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Ménopause, un mot qui ne cesse d'indisposer

J’aime que la vie soit naturelle, à sa place, en son temps. J’aime qu’on défende ses cycles, ses étapes, ses rythmes ; ses périodes d'émerveillement, de découverte, d’enthousiasme, de passion viscérale, de tristesse, d’abattement, de fatigue, de fébrilité ou de grand calme. « C’est la vie », comme ont dit. Je déteste tout ce qui est forçage, factice, décalage. Et la ménopause ? Eh bien ce n’est qu’un des temps de la vie des femmes, tout ce qu'il y a de plus normal, moins radical que ce qu'on voudrait nous faire croire. Et pourtant combien de tabous, hontes, idées reçues, sous-entendus, négations, modes, psychoses, acharnements et conditionnements en son nom ! C’est la raison pour laquelle j’ai particulièrement aimé le bel article de Marie-Christine Petit-Pierre paru dans Le Temps d'aujourd'hui :

 

Ménopause, un autre monde

Dans de nombreuses sociétés, la fin des règles est associée à une libération. Les femmes y ressentent beaucoup moins ses symptômes

«Raides, fragiles, courbées, ridées et apathiques elles traversent en trébuchant leurs dernières années. […] Femmes désexuées, elles passent dans la rue sans qu’on les remarque et remarquent peu de chose elles-mêmes. […] La douleur de l’alcoolisme, de la toxicomanie, du divorce et des foyers brisés par ces femmes instables privées d’œstrogènes ne pourra jamais être racontée.» De qui s’agit-il? Des femmes ménopausées, événement qui se produit en moyenne autour des 50 ans. Madonna et autres fringantes «quinqua» apprécieront le portrait sans concession de leurs contemporaines!

Lire la suite ici

 

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Ecrit par ImpasseSud, le Lundi 2 Mars 2009, 16:13 dans la rubrique "Actualité".

Commentaires et Mises à jour :

sarah-k
12-03-09 à 07:24

Parlez moi de moi, ça m'interesse.

"En Occident, la situation devrait évoluer, notamment grâce aux femmes du baby-boom, estime le chercheur. «Il me semble que les femmes sont moins assignées à des stéréotypes. On voit maintenant des femmes de 50 ans et plus dans la pub, ce qui n’était jamais le cas avant."

En France, on voit ça venir, gros comme un camion.
La femme de 50 ans, ménopausée mais qui a quand même certains moyens devient la cible des publicitaires.
Plus rien n'est un problème, tu as les savons et les gels qui hydratent absolument tous les recoins de ton corps, le shampooing aux oestrogènes, la laque pour cheveux déprimés après coloration et même des couches super sympas (très petites et parfumées) si jamais tu avais quelques fuites.
Le rouge hydratant à lèvres "petits baiser", peau mature va faire un malheur et la crème pieds secs + de 50 ans va te donner des ailes.
Tu me diras que la pub, convention obsèques fait aussi un tabac, ici en France:-))!
Il me semble quand même que depuis plusieurs années, le sujet est dédramatisé, la maturité deviendrait une "embellie", alors réellement ressenti ou atmosphère journalistique?

 
ImpasseSud
12-03-09 à 14:33

Re: Parlez moi de moi, ça m'interesse.

Le sujet est "dédramatisé" ? Je n'en suis pas si sûre, il m'arrive même de penser le contraire.

 

D'un côté, comme tu le soulignes, Sarah, on assiste à une complète récupération par le monde de la consommation, avec la "création" de besoins sans bornes. De l'autre, les femmes ménopausées sont devenues une des proies de la médecine actuelle qui ne supporte plus qu'il existe des gens (quel que soit l'âge) bien portants. Si cela vient s'ajouter à un contexte socioculturel qui met au premier plan la jeunesse, la perfection d'un corps idéal et le rejet de la maturité dans le domaine de l'emploi, il ne fait aucun doute que la femme qui arrive à la ménopause devient une véritable poire prête à tomber, à consentir à tout pour nier ou camoufler son état.


Dans l'article du Temps, ce qui a surtout retenu mon attention, c'est le fait que les "inconvénients" de la ménopause semblent "réservés" aux femmes occidentales ou occidentalisées, comme suite à une sorte de préparation psychologique traditionnelle à laquelle il est difficile d'échapper, d'autant plus dans nos esprits formatés pendant des siècles à la limitation du rôle des femmes à la reproduction ou à la virginité sacrificielle. L'histoire des symptômes de la femme convertie au catholicisme qui travaille chez les sœurs m'a fait mourir de rire.

Ce tour d'horizon confirme ce que je pense depuis longtemps. Dans une sorte d'équilibre naturel, chaque âge a ses avantages et ses inconvénients, et forcer la main à ses rythmes ne peut qu'être nuisible à l'être humain en général, et aux femmes dans le cas présent. Aujourd'hui, on impose aux adolescentes, voire aux fillettes, des comportements sexuels de jeunes femmes, on exige des jeunes femmes des rythmes de forcenées tous azimuts ou qu’elles attendent d’avoir 40 ans pour faire un seul enfant (en Italie le baby boom n’est pas encore arrivé, faute de CDI, d’allocations familiales et de crèches), on rejette du monde de l'emploi les femmes mûres qui prennent ou ont pris quelques années pour élever leur progéniture. (Le retour au boulot de Mme Dati, cinq jours après son accouchement, est l’illustration de la peur de toutes les femmes aux emplois précaires ou à terme !) Et quand l’impossibilité de trouver ou retrouver un emploi alors qu’elles viennent juste de récupérer un peu de liberté et que leurs capacités intellectuelles et leurs compétences sont intactes correspond à la période où s’annonce la ménopause avec les premiers signes extérieurs de déchéance physique, pas étonnant que bon nombre d’entre elles cherchent des bouées de sauvetage, soit dans les soi-disant miracles qu'offre la consommation, soit dans une sorte de dépression… avec symptômes. Pas étonnant non plus que notre société de consommation ait fait main basse sur ce marché potentiel.

Mais, à mon avis (et plusieurs de mes amies pensent comme moi), cela ne résout en rien la question, enfonçant au contraire un peu plus les femmes dans leur déséquilibre, quand les médicaments qu’on leur fait ingurgiter pour qu’elles se sentent mieux ne les rendent pas carrément malades. Quand je pense à ces pauvres mères qui se travestissent en gamines, physiquement et mentalement, parce qu’elles ont la terreur du jugement de leurs filles ! Et en ce qui concerne les pub, je trouve qu'elles sonnent souvent faux. La plupart du temps, elles m’indisposent même carrément. 

 

Je ne sais pas pourquoi car j’ai vraiment peu connu mes deux grands-mères, mais les femmes âgées m'ont toujours plu. Elles ont souvent un bagage de vie extraordinaire, et un potentiel d’inventions et de fantaisie heureuses inextinguibles qui se moque plus ou moins de la lente déchéance de leur corps tant que celui-ci répond à leurs exigences, exigences qui changent avec l’âge et ne sont absolument pas celles des jeunes femmes comme on voudrait souvent nous le faire croire. Car ce qu’on a déjà fait, même si c’était excellent, on a rarement envie de le refaire. Il reste encore tant d’autres choses à découvrir, à explorer, auxquelles on n’a jamais eu le temps de s’intéresser.

Alors, personnellement, dans un cadre physiologique sain qui exclut les maladies ou problèmes qui l’anticipent, je pense que la ménopause arrive juste à point. Entre règles, contraception, maternités voulues ou non, IVG pour celles qui y ont eu recours, à 50 ans on a amplement donné, comme on dit. Ne pas le comprendre, ne pas l’accepter, c’est s’empoisonner la vie. D'autant plus qu'on n'écope pas forcément de tous les symptômes qu'on vous prédit, et que ces symptômes peuvent être très légers. Sans compter qu’à 50 ans, on a des capacités certaines qu’on n’a pas à 20 ans, et que l'avancée en âge n'a jamais empêché aucune femme d'être fringante si elle en a envie et quels que soient ses moyens.

 

Dernièrement, je me disais que vu qu’on a décidé de faire travailler les gens de plus en plus tard, pourquoi ne confierait-on pas la gestion de tout ce qui tourne autour de la ménopause à des femmes en âge de ménopause ou ménopausées, plutôt que de laisser cette question dans les mains des hommes ou même des femmes plus jeunes, l’un et l’autre souvent incapables de projeter le monde en dehors de la jeunesse et du profit ? Cela redonnerait certainement du brio à cet âge qu’on fait erronément passer pour une malédiction ou qu'on utilise comme matière à dérision, et un peu de confiance en l’avenir pour les femmes qui y arrivent.


 
sarah-k
21-03-09 à 14:14

Parlez moi de moi, ça m'interesse.

Je vais répondre mais comme d'habitude quand je ne suis pas d'accord, ça me prend un temps infini :-))!

 
ImpasseSud
21-03-09 à 14:33

Re: Parlez moi de moi, ça m'interesse.

Prends tout ton temps ! :-))))

 
sarah-k
26-03-09 à 16:00

Le mamy boom

En préambule, je vais dire ceci : il est possible que je sois complètement à côté de la plaque.
Il ne me semble pas en tout cas en France que cela soit un véritable problème. (??)
En tout cas en ce qui concerne ma génération, moi quand j'étais jeune, je me suis surtout préoccupée d'avoir la pilule et de ne pas être enceinte, j'ai bien réussi, j'ai eu deux enfants à 15 ans d'intervalle.
Je vais te dire que je n'ai jamais pensé à la ménopause et je n'ai jamais entendue les amies se plaindre. (ni ma mère d'ailleurs)
J'ai l'impression que nous sommes une génération de filles qui ont vécu leur sexualité quand même sans entrave et que l'on a bien rempli ses obligations avec le boulot, les gamins, alors pourquoi la ménopause serait-elle un arrêt ?
Ménopause ou pas ménopause, moi, j'ai des bouffées de chaleur à cause des mes médicaments pour les artères et la tension, alors en effet si certaines femmes se coltinent cela pendant des années, ce n'est pas drôle du tout.
J'imagine bien que les symptômes ou pas de symptômes est un problème assez complexe.
Tu ne crois pas que le papy boom et le mamy boom va prendre toute la place?
D'abord économiquement et culturellement, on va avoir le temps de dire que notre musique était la meilleure, notre temps, mai 68 et bla bla bla....
Quand je vois les papy rocker se produirent de nouveau (Rolling Stones et j'en passe) qq fois ça me fait rigoler.

"Dernièrement, je me disais que vu qu’on a décidé de faire travailler les gens de plus en plus tard, pourquoi ne confierait-on pas la gestion de tout ce qui tourne autour de la ménopause à des femmes en âge de ménopause ou ménopausées, plutôt que de laisser cette question dans les mains des hommes ou même des femmes plus jeunes, l’un et l’autre souvent incapables de projeter le monde en dehors de la jeunesse et du profit ?"

Ah surtout pas!
On va laisser ça à des hommes, ils n'y connaissent rien, oh surtout pas à des spécialistes qui racontent de toute façon n'importe quoi :-))))!
Laissons aller....


 
ImpasseSud
26-03-09 à 17:13

Re: Le mamy boom

Nos parcours ont été plutôt semblables, et j'ai du mal à voir où se trouvent nos différences d'opinion :-)))
Les bouffées de chaleur, bien sûr, certaines femmes en ont plus que d'autres et ce n'est jamais agréable. Idem pour les autres symptômes, qui ne sont absolument ni systématiques ni obligatoires. Il faut le répéter !
Ce que je voulais dire, c'est que je n'aime pas du tout la récupération que la société actuelle est en train de faire de la ménopause, sous prétexte de lever un tabou... dont effectivement nos mères ne nous ont jamais parlé.
D'une part, du côté des médecins, qui, quand on les laisse faire, ont vite fait de transformer la ménopause en une presque-maladie, qu'il faut combattre avec des cures hormonales (qui vous collent parfois un cancer, cela a été le cas pour une de mes meilleures amies) ou autres médicaments, examens, etc... Ce qui ne signifie pas qu'il faille se négliger, mais plutôt que quand on est en bonne santé, il est important de conserver une mentalité de femme en bonne santé.
D'autre part, la récupération de cette part de marché avec des références spécifiques, soit disant amicales. Je n'ai jamais beaucoup mis de rouge à lèvres, mais si je devais tout à coup en avoir envie, tu peux être sûre que j'écarterais systématiquement le modèle "petit baiser"=ménopausée. Non mais! Seul un homme a pu avoir une idée pareille !
Pour finir, je ne sais pas si le papy/mamy boom va bientôt prendre toute la place. A mon avis, cependant, ici, il ne s'agit plus d'une question de ménopause, mais de celle du boom d'une population âgée, ce qui est un peu différent. En fait, la peur de vieillir, je pense que c'est un problème qui, contrairement à ce qu'on pourrait penser, touche plus les hommes que les femmes. Les hommes réagissent souvent assez mal au passage de la cinquantaine. D'où cette envie de jouer aux gamins ou aux séducteurs avec les jeunes femmes. Les femmes, au contraire, ont toujours plein de choses à faire, quel que soit leur âge, et à part pour un petit pourcentage de la population féminine, la jeunesse physique n'est plus une priorité... La liberté de mouvement et le moral, si !

 
sarah-k
26-03-09 à 18:00

parlez moi d'moi.....

Oui! En effet, on est assez d'accord ;-)!