Premier froid, intense (+ 10 °C !!!), un peu en avance sur la normale pour le sud de l’Italie. En général, les premières tempêtes arrivent début décembre, pendant quelques jours, parfois même très violentes et avec une tramontane qui vous transperce jusqu’aux os. Puis les choses se calment. A Noël, on reste souvent les fenêtres ouvertes, et moi, fille du nord, je trouve même cela terriblement déprimant. Mais, dès que la fin de l’année approche, le thermomètre descend, il arrive même que le froid vous morde les joues et janvier peut réserver toutes sortes de surprises, du plus froid avec quelques flocons épars au plus doux avec le désir de lézarder au soleil.
Cette année, chose exceptionnelle, nous sommes passés en deux jours d’une fin d’été avec des heures presque chaudes directement en plein hiver, des manches courtes et sandales avec déjeuner sur le balcon et gens encore sur les plages, aux collants, chaussures fermées, pulls et manteaux. La neige est même descendue jusqu’en plaine, au sud de l’Italie elle est déjà tombée en montagne et au bord de la mer de gros rouleaux furieux reprennent possession de la rive.
Alors, voilà que depuis deux jours, aux dizaines de bulletins météo journaliers que la télé diffuse pour nous faire croire que nous sommes bien informés, aux multiples reportages en direct de tous les points critiques dont on nous écrase avec force vidéos et photos pour remplir les JT, et bien on nous dit que près de Bari, il y a même un Polonais de 37 ans qui est mort de froid. Aujourd’hui, pour nous convaincre de la gravité de la situation, c’est même le troisième jour qu’on nous le refait mourir… de froid.
Il s’agissait d’un SDF abrité sous une toile en plastique. Mort de froid ? Façon de parler. On peut mourir de froid en montagne quand on est bloqué par une tempête, une avalanche ou suite à un accident, on peut mourir de froid dans les pays plus nordiques si on reste sans chauffage ou si on est mal équipé. On peut mourir de froid si on tombe à la mer en hiver ou si on vous enferme par inadvertance dans un frigo. Mais au sud de l’Italie, à mi-novembre et au bord de la mer, on ne meurt pas de froid. On meurt avant tout de n’avoir aucun toit sur la tête. Moi je dirais plutôt qu’il est mort de pauvreté, d’indifférence, de désintérêt… Peut-être le premier de tous les sans domiciles qui mourront cet hiver... mais pas de froid.
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