Durant l’été 1907, Hans Castorp, vingt-trois ans, néo-ingénieur de Hambourg, rend visite à son cousin Joachim qui soigne sa tuberculose au Sanatorium International Berghof de Davos, en Suisse. Venu pour trois semaines, il y reste sept ans, parce qu’il semble envoûté par l’atmosphère voluptueuse qui y règne, donnant l’impression que le temps s’est arrêté, mais aussi parce qu’il tombe amoureux d’une Russe, Claudia Chauchat. Là, il fait la connaissance d’un Italien, Settembrini, disciple de Carducci et rationaliste, défenseur de la démocratie, qui essaie de le soustraire au charme de la montagne et de faire renaître en lui un intérêt pour le monde réel. A lui, s’oppose Leo Naphta, nihiliste juif et jésuite, représentant du monde décadent et partisan de la violence. Un troisième élément de comparaison apparaît pour finir en la personne du Hollandais Pieter Peeperkorn, qui supplée à la difficulté d’expression orale qui est la sienne par un amour de la vie instinctif, irrationnel et débordant. Tout cela jusqu’en 1914, au moment de « l’assourdissant éclatement du funeste mélange de stupidité et d’irrationalité accumulé depuis trop longtemps ». La guerre vide le sanatorium et Hans quitte « la montagne magique » pour rejoindre les autres hommes dans la boucherie, abandonné par l’auteur à son propre destin dans une odeur de mort.
Vaguement ennuyée par «
Mais bien que charmée et même passionnée par les premières réflexions, impressions, descriptions, élaborations, précisions, considérations, informations, introspections, etc. de l’auteur sur l’évolution de deux mondes malades, l’un étant la métaphore de l’autre (le microcosme d’aristocrates et de bourgeois tuberculeux qui vit, dans le confort, une réalité douloureuse et lénitive mais presque irréelle, et l’Europe décadente du début du XXe siècle que la modernité ne peut pas sauver) ; bien que le passage du temps devienne peu à peu plaisamment imperceptible et tranquillisant, mais surtout sans importance dans un monde aux horaires immuables et aux actions rares, je dois avouer que le rythme de ma lecture est allé decrescendo, et qu’aux trois quarts du livre j’ai abandonné, le laissant en attente sur ma table de chevet pendant quelques mois. Je ne l’ai repris qu’il y a quinze jours, pour le finir, mais mon enthousiasme avait disparu. L’apparition de Peeperkorn, les séances de spiritisme, la fin de Naphta, les réflexions sur la musique me sont presque devenues insupportables par leurs détails. C’était trop ! Puis tout se termine en quatre pages, vers le retour brusque à la réalité de la plaine qui n’est qu’horreur et mort, comme si le ressort s’était cassé, ou comme si l'auteur lui-même, las, - ce soupçon m'a effleurée -, avait tout à coup décidé d'en finir.
J'en ai tiré la conclusion suivante : ce roman qui, en effet, est tout à la fois miroir, initiatique, essai, pédagogique et philosophique ne peut être abordé que si on dispose de la tranquillité d’esprit et du temps nécessaire pour l’assimiler. Autrement, il vaut mieux remettre sa lecture à plus tard.
Commentaires et Mises à jour :
Re:
Tu as vu ? J'ai repris le flambeau et je l'ai même trasmis :-)
Bon week end
Re:
Oui il y a de ces auteurs qu'on aimerait lire, Thomas Mann, Tolstoi... mais pas le temps. Connais-tu Marcel Reich-Ranicki ? Ce critiqueur allemand qui n'a qu'un nom à la bouche : Thomas Mann, (surtout dans les débats à la télé allemande où il a animé pendant des années une émission littéraire très fougueuse).
Bonnes Pâques.
Re:
Non, je ne connais pas ce critiqueur... (je ne parle pas l'allemand).
C'est vrai qu'il y a des tas de classiques qu'on voudrait livre. En tête il y a "Don Quichotte", en ce 400ème anniversaire de sa publication : sur une étagère, il attend depuis près de dix ans. Je ne sais pas si j'arriverai à le lire avant la fin de l'année car quand je cherche un bouquin à commencer, je ne pense jamais à lui... :(
Joyeuses Pâques à toi aussi.