux.

Si vous vous trouvez dans le cas où il faut interpréter les battements de mes paupières, si vous devez choisir entre un « oui », un « non » ou un « merci » quand je les ferme, sachez que ces paupières-là seront seulement en train de dire « ça suffit ».

Et si je les ferme encore une fois, ce sera pour vous dire « s’il vous plaît » en plus de « ça suffit ».

 

N’ayez aucun scrupules.

Le fait que je sois conscient sera justement la raison pour laquelle vous devrez faire le choix de me débrancher.

Ne m’obligez pas à me rendre compte pendant un, dix, vingt ans que mon monde est circonscrit à l’espace d’un drap.

Ne me condamnez pas autant.

C’est cela qui serait une véritable souffrance.

 

Et si par hasard j’étais également inconscient, alors une raison de plus, débranchez-moi.

Parce que j’aime ceux qui seront à mes côtés.

Et aux gens que j’aime, moi, je ne voudrais jamais faire cadeau d’années de souffrance.

Cela ne m’intéresse pas d’avoir quelqu’un qui me fera faire de la gymnastique pour des jambes que, de toute façon, je n’utiliserai plus.

Je ne veux pas que la fin de ma vie soit la fin de la vie des personnes que j’aime.

 

Vivez,

Débranchez-moi et vivez à ma place.

Je ne veux pas que le salon de la maison où j’ai grandi se transforme en chambre d’hôpital pour le reste de ma vie.

Mettez-y une de mes photos, tout au plus, et souvenez-vous de moi quand je courais, quand je patinais, quand je souriais, quand j’aimais.

Et si par hasard un morceau de moi-même devait résulter utilisable, n’hésitez pas en faire cadeau.

Et pour les restes, réduisez-les en poussière.

Parce que moi, je ne suis pas une âme qui balade un corps.

Moi, je suis un corps.

Moi, je suis mes mains, je suis mon cœur, je suis mes yeux.

Et mes mains ont grandi en touchant, pénétrant, griffant, elles ne peuvent pas vivre autrement.

Et mon cœur a grandi en s’émotionnant, en éclatant, en ralentissant, en saignant, il ne pourrait pas vivre autrement.

Et mes yeux ont vu le monde, ils ont pleuré par amour, ils se sont gonflés sous le coup de l’émotion, ils ont cherché la beauté dans le plus bête des battements de cils, ils ne veulent rien d’autre.

Et si je ne suis plus en mesure de les porter de par le monde, que ce soit quelqu’un d’autre qui le fasse.

N’’enlevez pas, à eux aussi, la possibilité de vivre.

N’ôtez pas à mon cœur la possibilité d’aimer, n’empêchez pas mes poumons de se faire encore des joints, laissez à mon foie la possibilité de filtrer encore un bon rhum cubain, une douce eau-de-vie de la Valteline.

Et si on le consent, faites également cadeau de mes cheveux, pour qu’ils soient caressés, encore une fois.

 

Ma vie ne sert qu’à rendre honneur à tout cela.

Elle n’a un sens que si je peux avoir tout cela.

 

Et à tous ceux qui diront que Dieu seul donne la vie et que Dieu seul peut la reprendre, toi, Maman, fais-toi guerrier pour moi.

Parce que la vie, c’est toi qui me l’a donnée, et non pas Dieu.

Et tu me l’as donnée, tu ne me l’as pas prêtée.

Maintenant, elle m’appartient.

 

Et moi, je veux en faire ce que je crois juste pour moi, pas pour l’Eglise, pas pour la conscience de cent, mille, cent mille cons qui demain, la dernière bataille à la mode terminée, contrairement à moi pourront aller nager dans la mer, pourront tenir leur enfant dans leurs bras, pourront faire l’amour, pourront faire tout ce que, à leur avis et à partir de ce jour-là, moi, immobilisé dans un lit, je devrai seulement imaginer.

Pas même regarder.

Seulement penser.

Imaginer.

Me souvenir.

Dieu, quelle condamnation ce serait !

 

Si jamais cela devait arriver, ce jour-là, regarde-moi

Pense à moi, à tout ce que tu as lu de moi, à toutes les émotions grâce auxquelles j’ai vécu, aux femmes qui ont été miennes, à mes amis, à la nourriture, au bon vin, aux journées au bord de la mer, à la table de ma grand-mère, aux noëls en famille, à quand je dansais quand j’étais petit, à quand j’ai pleuré déjà grand, aux genoux écorchés, aux trains pris, aux cadeaux ouverts, aux fleurs achetées, aux batailles combattues, aux peurs vaincues, à la guitare dont j’ai jouée, aux bonnes notes prises à l’école, aux vêtements qui étaient trop grands pour moi.

 

Ce jour-là, regarde-moi

Et rappelle-toi que pour moi, vivre signifie tout cela,

Signifie chair de poule, signifie saveurs, signifie parfums, signifie émotions.

 

Et si on te dit que l’expression qui est sur mon visage est un sourire, et par conséquent conscience, réponds-leur que ce n’est pas vrai.

Ce n’est pas de la conscience.

Ce jour-là, ce sourire signifiera seulement

« Merci »

 

Pour ce qu’il y a eu,

Et parce que tu me donneras la possibilité de ne plus souffrir.

Ce sourire sera seulement la certitude que toi, au moins toi, tu ne me contraindras pas à souffrir ultérieurement.

Et à cause de ce soulagement, moi, je sourirai,

Parce que je saurai que sur toi au moins je peux compter,

Et parce que je saurai que ta présence signifie que toute cette horrible vie est sur le point de se terminer, finalement.

Ce jour-là, ne m’abandonne pas.

Fais ce pourquoi tu m’as créé.

Rends-moi heureux.

Dépose un baiser sur mon front et éteints-moi comme tu m’as allumé,

Avec amour.

Je ne demande rien d’autre.

 

Ceci est un testament biologique.

Ecrit et enregistré sur un serveur grâce à un mot de passe que moi seul je connais.
Et si je ne m'abuse, d’après les nouvelles lois en vigueur sur Internet, il a une valeur légale."

 

Mots-clefs : , , ,

Ecrit par ImpasseSud, le Jeudi 31 Mars 2005, 20:22 dans la rubrique "Actualité".
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Commentaires et Mises à jour :

Gamin
31-03-05 à 21:37

Terri Schiavo, une affaire "politique" de plus pour l'Amérique...

Relevés sur le site du Monde, quelques extraits :

«Il y a quinze ans, Terri Schiavo a été victime d'un arrêt cardiaque. Son cerveau, privé d'oxygène pendant plusieurs minutes, a été gravement endommagé : elle n'a plus la capacité de penser ou de communiquer. Elle a été maintenue en vie par un cathéter d'alimentation. Après avoir tenté, pendant des années, de la sortir de cet état, son mari, Michael, a fini par accepter l'opinion médicale selon laquelle Terri ne retrouvera pas une vie normale et a décidé de mettre un terme à ses souffrances, ce que les parents de la jeune femme refusent. Les tribunaux, les uns après les autres, ont confirmé d'une part le diagnostic médical de l'irréversibilité de l'état de Terri Schiavo et, d'autre part, le fait que son mari restait son tuteur légal. Le cathéter a été débranché le 18 mars.

La droite républicaine, avec l'appui sans précédent, dans une affaire de ce genre, du Parlement et de la Maison Blanche, s'est emparée de cette histoire pour en faire un symbole du débat sur la vie et pour défendre ses convictions religieuses. Elle est littéralement entrée en croisade pour sauver Terri Schiavo. Bill Bennett, activiste conservateur connu, écrivait même, la semaine dernière, que Jeb Bush, gouverneur de Floride et frère du président, avait le devoir de "violer" la loi et la Constitution et de faire remettre de force le tube d'alimentation [...] Au-delà du débat sur les questions morales, la bataille est, avant tout, politique. C'est la première que mènent les républicains pour se concilier la droite religieuse du parti, dans la perspective de l'élection présidentielle de 2008. Les dirigeants républicains estiment que le grand public oubliera vite, mais que la base religieuse du parti se rappellera qui était de son côté. [...] Si Terri Schiavo meurt bientôt, nul doute qu'elle deviendra une martyre pour la droite religieuse et son destin sera utilisé dans les campagnes à venir. La semaine dernière, un garçon de 8 ans est mort au Texas après le débranchement de l'appareil le maintenant en vie. Ses parents n'avaient pas les moyens de payer le traitement. La droite républicaine n'a pas manifesté d'émotion.»

Et, parmi les archives du site "Le Monde" (auxquelles je n'ai pas accès), cet extrait d'article :

«C'est une question de vie ou de mort qui se joue actuellement aux Etats-Unis. Un scénario pas très fameux tant les protagonistes apparaissent comme des caricatures. D'abord, il y a une femme de 41 ans, Terri Schiavo, qu'une attaque cérébrale survenue il y a quinze ans a plongée dans un coma sans fin. Et dont le dispositif d'alimentation et d'hydratation a été débranché vendredi 18 mars. A ses côtés, son mari et tuteur, Michael Schiavo. Il vient enfin d'obtenir de la justice de Floride que l'acharnement médical cesse sur son épouse, après avoir obtenu l'avis de dix-huit praticiens. A côté, c'est inévitable, il y a la famille de la jeune femme. Son père et sa mère. Ses frères. Ils souffrent.»

Il y a évidemment les inévitables questions qui viennent en tête... De quel droit, ou au nom de quelle théologie peut-on cautionner ainsi l'acharnement médical à maintenir une personne en vie alors que celle-ci ne pourra plus jamais reprendre une vie normale, d'autant plus que dans le cas de Terri Schiavo, elle était dans le coma végétatif depuis plus de 15 ans ?
Le président Bush et son staff politique n'ont-ils aucun coeur, aucun sentiment humain pour se ranger ainsi du coté médical, et soutenir un maintien en vie artificiel alors que tout espoir de retour à la conscience et la vie "normale" est perdu depuis longtemps, ou font-ils cela uniquement dans un but politique afin de s'attirer les bonnes grâces de la droite religieuse du parti ??

La seconde solution ne fait aucun doute, mais il doit y avoir aussi une bonne partie de la première, ce sont des hommes sans coeur !!

Bref, au-delà du débat sur l'euthanasie qui va certainement secouer l'Amérique, se posent désormais les vraies questions : doit-on à tout prix maintenir une personne en vie ?... surtout si celle-ci exprime le droit de mourir dans la dignité, et non pas de rester "enfermée" dans son corps à attendre une mort naturelle qui ne viendra que très tard... Personnellement, je suis pour l'euthanasie, et j'en suis encore plus partisan après la lecture de la traduction faite par tes soins...

Si seulement cette méthode, que certains réprouvent, pouvait être légalisée, on en finirait avec bien des problèmes d'éthique, de justice, voire politiques (il n'y a qu'à lire les extraits que je cite pour en être convaincu).

Merci, ImpasseSud,  pour cette approche, qui permettra à certains de "donner" (peut-être) un nouveau sens à leur vie, et de savoir quoi faire si jamais il devait arriver un accident (ce que je souhaite évidemment pas)


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ImpasseSud
01-04-05 à 08:22

Faire son testament biologique?

Gamin, merci à toi d'avoir donné ton avis que je partage complètement. L'archarnement thérapeutique est une violence, une torture.

Quant à l'intervention de Bush et du Congrès, je me suis déjà exprimée ici : personnellement, je trouve cela révoltant de la part de gens qui, sans scrupules, distribuent la mort chez eux et sur toute la planète.

Bon, chacun peut croire ce qu'il veut, mais je pense qu'il est inadmissible d'imposer sa propre croyance à quelqu'un qu'on ne connaît pas, dont on ne sait rien, quelle qu'en soit la raison. Il s'agit d'une affaire strictement personnelle.

Au cours d'une interview Laura Bush a déclaré que Georges W. et elle-même ont fait leur testament biologique. Est-ce vrai ? Ne devrions-nous pas tous en faire autant? Encore que la chose n'est pas aussi simple qu'elle en a l'air...


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Vinzzz
01-04-05 à 08:38

Pas trop de mots

juste bouleversant

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tgtg
01-04-05 à 08:54

Re: Pas trop de mots

*frissons*

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alberto
01-04-05 à 09:41

C’est un fait bouleversant. Fallait-il débrancher ? Rebrancher ?
Lorsque, comme dans ce cas, la mort est en jeu, il me semble que la réflexion ne peut se passer, soit de la croyance, soit de la non-croyance (enfin tout dépend de l’idée personnelle que l’on a de l’au-delà, de ce qui a derrière. Quand même, on peut dire que selon ces libertés individuelles de pensée se profilent déjà deux lignées de “pour” et de “contre”.
La situation reste plus compliquée évidemment : qui est vraiment athée ? qui est vraiment chrétien ? Et les adeptes d’autres religions ? Les politiques...
A propos je permets une petite précision : mettre Busch, par ex., dans le lot des “chrétiens” est une erreur monumentale ! Un chrétien de nom ne fait pas la guerre !
Mais bref, qui a le droit sur la vie et sur la mort ? Que l’on soit athée ou pas, une chose reste bien difficile pour les terrien que nous sommes : gommer, effacer, détruire, éliminer, briser... les tables de la loi où il est écrit : tu n’as pas le droit de tuer. Moïse les a brisées de colère, Dieu les a réécrites !

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Incognito
01-04-05 à 11:32

Lien croisé

L’île de Ebb et Hoedic : " Pour lire le texte, très beau, du testament biologique d’un blogueur..."

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Incognito
01-04-05 à 12:41

Lien croisé

Les râles du Niiico : " Voici un Testament Biologique trouvé sur Embruns."

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Gamin
01-04-05 à 14:01

Re:

Je suis d'accord avec toi sur le principe... Mais quand une personne, après une maladie ou un accident, se retrouve paralysée, souffre la torture tellement les douleurs sont fortes que même la morphine n'y peut plus rien, et quand elle est encore consciente, il faut bien admettre que dans ces cas-là, seule la mort est une délivrance...

Il existe des précédents pour ça, mais tout de même, quand l'équipe médicale se rend compte qu'elle est impuissante, quand elle sait que le patient souffre le martyre, et surtout quand ce même patient demande à ce que l'on abrège ses souffrances, pourquoi ne pas accéder à sa demande ? Au nom de l'idéologie médicale qui consiste à maintenir en vie une personne côute que coûte, qu'elle souffre ou pas ?? Au nom d'un des commandements qui dit "Tu ne tueras point !" ?? Foutaises... Nous devrions tous avoir le droit de partir comme nous le voudrions, et de mourir dans la dignité, et non pas en martyr de la science médicale...

Dans le cas de Terri Schiavo, il fallait débrancher, et quasiment tout de suite... Après 3 mois de coma végétatif, les médecins savent que jamais le patient ne retrouvera la conscience, que jamais il n'y aura de retour à la vie normale... On aurait dû débrancher Terri Schiavo il y a 14 ans déjà... Maintenir une personne en vie pendant 15 ans sachant que le cerveau est détruit, c'est tout simplement inacceptable...


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alberto
01-04-05 à 18:16

Re: Lien croisé

Il y a des arguments intéressants dans L'île de Ebb et Hoedic. A chacun son point de vue. Face à l'euthanasie, ma position est claire, je la fonde sur le commandement : tu ne tueras pas. Ce serait grave si l'homme avait le pouvoir de décider de la mort de celui qui lui est semblable (pas seulement à la fin de sa vie).

Maintenant, chaque cas est humain et mérite notre respect (quelle que soit la décision prise). Sachant qu'aucun homme (ou femme) n'est parfait (Moise lui-même a tué un homme dans sa vie)...


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racontars
01-04-05 à 20:50

Re: Re: Lien croisé

Je suis profondément et complètement de l'avis d'Impasse sud et de gamin. Et à ce qu'ils disent, j'ajouterai une chose
« Et si des dizaines de personnes se collent du sparadrap sur la bouche pour vous convaincre que Dieu seul a le pouvoir de décider de prendre ma vie, dites-leur d’employer leur temps à s’occuper de leurs affaires, de leurs manigances quotidiennes, de l’éducation de leurs enfants, de l’extinction de leur prêt, des squelettes qu’ils doivent cacher.»
dit le bloggeur italien. Si Dieu il y a (je suis athée),  quand on décide d'intuber, de nourrir par sonde et ce pendant 15 ans, est-ce qu'on ne vole pas la décision de Dieu ? Parce que sans la science des hommes, cette femme serait morte il y  a quinze ans.

Si les Bush ont fait leur testament biologique et qu'ils demandent qu'on les maintiennent en vie coute que coute, j'espère qu'on les écoutera... Longtemps. Très longtemps.

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ImpasseSud
01-04-05 à 21:58

Re: Re: Re: Lien croisé

Ta réflexion est très juste. Pour ma part je ne vois qu'arrogance chez les gens qui, au nom de leur croyance en Dieu, imposent leur volonté aux autres. A la limite, je peux encore comprendre (sans l'approuver) un amour égoîste qui n'a pas le courage de débrancher, mais certainement pas les diktats de ceux qui, Dieu à la bouche (si tant est qu'il existe), s'arrogent le droit de vie ou de mort ....


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alberto
02-04-05 à 03:19

impassesud

Et hop ! Tous dans le même sac !

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ImpasseSud
02-04-05 à 07:43

Re: impassesud

Tous dans le même sac?
Alberto, je sais faire la différence entre un véritable croyant (avec amour) et un intégriste (pour le pouvoir), mais quand l'un et l'autre imposent leur croyance aux autres soit par un jugement soit par la force, et bien si, je crois qu'ils se rejoignent dans le même sac. Que tous ceux qui croient que Dieu seul a le droit de vie ou de mort, - et ici je ne me réfère qu'à l'euthanasie puisque c'est le cadre de ce billet -, réservent leur croyance à eux-mêmes, éventuellement par un testament biologique dans ce sens.

Moi, de la foi qu'on vous impose implicitement, - si tu habitais en Italie, tu comprendrais de quoi je parle -, j'en ai par dessus la tête, et je suis un défenseur (encore un mot qui n'a pas de féminin!) acharnée du libre arbitre et du respect des autres.

Personne ne saura jamais quelle était la volonté expresse de Terri vu qu'elle n'a pas laissé d'écrit, mais l'acharnement autour de sa personne pendant 15 ans a sans aucun doute été un manque de respect, une violence, et peu importe au nom de quoi....

En toute amitié  :-)


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alberto
02-04-05 à 09:21

Re: Re: impassesud

Impassesud, merci de ta réponse. Bonne journée !

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ImpasseSud
03-04-05 à 10:55

Re: Re: Re: impassesud

Bon dimanche à toi!

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wolf-rayet
08-04-05 à 16:22

la larme a l'oeil

rien a dire, le titre de ce commentaire suffit

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ImpasseSud
08-04-05 à 16:29

Re: la larme a l'oeil

Moi, ça m'a surtout serré la gorge, car je me suis aussi imaginée à la place de sa mère, en train de le débrancher.

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wolf-rayet
08-04-05 à 16:40

Re: Re: la larme a l'oeil

ah... je vois...

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Incognito
17-08-05 à 20:19

Lien croisé

Tsewa : "Voici un texte, un testament biologique qui soulève la question. Et nous fait poser la question pour nous bouddhistes : qu'en est-il de notre karma si nous décidons de cesser de vivre cette vie si précieuse ? La réponse est difficile et particulière à chacun. Une chose est sûre : mourir en pratiquant est la meilleure manière de mourir et source d'innombrables bienfaits."

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Incognito
05-04-06 à 01:38

Lien croisé

Web Blog Directory - WeBlog A Lot - Aggregating the PoweR of Blogs! : " impassesud : Testament d un blogger (Mar 31 2005 19:53 GMT) - Ici, il ne s agit pas d un texte fictif, mais de ma traduction du testament biologique réel d un blogger italien, Bronoo. Il l a publié sur son blog, « Senza fretta» (sans hâte) le 22 mars dernier, en pleine polémique sur le problème de l euthanasie à propos du cas de Terri Schiavo. Cette derni"

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meta-blouse
11-04-06 à 19:10

lu

J'ai lu, et je vous lis, cela me laisse très mal à l'aise, d'un côté on parle de la science, de l'autre des croyances, des religions, d'un autre encore c'est les politiques qu'on accuse.
Les opinions se choquent, on oppose les uns aux autres.
j'ai l'impression que l'indignation, peu importe sa couleur, est le seul et unique moyen d'aborder un tel "état".
Je n'ose imaginer plus de trois secondes cet état, décrit par cet homme, m'imaginer dedans, tant le vertige me prend comme au bord d'un précipice.
Mais jamais, je ne me résignerais à croire un médecin, qui me dirait : "c'est foutu" que cela soit pour moi même ou pour un autre, simplement parce que la vie est un mystère bien plus vaste que la mort, et que personne n'est en mesure d'en connaître l'étendue, il y a des rémissions qui dépassent l'entendement, je ne parle pas là, de "miracles"
méta

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ImpasseSud
12-04-06 à 18:10

Re: lu

Merci d'avoir donné ton avis Méta. Ici, je crois qu'aucune opinion n'a besoin de la moindre explication, mais je crois aussi que l'on ne découvre ce dont on est capable ou ce qu'on voudrait que l'on fasse pour nous que quand on se retrouve personnellement dans cette terrible situation.


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