Je n'aime pas le foot. Non pas à cause du foot en soi qui est tout d'abord un jeu comme un autre que l'on devrait pratiquer avec plaisir, mais pour tout ce qui tourne autour et qui a bien terni son image de "sport".

J'exècre la vedettisation des joueurs importants, désormais arrogants, sans le moindre sens de la mesure et qui sont incapables de prononcer plus de trois phrases originales mais qu'on fait parler sans arrêt. J'ai honte des montants exorbitants des salaires qu'on leur verse quand tant de monde est dans la gène ou dans la misère. Je trouve immorales les immenses magouilles qui naissent autour des marchés entre les clubs. Je trouve inadmissibles les procédures d'urgence qu'on adopte de temps en temps pour sauver un club de la faillite. Je n'aime pas la façon dont le marché, les médecins et les entraîneurs programment leurs corps, à coup de contrôles stricts sur les calories et les plaisirs, d'analgésiques, de stimulants, de calmants et de drogues non décelables. Du côté du public, j'éprouve une grande aversion pour les fans qui en font leur profession de foi et leur raison de vivre, et je suis incapable de comprendre les excès et les violences de certains supporteurs.

Et pourtant, quand les championnats d'Europe ou du monde arrivent, tous les deux ans, j'ai quand même le sourire. Car, face à moi, l'espace s'élargit. Pendant que tout le monde est collé à son petit écran, en train de hurler en buvant de la bière, et bien moi je vais faire tranquillement mes courses dans des supermarchés déserts, j'ai tout le temps de faire mon choix dans des magasins ou des boutiques vides où les vendeuses ont beaucoup de temps à ma disposition. Sans compter que je peux me garer sans chercher de place, du premier coup et même sans manoeuvre épuisante, car la circulation est fluide et il y a même des places vides. Le bonheur, quoi!

Alors je connais les horaires des matches importants. A chacun ses championnats. Les miens sont délicieux!

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