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Objectivement parlant... sans perdre de vue la crise financière

« Les sages pensent que l’homme naît incendiaire et qu’il meurt pompier, dans le sens qu’à dix-huit ans il s’imagine qu’il va refaire le monde, mais qu’arrivé au fameux âge adulte, il réévalue la modération de ses parents. D’habitude, l’utopie dont il se corrige avec la maturité, c’est celle du social-communisme, celle de l’égalité et de la solidarité imposées par la loi. Mais moi, j’en connais un qui à dix-huit ans croyait à l’utopie opposée, le libéralisme; l’initiative individuelle et la méritocratie étaient ses étoiles polaires. Il brandissait Reagan et Milton Friedman comme les autres Marx et Che Guevara. Mais, aujourd’hui, il est déçu lui aussi par la faillite des rêves de son adolescence minoritaire. Le communisme réel a tué le communisme imaginaire parce qu’il a trahi l’égalité, la valeur sur laquelle il se fondait, créant une société de bureaucrates et d’opprimés. De même, le libéralisme réel a tué son imaginaire parce qu’il a trahi la valeur du mérite.

Une société où les courtisans des chefs gagnent non pas 3 fois, non pas 30 fois, mais 300 fois plus qu’un bon employé n’est pas une société saine. Mais elle l’est encore moins quand ses mauvais managers sont tout aussi surpayés que les bons, et que ceux qui coulent les entreprises s’en sortent comme des sultans aux frais des personnels et des épargnants. Tôt ou tard, la nature se rebelle contre les exagérations qui avec leur indécence en altèrent la tendance fondamentale à l’harmonie. C’est ainsi que les utopies réalisées deviennent des cauchemars, laissant ceux qui y ont cru sans autre rêve, minuscule mais sincère, que de donner l’exemple en s’efforçant de respecter leur prochain, et tout d’abord eux-mêmes. »

Massimo Gramellini, « Autocritica », publié sur La Stampa le 4 octobre 2008

Traduction de l’italien par ImpasseSud

 

Voilà une opinion que je partage totalement. N'est-il pas temps de revenir à la réalité ?
Quand, ces jours-ci, dans notre société en plein désarroi, j’entends un ministre ou un quelconque nanti dire, avec un sourire qu'il définit "optimiste" parce qu’il est négatif de sombrer dans le catastrophisme, j’ai franchement envie de le priver, scéance tenante, sans préalable et sans espoir d’amélioration, du confort sécuritaire de tous ses revenus, relations et avoirs, afin que, finalement, il goûte lui aussi aux délices des fins de mois difficiles avec surendettement à taux variables, aux restructurations avec licenciement et à l'insécurité des CDD, aux conséquences d’une insolvabilité et aux difficultés de l'épargne, aux faux amis qui vous lâchent et aux recours exténuants et décourageants auprès d’administrations désormais arrogantes, habituées non seulement à ne plus vous écouter mais à dresser des murs pour se protéger, etc., etc., etc.

Ici où les caddys débordants ne font pas souvent partie des mœurs parce que les supermarchés sont en ville, depuis quelques mois, à chaque 1er et durant la première semaine, il n’y a plus moyen de faire une queue normale car c’est la ruée sur tout ce qui touche à l’alimentation, alors que la semaine précédente et même celle d’avant, les allées sont presque vides et les caisses désertes, même aux heures de pointe, et même le mois dernier avec la rentrée des classes. La course aux promotions, on connait ça depuis quelques années, mais le vide causé par l’augmentation démesurée du coût de la vie et de l'argent, de celui des céréales et du pétrole, je n’avais jamais vu ça. Alors comment peut-on encore jouer les optimistes ?! 

Que les gouvernements renflouent les fauteurs de la crise financière actuelle comme les banques et tous les gros spéculateurs en faillite ne me fait certainement pas plaisir, car si on voulait revenir à l’équité et faire justice, c’est aux personnes responsables qu’on devrait tout d’abord faire rendre gorge. On trouverait certainement bien plus que les 700 milliards de dollars du plan de sauvetage Paulson (1) adopté par les USA vendredi dernier. (Ici je suis obligée de ne me référer qu’aux USA vu qu’au sein de l’UE-du-chacun-pour-soi, la BCE n’est encore qu’un simulacre sans grand pouvoir ni répondant). Mais l’urgence est là, et il faut en effet essayer de parer au pire. Ce que je voudrais savoir, cependant, c’est si cette crise va finalement servir de leçon et inciter les Etats et gouvernements à récupérer le rôle de garde-fous contre les abus qui, dans une démocratie, devrait toujours rester le leur, ou bien si, le pire passé (va savoir quand et comment ?) et les margoulins à pieds secs (hélas, faut-il en douter ?), nos hommes d'Etat abandonneront de nouveau la bride aux charmeurs malhonnêtes qui nous ont conduits à ce désastre. 

 

A lire : Est-ce la fin du capitalisme financier de type anglo-saxon ? Six économistes répondent !!!

 

(1) Note du 13 octobre 2008 : plan fortement déconseillé par Paul Krugman, le nouveau Prix Nobel de l'Economie 2008. Lire son article Cash for trash dans le New York Times


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Ecrit par ImpasseSud, le Lundi 6 Octobre 2008, 14:55 dans la rubrique "Actualité".

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