Une toux qui apparaît dans un contexte relativement serein, faible au départ, atténuée pendant quelques jours par un sirop, mais qui, ensuite, repart de plus belle, le secouant plusieurs fois par jour, mais, ce qui est encore plus ennuyeux, plusieurs fois par nuit, l’empêchant même de dormir. Comme si la chaleur épouvantable qu’il a fait ici cet été ne suffisait pas…. - « Va voir le médecin », lui dit-elle au bout de quelques semaines, « tu ne peux pas continuer comme ça ! » Mais lui, il ne veut pas. A chaque fois qu'elle le lui répète, il fait la sourde oreille, change de sujet. Et pourtant, voilà près de deux mois qu'il a commencé à tousser. Il a sans doute peur. Mais elle aussi elle a peur...
Elle est même franchement inquiète. On ne tousse pas par hasard, il y a des maladies graves qui commencent comme ça : cancer, tuberculose… Et si elles ne sont pas diagnostiquées à temps…. Voilà sept ans qu'il va bien, depuis qu'on lui a fait ses quatre pontages. Il mène une vie absolument normale, jamais le moindre rhume, la moindre grippe alors qu’il refuse les fameux vaccins annuels. Alors ? Il n'a pas pris froid, il n’a pas de fièvre, il n'a pas perdu son bon appétit …. Elle ressasse inlassablement ses connaissances médicales.
Il faut savoir que la toux est apparue quelques jours après sa dernière visite de contrôle, faite avec le plus grand sérieux : électrocardiogramme, échocardiogramme, auscultation, prise de tension : 14,5/9. « Alors là…… alors là, il vaudrait mieux faire quelque chose, » a dit le cardiologue avec tout son calme. Et il lui avait prescrit un nouvel hypotenseur.
Elle, elle avait été plutôt surprise car, cette tension, sur la base de ses connaissances médicales et du contexte, elle, elle la trouvait plutôt satisfaisante. Mais vu qu’on n’arrête pas le progrès des connaissances, elle avait gardé sa réflexion pour elle.
Et bien, elle en a eu le cœur net ! Ce sale hypotenseur provoque FRÉQUEMMENT (c’est écrit !) fatigue, toux, nausées, vomissements, vertiges et céphalées, et moins fréquemment un tas d’autres choses désagréables. Est-ce la façon de soigner un cardiaque bien équilibré que de le lui prescrire ? !?!?!!!! D'autant plus qu'il n'a pas eu le moindre effet sur sa tension !
Bien entendu, il a arrêté immédiatement de prendre ces compresses, et la toux a immédiatement diminué comme par enchantement. L'essoufflement aussi a disparu. Heureusement qu’il n’a pas été chez son généraliste : ne trouvant rien, il lui aurait peut-être prescrit, pour gagner du temps, un antibiotique à large spectre !!!
Quand je pense qu’une fausse fatigue, une fausse toux, une fausse nausée, de faux vertiges et de fausses céphalées peuvent masquer une vraie fatigue, une vrai toux, de vraies nausées, de vrais vomissements, de vrais vertiges et de vraies céphalées, tous symptômes indicateurs dont la nature a doté notre corps pour signaler que quelque chose ne va pas. Comment est-il possible aujourd’hui que, sous surveillance médicale de longue date, on meurt d’un cancer en l’espace de deux mois ?! Maladie galopante ou cachée ? Comment est-il possible que nos gouvernements continuent à autoriser la mise en vente de médicaments dangereux ?
Au nom de quelle « prévention » ? Car la « prévention » est morte. Après l’immense bénéfice qu’elle en a retiré après la seconde guerre mondiale, notre société a, imperceptiblement et en rapport avec l’augmentation du bien-être et le refus progressif de l'idée de la mort, glissé vers la culture de « l’homme à risque », c’est-à-dire, comme l’écrit Massimo Fini dans Il vizio oscuro dell’Occidente, de « l’homme jamais vraiment sain parce que du moment qu’il vit il pourrait également mourir, et que cela c’est indécent, pas convenable, interdit, que ça n’entre pas dans le cadre du pays de Cocagne d’une société qui court joyeusement vers l’avenir sans se rendre compte que dans l’avenir il y a justement et seulement la mort de l’individu et de l’espèce… ».
Suite au grand succès des antibiotiques, les multinationales pharmaceutiques ont peu à peu pris la médecine en sous-main et l’ont gardée, transformant, sans qu’on s’en rende compte, les médecins en promoteurs malgré eux de la mode des maladies. La mode actuelle est à la prévention de l’hypertension et de l’hypercholestérolémie. Et hop ! Que tout le monde s’aligne ! Une belle « prévention » contre la diminution de leurs grosses affaires. Le scandale Bayer est déjà oublié.
Mots-clefs : Société, Multinationales
Commentaires et Mises à jour :
La classe de médicament en question s'appelle IECA . En cas de toux, on peut donner un BRA qui fait presque la même chose mais sans la toux. Comme il y a moins d'études, on donne le premier en première intention et on se réserve le second en cas d'effets secondaires.
Sûrement que Monsieur ferait bien de parler de ce symptôme avec son généraliste ou son cardiologue plutôt que d'abandonner sa médication...
Je ne dis pas qu'il n'y a pas d'excès... Mais la prescription de ces médicaments se base tout de même généralement sur des études rigoureuses. Et dans le cas évoqué, il ne s'agit pas de "prévention à l'aveugle" puisque le patient est cardiaque !
Monsieur! Pourquoi tu tousses ??
Je me demande tout simplement une chose, quelle était l'urgence de donner un second hypotenseur
devant une tension de 14,5/9 compte tenu de la pathologie et de l'âge du patient.
Je trouve que l'article d'Impasse est intéressant et a l'intérêt de poser la question des effets iatrogènes des médicaments.
La réduction du risque iatrogène a été définie comme une priorité par la Conférence nationale de la santé de 1996.
Je me bats avec mon nouveau cardiologue depuis deux ans pour avoir un traitement raisonné et qui ne me mette plus par terre , nous sommes d'accord avec cette idée que la médecine est un art!
Un petit article pour continuer le débat....:-))
Monsieur! Pourquoi tu tousses ??
Désolée, Impasse de prendre tant de place.
Re:
Connaissant ton intérêt pour la prévention de l’hypertension (j’ai suivi tes récits lors de ton séjour au Sénégal), je ne suis pas surprise par ta réaction.
Par contre, si j’ai raconté cette histoire, c’est parce qu’elle est l’emblème d’une absence de bon sens qu’un grand nombre de médecins, hélas, n’ont plus. Ici, on ne parle pas d’une tension à 20, mais de 14 chez un patient de plus de soixante ans, parfaitement équilibré, régulièrement suivi, en mesure de vivre une vie parfaitement normale et de travailler, dont la tension est sensiblement la même depuis trois ans. Etait-il vraiment nécessaire de le rendre malade ? Parce qu’à mon avis, faire tousser quelqu’un qui va bien, l’empêcher de dormir, en faire un essoufflé permanent, c’est le rendre malade. Sans oublier le facteur d’inquiétude, négatif et déprimant, qui vient se greffer sur un esprit qui était content d’avoir récupéré une vie normale. Y a-t-il le moindre bon sens là-dedans ? Quel est le médecin qui l’accepterait pour lui-même ?
Tu passes sous silence ma réflexion sur la course aux médicaments qui finit par masquer les premiers symptômes des maladies graves. Et pourtant, les cas où sont de plus en plus nombreux.
Un médicament n’est jamais sans effets collatéraux, mais je pense qu’il faut absolument faire une distinction entre les effets rares et par conséquent acceptables puisqu’un grand nombre de patients en retire des bénéfices sans inconvénients, et les effets qui donnent lieu à de FREQUENTS inconvénients. Dans ce cas-là, mon « petit doigt » me dit que dans ce médicament, il y a quelque chose qui ne va pas, qu’il faut le retirer du commerce et le revoir. Là aussi il s’agit de bon sens, …. envers le patient bien entendu.
Aujourd’hui on parle beaucoup de la nécessité de récupérer un rapport médecin patient, mais à mon avis, sans vraiment aller au fond de la question. Car s’il est évident que des médecins aimables, qui vous écoutent, sont préférables à des médecins superbes ou revêches, ce qui est bien plus important, c’est que les médecins, dans tous les gestes qu’ils accomplissent, les médicaments qu’ils prescrivent, les conseils qu’ils donnent, ne s’éloignent jamais du contexte de ce qui est le mieux pour la santé des patients qu’ils ont sous les yeux, à 360 ° !
Je ne sais pas comment cela se passe au Canada, mais en Italie, la coutume veut que les généralistes reçoivent les représentants des sociétés pharmaceutiques aux mêmes heures que leurs patients. Mais à eux, « comme il faut bien qu’ils puissent travailler, les pauvres ! », les médecins accordent une priorité d’entrée tous les deux patients ! Aller chez son généraliste signifie donc qu’en attendant dans la salle d’attente, on va devoir laisser passer devant soi au moins un ou deux représentants. Quand on fait la somme du nombre de représentants qui défilent chez un médecin en l’arc d’un mois, par exemple, on ne peut pas ne pas voir qu’il ne s’agit plus d’information mais de bourrage de crâne, de martelage systématique, de pression à la prescription, ne laissant plus aux médecins ni le temps ni l’envie d’approfondir réellement la question. Comment ne pas entrer dans le mécanisme, ne pas y céder, un jour de fatigue ou de problèmes personnels, par exemple ? Ce qui fait que…. la question, c’est de plus en plus souvent le patient qui doit l’approfondir, au milieu des brouillards de son ignorance, des lu-sur-Internet et des ouï-dire.
Etre médecin aujourd’hui n’est pas chose facile, j'en suis parfaitement consciente. Faire un bon diagnostic, contrairement à ce que l'on pense, est peut-être même plus difficile que par le passé. Il faut avoir un caractère vraiment bien trempé pour ne pas perdre de vue le bon sens, ne jamais mettre systématiquement au rancart l’étude clinique comme on le fait trop souvent, et surtout…. résister aux énormes pressions qui vous entourent. Certains médecins y réussissent, d’autres pas. J'aimerais tant que l'ensemble du corps médical, surtout à travers ses éléments les plus jeunes, reprenne conscience de son véritable rôle, qui n'est certainement pas celui de seconder les multinationales pharmaceutiques.
Re: Monsieur! Pourquoi tu tousses ??
Sarah, d'où l'utilité de sauvegarder l'adresse de la version imprimable :-)))))
Je vais essayer de récupérer ton article sur Google, quelqu'un l'a peut-être reproduit.
Quant à la place, elle abonde par ici ! :-)))
En ce qui concerne l'hypotenseur, je me suis sans doute mal exprimé (et je vais corriger) : ici, il ne s'agit pas d'un second hypotenseur, mais d'un hypotenseur fraîchement émoulu... car ses 14 de tension, il les maintient sans le secours du moindre hypotenseur. Ce qui rend la prescription encore plus incompréhensible ! :-))))
Monsieur! Pourquoi tu tousses avec un hypotenseur ??
l'article
Tu ne t'es pas mal exprimée, j'ai lu ce que je voulais bien lire et j'ai pensé qu'en raison de cette pathologie, la tension était régulée par un premier hypotenseur (en fait, je me suis référée à mon cas)
Monsieur! Pourquoi tu tousses avec un hypotenseur ??
Re: Re:
Également, il ne faut pas confondre "effet iatrogène" et "effet secondaire". L'IECA n'a pas provoqué de lésion dans le corps ni de maladie. L'erreur du médecin réside peut-être dans le fait de ne pas avoir prévenu le patient de cet effet secondaire fréquent qui peut certes être inquiétant mais est sans danger et surtout, on peut changer la médication si elle se produit !
Ici, la médecine est maintenant très individualiste et très médico-légale (sûrement moins qu'aux USA), et on prévient toujours le patient de tout ce qui pourrait arriver (les risques fréquents, et les risques graves). Quand on prescrit des cortico pour une semaine, on prévient que la tête fémorale pourrait nécroser. Quand on prévoit une chirurgie, on prévient du risque d'embolie, de pneumonie, d'infarctus, d'infection, de décès... Etc. Toutes les décisions reviennent toujours au patient (qui n'est pas non plus obligé de se soigner !) et le médecin n'est plus très paternaliste. 60 ans c'est jeune pour tolérer une pression trop haute, même si c'est un choix que le patient a le droit de faire...
Ma mère prend actuellement 3 hypotenseurs parce qu'elle est diabétique (dont celui qui est en question ici et qui ne la fait pas tousser tout en protégeant ses reins). Le cible de pression pour un diabétique est encore plus basse : 130/85, tellement leur risque est grand. Et c'est ce que je souhaite pour elle, et souhaiterais pour moi en cas de besoin. Elle prend aussi une petite aspirine chaque jour, comme c'est la norme de bonne pratique appuyée par des études, même si on sait qu'il existe un petit risque d'hémorragie digestive haute reliée à la prise de ce médicament...
Il faut voir qu'en matière de prévention, tout dépend du sujet dont on parle. Le risque est à évalué en fonction des autres facteurs inquiétants.
Je pense que les dérives sont particulièrement fréquentes avec le cholestérol, bien pire que l'hypertension. Chez quelqu'un en bonne santé (parce exemple une jeune femme sous pilule contraceptive), il n'y a aucun facteur de risque cardiovasculaire, il est donc inutile de doser le cholestérol et encore plus de s'en inquiéter même s'il est un peu "haut". Sachant que la valeur pour le considérer comme "haut" varie, elle baisse avec les facteurs de risque pour être plus basse chez le cardiaque et encore plus basse chez le diabétique.
Alors pourquoi tant de jeunes femmes se font encore inquiéter avec leur taux de cholestérol ? C'est certain que les compagnies pharmaceutiques ont leur rôle à jouer là-dedans. Si elles pouvaient convaincre les autorités sanitaires de mettre un hypocholestérolémiant dans l'eau du robinet, elles le feraient...
Je continue plus tard, bonne journée :)
Re: Monsieur! Pourquoi tu tousses avec un hypotenseur ??
Re: Re: Re:
Non, j'insiste. L'erreur du médecin n'est pas de ne pas avoir prévenu le patient, mais de cautionner et même de prescrire un médicament qui compromet la qualité de vie, sans apporter aucun bénéfice (2 mois plus tard la tension était et est la même que depuis 3 ans). Et, je suis persuadée qu'aucun des médecins qui le prescrivent ne le prendrait. Toi-même, si la toux t'empêchaient de dormir, tu l'arrêterais et tu en changerais. Sinon tu ne serais plus capable ni d'étudier ni de travailler. Quant à dire qu'il n'est pas iatrogène, c'est un peu vite dit. A long terme une toux chronique et violente irrite l'appareil respiratoire, peut même causer des lésions et génère une grande fatigue. Est-ce la meilleure façon de soigner un cardiaque ? L'adjectif "iatrogène", hélas, on ne l'ajoute à un médicament que quand un certain nombre de patients en ont déjà fait les frais, jamais avant.
Si les médecins, retrouvant le sens de leurs patients, arrêtaient de prescrire ce médicament pour ses effets indésirables, il disparaîtrait automatiquement du marché.
Pour un médecin, l'attitude médico-légale est, à mon avis, l'attitude la plus malhonnête qui existe car il demande à son patient d'endosser des responsabilités qui ne sont pas les siennes. C'est lui le praticien, c'est lui qui écrit "médecin" sur la porte de son cabinet, et non pas le patient. Le fait de prévenir les patients des sérieux effets indésirables qui les attendent ou des risques qu'ils courent ne devrait avoir lieu que dans des cas extrêmes que j'appellerais vulgairement de pile ou face. Comment un patient qui n'a aucune connaissance médicale peut-il comprendre exactement de quoi on parle et ensuite faire un choix en connaissance de cause ? Le médecin est un spécialiste de la santé dont il doit pouvoir se fier.
Je critique tout autant la mode qui veut que les patients dénoncent leurs médecins à la moindre erreur, par bêtise ou avidité. C'est hélas le revers de la médaille provoqué par le trop grand esprit de corporation et la trop grande tolérance de l'Ordre des médecins envers ses membres, qui ont trop longtemps couvert et continuent à couvrir les charlatans et les incapables.
En fait, dans cette affaire de toux et d'hypertension (hypothétique), nous voilà arrivés au centre de la question : le sens de l'éthique. Et c'est, à mon avis, un côté que chaque médecin, dans son for intérieur, devrait remettre à l'ordre du jour.
Bonne journée à toi aussi :-)
La médecine est un art
Evidemment, la pathologie iatrogène est la rançon inévitable de l'amélioration de l'efficacité des soins par la prescription de médicaments actifs suceptibles de provoquer des effets indésirables.
Je peux tout à fait comprendre qu'un médicament ait un effet secondaires (bouffée de chaleur avec certains vaso-dilatateur) mais ce que je ne peux admettre, c'est qu'un médicament aussi prometteur soit-il mette à mal la vie du patient ou qu'il soit administré de façon inadéquate (le cas des statines chez les personnes qui n'en ont pas vraiment besoin).
Je ne raconterai pas mon aventure personnelle par pure charité envers mon médecin!
Re: La médecine est un art
Tout à coup, je me demande pourquoi on l'a définie comme un art ? Parce que chaque médecin faisait ce qu'il voulait, suivant sa fantaisie du moment ?
Dans ce cas, j'hésite : est-ce toujours un art ? Là, il y a un énorme débat à ouvrir :-)))
Moi, je vois plutôt cela comme une énorme responsabilité qu'on ne devrait jamais aborder à la légère.
Pour revenir à ton article, il n'illustre que trop bien ce qui nous attend si on n'y met pas un frein à temps. J'ai envie de reprendre pour moi les mots d'un fameux juge milanais, Francesco Saverio Borrelli pour ne pas le nommer, emblème de la résistance de la magistrature italienne contre les attaques de Berlusconi et de son ministre de la jutice : "Resistere, resistere, resistere..." Moi, je suis prête.
Et pour en revenir à l'hypertension, je crois qu'avant de penser à corriger la TA des gens avec des médicaments, on devrait plutôt revoir le rythme de vie qu'on leur impose actuellement. Mais cela, c'est une toute autre histoire. En attendant, on aura bien du mal à me convaincre que 12 de TA avec une vie d'handicapé vaut mieux que 14 avec une vie normale tout en restant vigilant. Cette prise de position peut paraître osée, mais ce que j'aimerais, c'est qu'elle insinue un doute dans l'esprit des médecins. Face à un patient à risques mais équilibré, ne faut-il pas, au contraire, agir en douceur, prendre des gants ?
Dans un autre domaine : le cancer du sein
Le cancer du sein tout comme l'hypertension peut avoir de multiples causes, assez bien illustrées dans cet article paru aujourd'hui sur The Independent : Breast cancer cases rise 80% since Seventies (les cas de cancer du sein ont augmenté de 80 % depuis les années 70), ce qui signifie qu'aujourd'hui 1 femme sur 9 développe un cancer du sein.
Un des facteurs qui augmentent les risques, cependant, ( de 66 % ! ), est le traitement hormonal substitutif (THS) : 8.000 cas en plus par an aux USA (Le Monde 08.02.03) et 2.000 cas en plus en Grande Bretagne (The Independent 08.08.2003).
Les deux articles que je cite datent de 2003, année où les questions que beaucoup se posaient sont finalement arrivées au niveau du public. Depuis lors, on est plus prudent (Hormone Replacement Therapy : Increases the risk by 66 per cent among current users compared with those who have never taken it. Use of HRT rose rapidly in the 1980s but has fallen sharply in recent years). Mais combien de cas de cancer les THS avaient-ils déjà provoqués avec l'aide des médecins qui les prescrivaient sans avoir approfondi la question ? Les autres causes ne sont-elles pas déjà suffisantes ? Faut-il en rajouter ? Une de mes amies l'a payé avec un cancer du sein, deux opérations et un an de chimio. Après, heureusement, elle a récupéré, mais elle n'est plus exactement la personne qu'elle était avant. Une de ses amies, plus ou moins à la même époque, avait provoqué la colère de son gynécologue quand elle lui avait demandé d'entreprendre le traitement. Comme quoi, il y a des médecins plus consciencieux que d'autres.
Avantages et inconvénients, je ne possède pas les compétences nécessaires pour affronter la question à fond. Mais dans le monde qui est le nôtre où on vous remplit de médicaments sous le moindre prétexte, mon avis personnel est qu'il faut se méfier des modes médicales et des médecins qui les suivent les yeux fermés, et, quand on est « à risques » et sous traitement, ne pas manquer de vigilance et s'interroger immédiatement sur les effets secondaires indésirables.
Re: Dans un autre domaine : le cancer du sein
En tout cas, je réserverais personnellement l'usage de ces traitements au cas où la ménopause rend réellement la vie de la personne très misérable, à sa demande expresse et en expliquant le risque augmenté de cancer du sein. C'est d'ailleurs là les recommandations actuelles.
Je me demandais à quoi tu pensais que tu dis que certains traitements masquent des maladies ? Ça ne me semble personnellement pas un phénomène fréquent ou prépondérant mais peut-être est-ce que je manque d'imagination ;)
Re: Re: Dans un autre domaine : le cancer du sein
En ce qui concerne l'hormonothérapie, je partage ton avis, la plus grande des prudences est vraiment nécessaire.
Quant aux médicaments qui cachent des maladies, je me référais aux effets secondaires identiques aux premiers symptômes des maladies graves, à ceux qui doivent mettre une personne en alerte, comme une toux persistante comme dans le cas présent, qui peuvent masquer un début de cancer de l'appareil respiratoire ou d'une tuberculose par exemple. Car, à mon avis, (là je me réfère à des cas que j'ai vus autour de moi), il est inexplicable qu'aujourd'hui on puisse mourir d'un cancer en deux mois, non pas quand on ne va jamais chez le médecin, mais quand on y est suivi régulièrement pour autre chose avec la prescription de médicaments à l'appui. Tu me diras si je me trompe, mais je crois qu'il faut plus de deux mois pour mourir d'un cancer inexistant deux mois auparavant. Il est beaucoup plus probable, au contraire, qu'il n'a pas été détecté à temps. Donc, il ne reste que deux possibilités : il se peut que le médecin, trop fixé sur le problème qu'il soigne chez son patient, comme une arthrose diffuse par exemple, soit passé à côté, mais il se peut également que les premiers symptômes de ce cancer aient été confondus, par erreur ou avec une trop grande légèreté, avec les effets secondaires du ou des médicaments que son patient prend.
C'est la raison pour laquelle je pense qu'un médicament avec de gros effets secondaires, aussi bon soit-il dans son domaine spécifique, est un mauvais médicament, même si le médecin prévient son patient, car prévenu ou pas, cela n'empêche en rien l'équivoque, les risques d'erreur de diagnostic, et, ce qui est pire, la progression de la maladie en sourdine.
Il est donc urgent, à mon avis :-), que les médecins récupèrent prudence et bons sens dans leurs prescriptions, sans plus se laisser gouverner (car dans certains cas, nous sommes déjà au-delà de l'influence) par les multinationales pharmaceutiques dont le seul but est de faire de l'argent.
La médecine est-il un art ?
"Tout à coup, je me demande pourquoi on l'a définie comme un art ? Parce que chaque médecin faisait ce qu'il voulait, suivant sa fantaisie du moment ?"
Ah non! Pas de fantaisie :-)))
Tout le monde sait que dans l'art de réussir le soufflé, la fantaisie n'a pas sa place ;-)
Non! je pensais à la cuisine, l'habileté jointe à la connaissance des moyens, le savoir-faire couplé à l'écoute attentive dans le cas de la médecine.
Le savoir faire dans la prescription, loin des pressions des labos et des modes.
Déja Montaigne avait des doutes...
Montaigne avait déjà pressenti les difficultés et les écueils de la prescription : "Les médecins nous persuadent que de leurs ingrédients celui-ci échauffera l'estomac, cet autre rafraîchira le foie, l'un se charge d'aller droit aux reins, l'autre asséchera le cerveau, celui-ci humectera le poumon. Je craindrais infiniment que ces drogues mixées en breuvage perdissent ou échangeassent leurs étiquettes et troublassent leurs quartiers."
Re: La médecine est-il un art ?
Quelle explication subtile, toute en nuances ! D'être aussi bien traité, aussi bien considéré, on doit déjà se sentir mieux, j'en suis convaincue. :-) Telle qu'on la pratique aujourd'hui, la médecine n'est donc plus un art.
Quant aux doutes de Montaigne... Une citation des mieux appropriées ! :-)
Montaigne, il fut un temps où je l'aimais beaucoup, j'avais même acheté le gros volume de toile rouge de ses oeuvres complètes qui, heureusement, m'a suivie jusqu'ici. Depuis combien d'années dormait-il dans ma bibliothèque, sans que personne ne le dérange jamais ? Ici, le XVIe siècle de mes enfants m'a obligé à approcher Machiavel, l'Arioste, le Tasse, etc. (sans grand enthousiasme, je dois l'avouer) et laisser Montaigne dans son coin. Sarah, tu viens de m'obliger à me lever et à aller le chercher. J'en suis vraiment enchantée. Voilà mon prochain livre de chevet ! :-)
Pour en savoir plus sur le commerce pharmaceutique avec la maladie
Plainte déposée contre les multinationales pharmaceutiques à la Cour de Justice Internationale de La Haye.