Nous sommes à l’aube du 4 novembre 1966 quand, à Florence, après quelques jours de pluie ininterrompue et intense, l’Arno rompt ses digues. L’eau inonde les rues et les places et monte jusqu’au premier étage des maisons. Une plaque, Via de' Neri, rappelle le point le plus haut atteint par la crue :
Le crucifix de Cimabue de
Dans la consternation générale face à l’immense désastre, naît, immédiat et impérieux, un esprit de solidarité qui implique non seulement les Florentins, mais aussi des volontaires en provenance de toutes les parties de l’Italie et du monde : on commence à enlever la boue à la pelle, à distribuer des vivres et, dans un extraordinaire esprit d’abnégation, des milliers de jeunes se mettent à récupérer de la boue les tableaux, les livres, les oeuvres d’art, apportant leur contribution décisive pour sauver le patrimoine de Florence, si gravement endommagé par les saccages de l’alluvion. Pour leur dévouement impressionnant et leur solidarité, on les a surnommé « Gli Angeli del Fango » (Les anges de la boue). Sans oublier les « gli Angeli della radio », ces radioamateurs qui, avant l'ère des portables, garantirent les communications dans une ville isolée du monde.
(Sources : "Gli Angeli del fango")
(Pour voir d'autres photos et des vidéos : 1, 2, 3, 4)
Pour le 40ème anniversaire de cette catastrophe mais aussi pour reporter à la mémoire ce magnifique élan de solidarité, le Conseil Régional de
Mots-clefs : Italie, Société, Planète Terre, Eau, Hommes de bonne volonté
Commentaires et Mises à jour :
Pour se faire une idée de la fièvre qui anima les jeunes de l'époque
... on peut lire I ragazzi e le ragazze del 66… (en italien). Seraient également accourus sur place : Ted Kennedy (en visite éclair depuis de Genève, mais plutôt boueux lui aussi), mais aussi Joan Baez, Gerard Schroeder, Joschka Fischer, Giorgio Albertazzi, Franco Zefirelli, Margherita Hack, Sergio Staino, Antonello Venditti, Francesco De Gregori, etc…
On estime que « les anges qui descendirent dans la boue » furent environ 10.000. Suite aux différents appels parus dans la presse depuis début janvier 2006 en vue de cette commémoration, 2.200 personnes ont déjà répondu, près à apporter leurs témoignages, enrichissant ainsi les deux expositions mises sur pied.
Contrairement à ce qu'on pourrait croire, 40 ans plus tard, il reste encore bien des oeuvres à restaurer, mais la majeure préoccupation vient du fait qu'on n'a pratiquement pris que très peu des mesures nécessaires pour faire front à une crue équivalente de l'Arno si elle se représentait.