Que le terrible tremblement de terre (1) qui vient de frapper la province chinoise du Sichuan (voir la dramatique galerie de photos 1-2) ait été annoncé en juillet 2007 par une équipe de géologues chinois, étatsuniens et européens qui, après avoir examiné les images satellitaires et mouvements des plaques tectoniques dans la région pendant plus de dix ans, avait publié les conclusions de ses recherches sur la revue spécialisée « Tectonics », indiquant, avec une extraordinaire précision, le Beichuan comme épicentre, change-t-il quelque chose à la catastrophe qui s’est produite lundi dernier ? Augmente-t-il la responsabilité des autorités chinoises ? Michael Ellis, un des co-auteurs de cette étude, pense qu’il est peu probable qu’elles aient été au courant. Et si elles l’étaient, était-il possible de prévenir et par conséquent de limiter le nombre des morts, des blessés et des sinistrés qui ont tout perdu ?
Toutes ces questions me sont arrivées pendant la nuit parce qu’hier, après avoir découvert l’existence de ce rapport, dans un premier temps je m’étais dit que j’aimerais bien qu’on fasse une étude semblable à propos des comportements des plaques tectoniques sur lesquelles repose l’Italie, terre extrêmement sismique, tout le monde sait cela. En réalité, ces questions sont oiseuses, et la réponse n’est évidente que pour tous ceux qui voient le monde en noir et blanc ou qui, comble d’une chance rarement appréciée, habitent depuis toujours dans une oasis de tranquillité. Parce que dans le cas présent, et contrairement à toutes les catastrophes erronément dites « naturelles » car conséquences de l’inconscience et de l’arrogance humaines (comme le déboisement excessif, la modification des cours des fleuves, les constructions sur terrains à risques, l’empoisonnement de l’air, des sols et des eaux, etc.), il s’agit de l’impondérable à l’état pur. S’il est facile de prévoir où se produira un violent tremblement de terre sur la simple base de l’histoire d’une région, la grosse question qui reste en suspens, c’est de savoir quand celui-ci se produira.
Alors, que faut-il faire ? Déplacer les populations ? Mais pour les envoyer où ? Pour se convaincre du ridicule de cette proposition, il suffit de consulter la liste des 37 séismes qui ont secoué le monde depuis avant-hier, celle des 20 tremblements de terre qui ont eu lieu en Italie depuis 15 jours ou encore la longue liste de son histoire sismique.
La tension peut effectivement augmenter entre une plaque tectonique et l'autre, aujourd’hui on peut même en suivre l’évolution de près, dans le temps et constamment, mais pour limiter les dégâts, que peut-on réellement faire de plus qu’une prévention systématique et contrôlée au niveau des constructions, escortée par une sérieuse éducation de toute la population à risques à travers un entraînement régulier aux premiers gestes à accomplir ?
En matière de prévention, le Japon est sans aucun doute le pays le mieux organisé. En ce qui concerne
Il fut un temps où la France, par l'intemédiaire de ses Consulats, envoyait à tous ses expatriés en pays sismiques, une notice informative avec une description des gestes à faire et à ne pas faire, une liste des objets utiles voire essentiels et qu’il faut toujours avoir à portée de main, et le nom de la personne qui, près de chez vous, est « responsable de vous » dans ces cas-là. Il fut un temps, dis-je…. Car maintenant, on ne nous contacte plus que quand on a besoin de nos voix !
Alors vu que j’habite sur une terre qui tremble régulièrement, il ne me reste plus qu’à espérer, - la speranza essendo l’ultima a morire, comme on dit ici -, ne pas finir mes jours sous les gravats, ou, si je suis encore en vie, qu’on ne mette pas une semaine pour me retrouver….
(1) Lire sur Le Point : Reportage en plein coeur du Sichuan dévasté
(2) Lire sur ce site : Italie : Voir Naples et mourir
Mots-clefs : Asie, Italie, Planète Terre
Commentaires et Mises à jour :
Re:
Ici, avec le retour de Berlusconi, la construction du pont sur le Détroit est de nouveau au programme. Je suppose que le projet adopté (est-on jamais sûrs de rien dans ce pays !)tient amplement compte de la poussée africaine, mais ce qui inquiète encore plus les riverains, ce sont les dégâts que causera sa construction, son impact sur une côte absolument merveilleuse et encore intacte(les écueils, les petites plages, le maquis, les courants, le passage des espadons, etc.), le temps qu'on mettra pour le terminer (si on le termine ! L'autoroute Messine-Palerme, commencée il y a 40 ans (!), est finalemment presque terminée !) avec les interruptions d'usage pour gaspillage, disparition des fonds ou intimidations mafieuses, reports, revirements, pressions ou freins politiques, paralysies, abandons qui caractérisent tous les grands projets infrastructurels de ce pays depuis une trentaine d'année.